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Vaccination contre le chikungunya des personnes de 65 ans et plus : pas de changement en France

Alors que, selon l'EMA, le vaccin IXCHIQ n'est plus contre-indiqué chez les personnes de 65 ans et plus, l'ANSM précise que cette décision européenne ne modifie pas la stratégie française de vaccination contre le chikungunya : dans cette population, IXCHIQ n'est pas recommandé.

David Paitraud
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Chikungunya : de nouvelles recommandations de la HAS, incluant les deux vaccins, pour début 2026.

Chikungunya : de nouvelles recommandations de la HAS, incluant les deux vaccins, pour début 2026.EyeEm Mobile GmbH / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

Alors que l'Agence européenne du médicament (EMA) a décidé de lever la contre-indication d'IXCHIQ chez les personnes de 65 ans et plus, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) clarifie la conduite vaccinale à respecter dans cette population, au niveau national [1] : « à ce jour, les recommandations restent inchangées : depuis le 26 avril 2025, les autorités recommandent de ne pas vacciner avec IXCHIQ les 65 ans et plus, qu’elles présentent ou non des comorbidités ».

Levée de la contre-indication temporaire chez le sujet de 65 ans et plus...

En mai 2025, en réponse à des effets indésirables graves rapportés au niveau international (cf. Encadré) après l'injection d'IXCHIQ, l'EMA a temporairement contre-indiqué ce vaccin chez les adultes âgés de 65 ans (cf. notre article du 3 juin 2025). Après analyse des données disponibles, le comité de pharmacovigilance européen (Prac) a finalement levé cette contre-indication [2, 3] (cf. notre article du 17 juillet 2025).

Bien que la plupart des effets indésirables graves soient survenus chez des personnes âgées, l'EMA considère que ce vaccin est efficace pour induire la production d'anticorps contre le virus du chikungunya, ce qui peut être particulièrement bénéfique pour cette population présentant un risque accru de forme sévère du chikungunya.

Cependant, quel que soit l'âge, les recommandations européennes actualisées [3] insistent sur le fait qu'IXCHIQ ne doit être administré qu'en cas de risque significatif d'infection par le virus du chikungunya et après une évaluation individuelle rigoureuse des bénéfices et des risques.

Encadré - Effets indésirables rapportés avec le vaccin IXCHIQ [3]

Au 25 mai 2025, 28 cas d'effets indésirables graves consécutifs à l'administration du vaccin IXCHIQ ont été rapportés dans le monde entier, dont 18 cas en France, notamment à La Réunion, 8 aux États-Unis, 1 en Autriche et 1 au Canada. Parmi ces cas, 22 concernaient des personnes de 65 ans et plus, dont 3 sont décédées.

Ces effets, notamment des effets indésirables semblables au chikungunya, ont entraîné une détérioration de l'état de santé général, une exacerbation des affections chroniques et des troubles cardiaques et neurologiques, ayant conduit à des hospitalisations et, dans quelques cas, au décès. Des cas d'encéphalite, dont un avec une issue fatale, ont été signalés après la vaccination par IXCHIQ.

...mais une stratégie vaccinale française qui écarte cette population

En France, la stratégie vaccinale recommandée depuis avril 2025 est maintenue (cf. notre article du 17 avril 2025 actualisé le 27 avril 2025) [4] ; elle exclut les 65 ans et plus présentant ou non des comorbidités des cibles de la campagne de vaccination contre le chikungunya avec IXCHIQ à La Réunion et à Mayotte.

Seules les 18 à 64 ans présentant des comorbidités sont ciblées par la campagne vaccinale en cours. Dans cette population, il est rappelé que : 

  • IXCHIQ est contre-indiqué chez les patients immunodéficients et immunodéprimés en raison d'une pathologie ou d'un traitement médical, quel que soit leur âge (par exemple, en raison d'un cancer, d'une chimiothérapie, d'un traitement immunosuppresseur, d'une immunodéficience congénitale ou d'une infection par le VIH accompagnée d'une immunodépression sévère) ;
  • IXCHIQ ne doit pas être coadministré avec d'autres vaccins. À ce jour, aucune donnée de tolérance et d’immunogénicité à la suite d'une administration concomitante d'IXCHIQ avec d’autres vaccins n’est disponible.

Des nouvelles recommandations attendues début 2026

Un deuxième vaccin, VIMKUNYA, est commercialisé en France pour la vaccination contre le virus du chikungunya. À ce jour, sa place dans la stratégie vaccinale par rapport à IXCHIQ n'est pas définie par la Haute Autorité de santé (HAS) faute de données suffisantes (cf. notre article du 18 juin 2025).

Selon l'ANSM, « le ministère chargé de la Santé se prononcera sur la base des recommandations de la HAS, relatives à la prévention vaccinale du chikungunya, englobant les deux vaccins disponibles, attendues en début d’année prochaine » [1].

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