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KISPLYX gélule (lenvatinib) : nouvel anticancéreux oral dans le cancer du rein

KISPLYX gélule (lenvatinib) est un nouveau médicament indiqué en association dans le traitement du cancer du rein, en première ou seconde ligne. KISPLYX est disponible en ville (remboursable à 100 %) et à l'hôpital. 

David Paitraud 23 février 2023 Image d'une montre6 minutes icon Ajouter un commentaire
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Pour le traitement du cancer du rein en première ou seconde ligne.

Pour le traitement du cancer du rein en première ou seconde ligne.

Résumé

KISPLYX gélule est un nouvel anticancéreux oral, indiqué dans le traitement du cancer du rein.

KISPLYX est formulé à base de lenvatinib. Cet inhibiteur de récepteurs tyrosine kinases est déjà commercialisé en France sous la dénomination commerciale LENVIMA, qui dispose d'indications différentes en oncologie.

KISPLYX est disponible en ville et à l'hôpital, sous 2 dosages : 4 mg et 10 mg.

KISPLYX peut être utilisé en première ligne ou seconde ligne de traitement, toujours en association : 

  • traitement de première ligne : utilisation avec le pembrolizumab (KEYTRUDA) ;
  • traitement de seconde ligne (après un traitement par anti-VEGF) : utilisation avec l'évérolimus (AFINITOR). 

La posologie quotidienne de KISPLYX est de 20 mg en première ligne de traitement (2 gélules de 10 mg en 1 prise), ou de 18 mg en seconde ligne de traitement (1 gélule de 10 mg et 2 gélules de 4 mg en 1 prise par jour). Cette posologie doit être adaptée en cas de survenue d'effets indésirables. 

Les gélules de KISPLYX doivent être avalées avec un peu d'eau. Si nécessaire, il est possible de les dissoudre dans un peu d'eau, sans les ouvrir ni les écraser. 

Les patients sous KISPLYX doivent faire l'objet d'une surveillance régulière portant en particulier sur la pression artérielle. 

KISPLYX est remboursable à 100 % et agréé aux collectivités, uniquement dans le traitement de première ligne en association avec le pembrolizumab, dans certaines formes de cancer du rein (cellules claires). 

La prescription est hospitalière, réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie.

Un nouveau médicament anticancéreux oral est mis à disposition en ville et à l'hôpital : KISPLYX gélule. 

KISPLYX est indiqué dans le traitement des adultes atteints d'un carcinome à cellules rénales avancé :

  • en association avec le pembrolizumab (KEYTRUDA), en traitement de première ligne ;
  • en association avec l'évérolimus (AFINITOR), après un traitement par anti-VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor - facteur de croissance de l'endothélium vasculaire).

Le principe actif de KISPLYX, le lenvatinib mésilate, est un inhibiteur de récepteurs tyrosine kinases. Il entre déjà dans la composition d'un autre médicament commercialisé en France, LENVIMA gélule, qui dispose d'indications différentes (cf. Encadré 1).

Encadré 1 - Indications thérapeutiques de LENVIMA
  • Carcinome thyroïdien différencié (CTD) : en monothérapie, traitement des patients adultes atteints de carcinome thyroïdien différencié (papillaire, folliculaire, à cellules de Hürthle) localement avancé ou métastatique, réfractaire à l'iode radioactif (IRA) et progressif ;
  • carcinome hépatocellulaire (CHC) : en monothérapie, traitement des patients adultes atteints de carcinome hépatocellulaire (CHC) avancé ou non résécable qui n'ont pas reçu de traitement systémique antérieur ;
  • cancer de l'endomètre (CE) : en association au pembrolizumab, traitement des patientes adultes atteintes d'un cancer de l'endomètre avancé ou récidivant, dont la maladie progresse pendant ou suite à une chimiothérapie antérieure à base de sels de platine reçue quel que soit le stade et qui ne sont pas éligibles à une chirurgie curative ou à une radiothérapie.

Comme LENVIMA, KISPLYX est disponible sous 2 dosages : 

Évaluation médico-économique de KISPLYX en association avec le pembrolizumab

La demande de prise en charge de KISPLYX a fait l'objet d'un avis de la Commission de la transparence (CT) en février 2022 [1]. Cette dernière a attribué à KISPLYX, en association au pembrolizumab : 

  • un service médical rendu (SMR) important uniquement dans le traitement de 1re ligne, au stade avancé, du carcinome rénal à cellules claires ou comportant un contingent de cellules claires ;
  • un SMR insuffisant dans le traitement de première ligne, au stade avancé, du carcinome rénal avec une histologie autre qu’à cellules claires compte tenu de l’absence de données.

Dans le traitement du carcinome rénal à cellules claires, la CT a attribué à KISPLYX en association avec le pembrolizumab une amélioration du service médical rendu (ASMR) de niveau III (modérée). 

