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Paracétamol : des mesures de rationnement pour éviter la rupture

Afin d'écarter un risque de rupture de stock, les mesures visant à rationner l'usage de paracétamol sont maintenues. En pharmacie, la dispensation sur ordonnance doit être privilégiée. La dispensation sans ordonnance doit être limitée à deux boîtes par patient.

David Paitraud 20 octobre 2022 Image d'une montre3 minutes icon 4 commentaires
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Le paracétamol est l’antalgique le plus consommé en France.

Le paracétamol est l’antalgique le plus consommé en France.

Résumé

En vigueur depuis plusieurs mois, les mesures visant à rationner l'utilisation de paracétamol sont reconduites. 

Les formes orales et les suppositoires font l'objet de tension d'approvisionnement, tandis qu'une augmentation de la demande est attendue à l'approche de l'hiver et des pathologies associées. Bien que la production soit optimisée pour permettre un approvisionnement continu sur l'ensemble du territoire, ce dispositif permet d'écarter une situation de rupture de stock.

En pharmacie, les dispensations sur ordonnance sont à privilégier. En cas de dispensation sans ordonnance, il est recommandé de limiter la délivrance à deux boîtes par patients et de limiter les ventes en ligne. Prescrit ou non, le médicament à base de paracétamol doit être inscrit dans le dossier pharmaceutique du patient. 

Les médecins sont également invités participer à ces mesures : 

  • en évitant de prescrire du paracétamol aux patients qui n'en ont pas un besoin immédiat ;
  • en réduisant la posologie à 3 prises par jour, au lieu de 4.

Depuis plusieurs semaines, le paracétamol sous formes orales et de suppositoire fait l'objet de tensions d'approvisionnement en pharmacie de ville (cf. notre dernier article du 29 septembre 2022). La distribution pour les officines est actuellement contingentée en volume. 

Ces difficultés sont causées par une augmentation constante de la consommation de cet antalgique, du fait de l'épidémie de COVID-19 et de sa position de médicament de première intention dans la prise en charge de la fièvre et des douleurs. À l'approche de l'hiver et de son cortège d'infections saisonnières, une consommation soutenue de paracétamol est attendue.

Dans ce contexte, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), en accord avec le Collège de la médecine générale et les syndicats de pharmaciens (FSPF et USPO), maintient les mesures de rationnement mises en place au cours de l'été (cf. notre article du 21 juillet 2022) afin de limiter une aggravation de la situation. Ces mesures s'adressent aux pharmaciens d'officine et à leurs collaborateurs ; elles sont étendues aux médecins [1, 2].

En complément de ces mesures sur le terrain, les laboratoires concernés optimisent leur production pour permettre un approvisionnement continu sur l’ensemble du territoire.

En pharmacie : différencier les dispensations avec ou sans prescription médicale

En pharmacie, il est demandé aux équipes officinales, dans la mesure du possible :

  • de privilégier la dispensation du paracétamol sur ordonnance, tout en adaptant la délivrance selon les besoins individuels des patients ;
  • en l’absence de prescription, de limiter la dispensation à 2 boîtes par patient ;
  • de limiter la vente en ligne de paracétamol. 

Qu'il s'agisse de paracétamol prescrit ou non, il est recommandé d'inscrire les dispensations réalisées dans le dossier pharmaceutique des patients, avec leur accord. 

Des consignes aux prescripteurs

Il est également demandé aux prescripteurs de participer à ces mesures :  

  • en évitant de prescrire du paracétamol aux patients qui n’en ont pas un besoin immédiat ;
  • en privilégiant, si la situation le permet, une posologie de 3 prises par jour espacées de 8 heures (au lieu de 4 prises par jour espacées  6 heures, correspondant à la posologie maximale).

Conseils aux patients : inutile de surstocker

Le paracétamol est le médicament de première intention pour traiter une fièvre ou des douleurs (sauf contre-indication) [3]. L'ANSM rappelle que l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) n’est pas à privilégier, en particulier chez l’enfant, et qu'ils sont contre-indiqués à partir du début du sixième mois de grossesse.

L'ANSM précise que « bien qu'il s'agisse d'un traitement de première intention, il n'est pas utile de surstocker le paracétamol dans les pharmacies familiales ». 

Commentaires

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JEAN-YVESG Il y a un an 3 commentaires associés

pour lutter contre les ruptures de stocks il suffirait que la sécu rembourse d'autres marques que DOLIPRAN

Modérateur Médecine générale Il y a un an 0 commentaire associé

Bonjour, Doliprane n'est pas la seule spécialité à base de paracétamol qui soit remboursable : par exemple Claradol, Dolko, Dafalgan, Efferalganmed, etc. le sont également.

deslys Dentiste - Chirurgien dentiste Il y a un an 1 commentaire associé

même qd on prescrit du doliprane, ce sont des génériques qui sont donnés d'où une autre question: ts les labo sont ils en défaut de production de cette molécule et comment cela peut il s'expliquer? cordialement

Modérateur Médecine générale Il y a un an 0 commentaire associé

Bonjour, le doliprane n'étant pas génériqué, il n'est pas substituable à l'officine : la pharmacien ne pourra pas délivrer un générique à base de paracétamol à la place du Doliprane prescrit. Par ailleurs, comme indiqué dans l'article, il ne s'agit pas d'un défaut de production par les laboratoires, mais d'une augmentation de la consommation en lien avec la COVID-19 d'une part et l'arrivée de l'automne et de son cortège de maladies où le paracétamol occupe une place de 1er rang pour la prise en charge de la fièvre et des douleurs.

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