
Des mesures pour limiter ces réactions cutanées, les prendre en charge et les caractériser.Denis Novikov / iStock / via Getty Images
Les réactions cutanées d'hypersensibilité retardée sont des effets indésirables connus des produits de contraste iodés utilisés en imagerie médicale. Généralement non graves, elles peuvent survenir de quelques heures à plusieurs jours après l'examen d'imagerie.
Notant une persistance des déclarations de pharmacovigilance, l'ANSM rappelle les recommandations permettant de limiter la survenue de ces réactions :
- s'assurer que l’examen est réellement nécessaire pour le diagnostic ou la prise en charge du patient et qu’aucune autre technique d’imagerie sans injection ne peut fournir les informations requises ;
- lors de la prescription puis lors de l'examen, identifier des antécédents d'allergie ou de réaction aux PCI, lors de précédents examens ;
- informer le patient sur ce risque retardé et sur les signes évoquant une réaction d'hypersensibilité. En présence de signes d'allergie, contacter le médecin et prendre des photos des lésions.
En cas de réaction d'hypersensibilité survenant après un examen d'imagerie médicale, l'ANSM recommande de réaliser un bilan allergologique a posteriori afin de confirmer une allergie aux produits de contraste iodés et d'identifier précisément les médicaments à contre-indiquer chez les patients concernés.
Dans le domaine de l'imagerie médicale, l'administration d'un produit de contraste iodé (PCI - cf. Encadré 1) expose à un risque de réactions cutanées d’hypersensibilité retardée (HSR).
Alors que ces
Les produits de contraste iodés impliqués dans les réactions cutanées d’hypersensibilité retardée sont notamment les suivants
Des réactions croisées avec tous les PCI ont été observées, mais principalement entre l’iohexol et l’iodixanol. |
Ne pas exposer inutilement le patient à un produit de contraste iodé
Pour réduire le risque de survenue de ces réactions cutanées, l'ANSM recommande aux médecins et aux manipulateurs en électroradiologie médicale :
- avant de prescrire un examen radiologique avec administration d’un PCI :
- de s’assurer que l’examen est réellement nécessaire pour le diagnostic ou la prise en charge du patient et qu’aucune autre technique d’imagerie sans injection ne peut fournir les informations requises,
- de vérifier les antécédents du patient, notamment en cas d’allergie ou de réaction antérieure aux PCI ;
- pendant l'examen :
- de vérifier à nouveau les antécédents allergiques du patient,
- de renseigner le nom du PCI administré et le numéro de lot sur le compte rendu de radiologie pour retracer dans le dossier patient l’historique des expositions à des PCI ;
- d'informer les patients sur le risque de HSR même plusieurs jours après l'examen d'imagerie, en les sensibilisant notamment à certains signes évocateurs :
- signes évoquant une réaction non grave : rougeurs, démangeaisons,
- signes évoquant une réaction potentiellement grave (cf. Encadré 2) : éruption cutanée, pustules, cloques, syndrome grippal avec fièvre et fatigue, œdème du visage.
Bien que très rares, certaines réactions allergiques sévères peuvent durer plusieurs semaines, toucher d’autres organes que la peau et provoquer le décès du patient. |
Signaler des antécédents d'hypersensibilité à un PCI
Il est recommandé aux patients :
- avant l’examen : d'informer le médecin sur un antécédent de réaction après l’administration d’un PCI (éruption cutanée, démangeaisons de la peau) ou d'une hypersensibilité connue à un PCI (bilan allergologique) ;
- d'être attentifs à l’apparition, même plusieurs jours après l'examen d'imagerie, d’une éruption cutanée ou de démangeaisons de la peau,
- en présence de symptômes allergiques, de contacter immédiatement le médecin et de prendre des photos de la réaction cutanée afin de les montrer au professionnel de santé.
Demander un bilan allergologique
Les signes allergiques non graves d'une hypersensibilité retardée peuvent être traités par des dermocorticoïdes. En présence d'une réaction allergique grave, une hospitalisation rapide doit être envisagée.
Quelle que soit la sévérité de la réaction HSR ou d’un prurit possiblement liés à l’administration d’un PCI, un bilan allergologique doit être réalisé a posteriori portant sur les différentes classes de PCI et non seulement sur le PCI administré. Ce bilan a pour but de confirmer la nature allergique de la réaction et de sécuriser les procédures radiologiques ultérieures (contre-indication de certains PCI, proposition d’alternatives). Il existe en effet un risque de réactions croisées avec tous les PCI pour les réactions d’HSR (cf. Encadré 1).
En fonction des résultats du bilan allergologique et des PCI testés positifs, le patient doit être informé des PCI qui lui sont contre-indiqués (et de ceux qui peuvent lui être prescrits sans risque). Lors d'un nouvel examen, iI est important de prévenir le radiologue des allergies confirmées par un bilan allergologique.
L'ANSM en profite pour rappeler que « l'allergie à l'iode n'existe pas ». Les patients ayant une hypersensibilité à un PCI ou à un désinfectant iodé ne sont pas sensibilisés à l'iode, mais aux PCI ou aux désinfectants iodés eux-mêmes. De même, l'allergie aux produits de la mer (poisson, crustacés) n'est pas liée à l'iode. Ces allergies sont différentes et indépendantes les unes des autres. Il est certes possible d’être allergique à plusieurs de ces substances à la fois, mais ceci est très rare. Cette fausse croyance d'une allergie à l'iode « peut priver le patient d’une injection de PCI dans le cadre d’un examen et avoir des répercussions sur sa prise en charge », souligne l'ANSM.
[1] Produits de contraste iodés: rappel de la conduite à tenir face aux réactions cutanées d’hypersensibilité retardée (ANSM, 16 juillet 2025)
- IOMERON 150 150 mg Iode/ml sol inj
- IOMERON 250 250 mg Iode/ml sol inj
- IOMERON 300 300 mg Iode/ml sol inj
- IOMERON 350 350 mg Iode/ml sol inj
- IOMERON 400 400 mg Iode/ml sol inj
- IOPAMIRON 200 mg Iode/ml sol inj
- IOPAMIRON 300 mg Iode/ml sol inj
- IOPAMIRON 370 mg Iode/ml sol inj
- OMNIPAQUE 180 mg Iode/ml sol inj
- OMNIPAQUE 240 mg Iode/ml sol inj
- OMNIPAQUE 300 mg Iode/ml sol inj
- OMNIPAQUE 350 mg Iode/ml sol inj
- OPTIJECT 300 mg Iode/ml sol inj/p perf
- OPTIJECT 350 mg Iode/ml sol inj/p perf
- OPTIRAY 300 mg Iode/ml sol inj en flacon
- OPTIRAY 350 mg Iode/ml sol inj en flacon
- ULTRAVIST 300 mg Iode/ml sol inj
- ULTRAVIST 370 mg Iode/ml sol inj
- VISIPAQUE 270 mg Iode/ml sol inj
- VISIPAQUE 320 mg Iode/ml sol inj
- XENETIX 250 mg Iode/ml sol inj
- XENETIX 300 mg Iode/ml sol inj
- XENETIX 350 mg Iode/ml sol inj
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