Pour définir sa position, la CT s'est appuyée sur les résultats d'une étude (étude CLEAR) [2] ayant démontré la supériorité des associations lenvatinib/pembrolizumab ou lenvatinib/évérolimus par rapport au sunitinib, en première ligne de traitement, en termes de survie sans progression. 

KISPLYX en pratique

Selon son autorisation de mise sur le marché (AMM), KISPLYX peut être utilisé : 

  • en traitement de première ligne, en association au pembrolizumab :
    • 20 mg de lenvatinib (2 gélules de 10 mg) par voie orale en 1 prise par jour,
    • pembrolizumab, soit 200 mg toutes les 3 semaines, soit 400 mg toutes les 6 semaines, administré en perfusion intraveineuse pendant 30 minutes ;
  • après échec d'un traitement par anti-VEGF, en association à l'évérolimus : 
    • 18 mg de lenvatinib en 1 prise par jour (1 gélule de 10 mg et 2 gélules de 4 mg) par voie orale,
    • 5 mg d'évérolimus 1 fois par jour.

Prise en charge des effets indésirables

Qu'il s'agisse d'un traitement de première ou de deuxième ligne, la dose de KISPLYX doit être adaptée en cas de survenue d'effets indésirables attribués au lenvatinib : 

  • hypertension artérielle : la pression artérielle doit être bien équilibrée avant le traitement et doit être contrôlée régulièrement ;
  • protéinurie ;
  • syndrome néphrotique ;
  • altération de la fonction rénale ou insuffisance rénale ;
  • dysfonctionnement cardiaque ;
  • syndrome d'encéphalopathie postérieure réversible (SEPR)/Syndrome de leucoencéphalopathie postérieure réversible (SLPR) ;
  • hépatotoxicité ;
  • événements thromboemboliques ;
  • événements hémorragiques ;
  • perforation gastro-intestinale ou fistule ;
  • fistule non gastro-intestinale ;
  • allongement de l'intervalle QT ;
  • diarrhée. 

Concernant la toxicité gastro-intestinale, les nausées, vomissements et la diarrhée doivent être pris en charge avant toute interruption du traitement par le lenvatinib ou réduction de la dose. La toxicité gastro-intestinale doit être traitée activement afin de réduire le risque de développement d'une atteinte ou d'une insuffisance rénale. 

Selon le niveau de sévérité ou selon l'effet indésirable, les mesures recommandées sont différentes : 

  • interruption du traitement jusqu'à régression de l'effet indésirable et reprise à une dose plus faible ;
  • arrêt du traitement.

Conseils de prise des gélules : avalées entières ou dissoutes dans l'eau

Les gélules doivent être prises à peu près à la même heure chaque jour, au cours ou en dehors des repas. Elles sont avalées avec un peu d'eau.

Si nécessaire, les gélules de lenvatinib peuvent être dissoutes dans un peu d'eau ou de jus de pomme, selon le protocole suivant : 

  • ajouter la gélule, sans l'ouvrir, ni la briser ou l'écraser, à une cuillère à soupe d'eau ou de jus de pomme dans un petit verre pour former une suspension ;
  • laisser la gélule dans le liquide pendant au moins 10 minutes ;
  • puis mélanger l'ensemble pendant au moins 3 minutes pour dissoudre l'enveloppe des gélules ;
  • avaler la suspension ;
  • après avoir bu, la même quantité d'eau ou de jus de pomme (une cuillère à soupe) doit être ajoutée dans le verre en remuant plusieurs fois. Le supplément de liquide doit être avalé.

Surveillance et contraception

La surveillance des patients sous KISPLYX porte sur les paramètres suivants : 

  • pression artérielle : contrôle une semaine après l'instauration du traitement par le lenvatinib, puis toutes les 2 semaines au cours des 2 premiers mois et 1 fois par mois ensuite ;
  • taux de protéines urinaires ;
  • bilan hépatique avant instauration, puis toutes les deux semaines pendant les deux premiers mois de traitement et une fois par mois ensuite ;
  • ECG, ionogramme, calcémie.

Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une contraception hautement efficace pendant le traitement par le lenvatinib et pendant 1 mois après l'arrêt du traitement.

Identité administrative

Liste I
Prescription hospitalière réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie
Surveillance particulière pendant le traitement
KISPLYX 4 mg, boîte de 30, CIP 3400930074954
KISPLYX 10 mg, boîte de 30, CIP 340093007496
Remboursable à 100 % (cf. Encadré) [3]
Prix public TTC = 1 294,02 euros [4]
Agrément aux collectivités (cf. Encadré) [5]
Laboratoire Eisai

Encadré - Périmètre de prise en charge de KISPLYX
  • En association au pembrolizumab dans le traitement de première ligne, au stade avancé du carcinome rénal, uniquement à cellules claires ou comportant un contingent de cellules claires.

 

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