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Des dérivés de prostaglandines dans des sérums pour allonger les cils

L'Anses met en garde contre des effets indésirables associés à des sérums cosmétiques utilisés pour faire pousser les cils. La présence possible de dérivés de prostaglandines peut être à l'origine d'un changement de couleur de l'iris et d'autres effets indésirables.

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Certains sérums cosmétiques pour les cils renferment des substances similaires aux prostaglandines.

Certains sérums cosmétiques pour les cils renferment des substances similaires aux prostaglandines.licsiren / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) met en garde contre des effets indésirables pouvant survenir chez les utilisateurs de sérums cosmétiques destinés à faire pousser les cils.

À l’origine de l'alerte, un cas de cosmétovigilance

Certains de ces produits contiennent des substances similaires aux prostaglandines, tels que l'isopropyl cloprostenate signalé dans un cas de cosmétovigilance rapporté à l'Anses en février 2025. Il s'agissait d'une jeune femme qui utilisait chaque jour un sérum pour cils. Après une application quotidienne pendant 5 mois, elle a constaté un changement de couleur de son œil gauche, devenu nettement plus foncé, ainsi qu'une perte de graisse autour des deux yeux accentuant ses cernes.

Des effets indésirables connus, mais non mentionnés sur les produits cosmétiques

L'Anses rappelle que « les prostaglandines et les substances similaires sont des hormones utilisées en collyre, en ophtalmologie, dans le traitement du glaucome ». La pousse des cils (allongement et épaississement), le changement de couleur définitif de l'iris vers une teinte plus foncée (du vert ou bleu au marron par exemple), les irritations chroniques des yeux et la fonte de la graisse périorbitaire (approfondissement du sillon palpébral) sont des effets indésirables connus et mentionnés dans les notices et les résumés des caractéristiques du produit (RCP) des médicaments contenant des analogues de prostaglandines (latanoprost, bimatoprost, travoprost).

Ils sont observés chez près de 10 % des patients traités et font l'objet d'une information auprès des patients, lors de l'initiation du traitement. « Toutefois, dans le cadre d'un traitement indispensable pour baisser la pression intraoculaire et par ailleurs bien toléré, la balance bénéfice/risque est en faveur du traitement », souligne l'Anses. 

En revanche, l'exposition à ces effets indésirables dans le cadre d'une utilisation purement cosmétique apparaît moins acceptable, d'autant plus qu'ils ne sont habituellement pas mentionnés sur le conditionnement. Un défaut d'information que souligne l'Anses : « Les usagers ne sont pas informés de cet éventuel risque ».

L'Anses n'attend pas l'Europe pour avertir les consommateurs

En juin 2025, le Comité Scientifique Européen pour la Sécurité des Consommateurs (SCCS) a publié un avis préliminaire indiquant qu'aucun des trois analogues des prostaglandines évalués (l'isopropyl cloprostenate, le norbimatoprost et le déchloro dihydroxy difluoro éthylcloprostenolamide) « ne peut être considéré comme sûr dans les produits cosmétiques ».

Sur la base de cet avis, l'Union européenne doit émettre ses conclusions définitives. « Des dispositions réglementaires pourraient être décidées par la Commission européenne et conduire à l'interdiction ou la restriction de ces substances dans les produits cosmétiques », explique l'Anses.

En attendant une évolution éventuelle de la réglementation européenne, l'Anses a décidé d'avertir dès à présent les utilisateurs de ces produits cosmétiques sur les risques associés et sur la conduite à tenir, à savoir : 

Sources

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