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Mise à jour des contraintes de stockage de dantrolène injectable dans les établissements de santé

Les établissements de santé pratiquant des anesthésies doivent désormais disposer de 6 flacons d'Agilus (dantrolène sodique), au lieu de 36 flacons de Dantrium IV, pour traiter l'hyperthermie maligne peranesthésique, selon une note de la DGS du 27 octobre 2025.

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Une procédure indiquant les lieux de stockage d'Agilus doit être affichée au bloc opératoire.

Une procédure indiquant les lieux de stockage d'Agilus doit être affichée au bloc opératoire.Inside Creative House / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

Les établissements de santé pratiquant des anesthésies doivent dorénavant disposer d'un stock de sécurité de six flacons de dantrolène sodique Agilus* (Norgine) pour le traitement de l'hyperthermie maligne peranesthésique, un médicament hybride remplaçant Dantrium* IV, du même laboratoire, dont la commercialisation a pris fin, avertit une note de la direction générale de la Santé (DGS) publiée au Bulletin officiel le 27 octobre 2025.

Depuis 1999, ces établissements devaient constituer un stock de sécurité de dantrolène injectable de 36 flacons de formulation intraveineuse de dantrolène, Dantrium* IV, afin de faire face à la survenue d'une hyperthermie maligne peranesthésique, complication secondaire à l'inhalation d'agents anesthésiques volatils halogénés ou à l'administration intraveineuse de succinylcholine.

La commercialisation du produit par le laboratoire néerlandais Norgine a été arrêtée le 30 septembre dernier.

Homologuée en Europe en mars, la spécialité hybride Agilus* (dantrolène sodique hémiheptahydraté) (cf. article VIDAL du 27 mai 2025) présente une quantité de dantrolène par flacon plus élevée (120 mg) que la spécialité de référence (20 mg).

La note de la DGS prend en compte ces changements et donne plusieurs consignes aux établissements afin d'assurer "une disponibilité optimale" d'Agilus* et précise les mesures à prendre pendant la phase où le produit coexiste avec des stocks de Dantrium* IV sur le marché.

Elle prévient que six flacons de la spécialité hybride "peuvent être nécessaires au traitement de la crise".

Parmi eux, trois flacons "doivent être immédiatement disponibles sur tout site ou groupe de sites adjacents d'anesthésie".

Pour les trois flacons complémentaires, "chaque directeur d'établissement de santé doit veiller, en collaboration avec le pharmacien de l'établissement et le responsable du service d'anesthésie-réanimation chirurgicale, à définir un lieu de stockage précis et centralisé au sein du même établissement, facilement accessible 24 heures sur 24 (bloc opératoire, accueil des urgences…), et distant des sites d'anesthésie dans un délai compatible avec les impératifs de sécurité".

Chaque flacon doit être préparé par addition de 20 mL d'eau pour préparations injectables, dont la disponibilité doit aussi être assurée.

Agilus et Dantrium : lieux de stockage identifiés et distincts

Une procédure indiquant les lieux de stockage d'Agilus*, le nom et la fonction de la personne responsable du stock, et précisant les modalités de la mise à disposition des flacons complémentaires "doit être écrite et affichée au bloc opératoire". La bonne connaissance de ces informations par les professionnels doit être "vérifiée annuellement".

Tout stock résiduel de Dantrium* IV inférieur à 36 flacons "devra impérativement être détruit après s'être assuré de la constitution d'un stock de sécurité de six flacons de la nouvelle spécialité Agilus*".

Tant que des stocks des deux spécialités coexistent, la DGS appelle à "une attention particulière" pour éviter les erreurs médicamenteuses. Les lieux de stockage devront être distincts, et les protocoles internes devront être revus pour prendre en compte la posologie et le schéma d'administration spécifique à Agilus* (cf. article VIDAL du 2 septembre 2025).

Outre le dosage, Agilus* est différent de Dantrium* IV car il contient deux excipients à effets notoires, dont l'hydroxypropybétadex, qui a été associé à une ototoxicité.

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