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Des recommandations spécifiques pour accompagner la vaccination en cas d'infection par le VIH

La HAS publie une recommandation de bonne pratique pour accompagner les professionnels de santé dans la démarche de vaccination des personnes vivant avec le VIH (adultes, nourrissons et enfants, et femmes enceintes). 

David Paitraud
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Pour les professionnels de santé en charge des patients vivant avec le VIH.

Pour les professionnels de santé en charge des patients vivant avec le VIH.dragana991 / iStock/Getty Images Plus / via Getty Images

La Haute Autorité de santé (HAS) publie une recommandation de bonne pratique [1] relative à la vaccination des personnes vivant avec le VIH (PVVIH)

Elle s'adresse à tous les professionnels de santé prenant en charge ces patients et impliqués dans la vaccination, avec l'objectif de les accompagner dans la démarche vaccinale :

  • apporter une information aux PVVIH concernant les vaccinations recommandées, spécifiquement recommandées ou obligatoires (petite enfance) ;
  • mettre à jour leur statut vaccinal ;
  • connaître les indications et modalités des vaccinations chez les PVVIH.

Cette recommandation inclut toutes les populations de PVVIH (nourrissons, enfants, adultes et femmes enceintes). Pour chacune de ces trois populations, les auteurs décrivent les schémas d’administration et les indications vaccinales, en comparaison avec la stratégie applicable en population générale. Ils précisent les points de vigilance ou les éléments à contrôler avant de vacciner. 

Les éléments clés à retenir en fonction du type de vaccin

La première partie de la recommandation résume les spécificités de la sécurité et de la réponse immunitaire postvaccinale en fonction du type de vaccin : 

  • vaccins inertes :
    • ils peuvent être administrés quels que soient le taux de CD4, la charge virale VIH et le traitement antirétroviral,
    • néanmoins, la stratégie vaccinale peut être renforcée (rappels plus fréquents par exemple) chez les PVVIH non contrôlées sur le plan immunologique. Par exemple, un rappel de la vaccination contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la coqueluche est recommandé à 25 ans puis tous les 10 ans, soit à intervalle plus court qu’en population générale. De même, la vaccination contre les infections invasives à méningocoques B et ACWY est recommandée chez tous les adultes vivant avec le VIH (VVIH) du fait d’un surrisque par rapport à la population générale ;
  • vaccins vivants atténués :
    • ils sont contre-indiqués en cas de déficit immunitaire sévère chez :
      • le nourrisson de moins de 12 mois : taux de CD4 < 25 %,
      • l’enfant entre 12 et 35 mois : taux de CD4 < 20 %,
      • l’enfant entre 36 et 59 mois : taux de CD4 < 15 %,
      • l’enfant à partir de 5 ans et chez l’adulte : taux de CD4 < 200/µL.
    • la protection obtenue, de plus courte durée, peut nécessiter des rappels plus fréquents que chez la personne immunocompétente,
    • les vaccins vivants bactériens atténués (BCG) sont contre-indiqués.

Des précautions et des ajustements nécessaires

Chez l'adulte, la recommandation émise par la HAS porte sur les vaccinations suivantes : 

  • Covid-19
  • diphtérie, tétanos, poliomyélite et coqueluche
  • fièvre jaune
  • grippe saisonnière
  • infections invasives à Haemophilus influenzae b
  • hépatite A
  • hépatite B
  • infections invasives à méningocoque
  • infections à papillomavirus humains (HPV)
  • infections à pneumocoque
  • infection à virus respiratoire syncytial (VRS)
  • Mpox
  • oreillons, rougeole, rubéole
  • varicelle
  • zona

Pour la plupart de ces infections, la stratégie vaccinale recommandée chez les PVVIH est semblable à celle applicable en population générale, en tenant compte dans certains cas du taux de CD4 (rougeole/oreillon/rubéole par exemple, ou infections à pneumocoques).

Chez le nourrisson et l'enfant VVIH, la recommandation porte sur les mêmes vaccinations que chez l'adulte (sauf VRS, Mpox et zona), auxquelles s'ajoute la vaccination contre les infections à rotavirus.

Enfin, chez la femme enceinte VVIH, la recommandation décrit la stratégie applicable pour la vaccination contre la coqueluche, la Covid-19, la grippe saisonnière et l'infection à VRS. Pour les trois premières vaccinations, il n'y a pas de différence avec la stratégie recommandée en population générale.

La vaccination contre l’infection à VRS est recommandée chez la femme enceinte VVIH selon les mêmes modalités que celles chez la femme enceinte en population générale, sauf chez la femme enceinte VVIH ayant une charge virale non contrôlée et/ou des CD4 < 200/µL au moment de la campagne vaccinale. Chez ces dernières, pour la prévention de l'infection à VRS, il est recommandé de privilégier la stratégie d’immunisation du bébé par l’administration d’anticorps spécifiques à la naissance [BEYFORTUS solution injectable seringue préremplie (nirsévimab) et SYNAGIS solution injectable (palivizumab) - pour les indications respectives se référer aux monographies VIDAL - cf. notre article du 1er juillet 2025]. 

Le vaccin ABRYSVO poudre et solvant pour solution injectable intramusculaire (antigène glycoprotéine F du virus respiratoire syncytial) peut être administré en même temps qu’un vaccin contre la grippe saisonnière ou contre le Covid-19.

Pour mémoire, le tableau 4.4.2 dans le calendrier vaccinal (pages de 74 à 78) [2] récapitule les recommandations de vaccination chez les personnes immunodéprimées, c'est-à-dire celles vivant avec le VIH, traitées par chimiothérapie et celles recevant une corticothérapie.

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