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Spécialités de ténofovir disoproxil : 9 mois accordés pour mise en conformité vis-à-vis de l'impureté CMIC

Les laboratoires commercialisant des spécialités de ténofovir disoproxil (seul ou associé) disposent de 9 mois pour réduire la concentration en CMIC, et proposer une formulation conforme aux nouvelles recommandations internationales concernant cette impureté. 

David Paitraud 13 avril 2023 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Une formulation qui doit être conforme aux nouvelles recommandations.

Une formulation qui doit être conforme aux nouvelles recommandations.

Des nouvelles recommandations internationales abaissent les seuils limites acceptables de CMIC (chloromethyl isopropyl carbonate) dans les médicaments de ténofovir disoproxil (cf. Encadré 1). Le CMIC est un produit résiduel de fabrication du ténofovir disoproxyl. 

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Agence européenne des médicaments (EMA) accordent aux laboratoires concernés un délai de 9 mois [1] pour la mise en conformité avec ces nouvelles normes. 

Les médicaments contenant du ténofovir alafénamide (cf. Encadré 2) ne sont pas concernés par la présence de l’impureté CMIC, en raison d’un procédé de fabrication différent.

Encadré 1 - Spécialités de ténofovir disoproxil commercialisées en France

 

Encadré 2 - Spécialités de ténofovir alafénamide commercialisées en France

  • BIKTARVY (bictégravir, emtricitabine, ténofovir alafénamide)
  • DESCOVY (emtricitabine, ténofovir alafénamide)
  • GENVOYA (elvitégravir, cobicistat, emtricitabine, ténofovir alafénamide)
  • ODEFSEY (emtricitabine, rilpivirine, ténofovir alafénamide)

Une mesure de prudence, en raison de la classification du CMIC comme substance mutagène

La demande des autorités de santé relative à la réduction de la concentration en CMIC dans les médicaments de ténofovir disoproxil est une « mesure de prudence ».

Le CMIC est classé comme substance mutagène. Cependant, l’effet mutagène du CMIC a été uniquement évalué in vitro. L'ANSM souligne que « le risque qu’il (le CMIC) provoque effectivement un cancer chez l'être humain n’est pas démontré » et qu'aucune donnée clinique démontrant la corrélation entre l’apparition de cancers et la prise du ténofovir disoproxil n'est disponible à ce jour, alors que « ce médicament a été prescrit à plusieurs millions de personnes à travers le monde ».

L'actualisation des recommandations internationales vise à déterminer un seuil limite acceptable de concentration en impureté mutagène en dessous duquel le risque de survenue de cancers est improbable.

Ne pas interrompre les traitements en cours

Les médicaments de ténofovir disoproxil sont indiqués en traitement d’une infection par le VIH ou le VHB, ou dans le cadre d’une prophylaxie préexposition (PrEP) du VIH.

Les traitements par ténofovir disoproxil ne doivent pas être arrêtés. Les risques liés à l'arrêt du traitement, en traitement ou en prophylaxie, sont plus importants que les risques associés au CMIC :

  • l'arrêt du traitement expose à un risque d'augmentation de la charge virale et de développement de résistances, 
  • l'arrêt de la prophylaxie augmente le risque d'exposition à un risque accru d’infection par le VIH.

L'ANSM écarte tout risque de rupture de stock

Aucun rappel des lots disponibles sur le marché n'est justifié à ce jour. 

En outre, l’ANSM indique s'être assurée auprès des laboratoires concernés que « tout serait mis en œuvre pour que la mise en conformité du dossier d'autorisation de mise sur le marché (AMM) n'ait pas de conséquence sur l'approvisionnement en France »

En cas de tensions d'approvisionnement, l'ANSM rappelle que les laboratoires disposent de stocks de sécurité, étant donné que le ténofovir disoproxil est un médicament d'intérêt thérapeutique majeur (MITM).

 

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