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Sclérose en plaques : mise à disposition de TYSABRI 150 mg solution injectable SC

L'immunosuppresseur sélectif TYSABRI est désormais disponible en solution injectable sous-cutanée, présentée en seringue préremplie dosée à 150 mg de natalizumab, en complément de TYSABRI 300 mg solution à diluer pour perfusion.
David Paitraud 27 octobre 2021 Image d'une montre9 minutes icon Ajouter un commentaire
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La SEP est une maladie inflammatoire et dégénérative du cerveau et de la moelle épinière qui entraîne la destruction de la gaine de myéline isolante autour des axones des neurones et la perte de la fonction nerveuse (illustration).

La SEP est une maladie inflammatoire et dégénérative du cerveau et de la moelle épinière qui entraîne la destruction de la gaine de myéline isolante autour des axones des neurones et la perte de la fonction nerveuse (illustration).

 
Résumé
TYSABRI 150 mg solution injectable sous-cutanée (SC) en seringue préremplie est une nouvelle spécialité à base de natalizumab disponible uniquement à l'hôpital, en complément de TYSABRI 300 mg solution à diluer pour perfusion

Comme TYSABRI 300 mg, TYSABRI 150 mg est indiqué en traitement de fond des formes très actives de sclérose en plaques rémittente-récurrente.  
En revanche, cette nouvelle spécialité se distingue par : 
  • sa voie d'administration SC, 
  • son dosage à 150 mg,
  • sa présentation en seringue préremplie prête à l'emploi. 

TYSABRI 150 mg est réservé à l'usage hospitalier ; l'injection doit être réalisée par un professionnel de santé. 
Le schéma posologique est de 300 mg toutes les 4 semaines, soit 2 injections de TYSABRI 150 mg toutes les 4 semaines. TYSABRI 150 mg est conditionné en boîte de 2 seringues préremplies. 

Des mesures additionnelles de réduction du risque validées par l'ANSM sont diffusées par le laboratoire Biogen, parmi lesquelles un guide de prescription pour les professionnels de santé concernés, ainsi qu'une carte et une brochure à remettre au patient lors de 
l'instauration de TYSABRI, afin qu'il soit informé sur les principales consignes à respecter pendant le traitement et sur les signes évocateurs des principaux effets indésirables associés à ce médicament (LEMP). 

La prescription de TYSABRI 150 mg est restreinte aux neurologues.
TYSABRI 150 mg est agréé aux collectivités. 

L'arsenal thérapeutique de la sclérose en plaques rémittente-récurrente (cf. Encadré 1) compte une nouvelle spécialité à base de natalizumab, TYSABRI 150 mg solution injectable en seringue préremplie, en complément de TYSABRI 300 mg solution à diluer pour perfusion déjà disponible.

TYSABRI 150 mg versus TYSABRI 300 mg
TYSABRI 150 mg partage les mêmes indications que TYSABRI 300 mg (cf. Encadré 1), et le même schéma posologique : 
  • 300 mg de natalizumab 1 fois toutes les 4 semaines

Comme le dosage à 300 mg, TYSABRY 150 mg est réservé à l'usage hospitalier et sa prescription est restreinte aux spécialistes en neurologie. Les modalités de surveillance sont identiques.

Encadré 1 - Indications thérapeutiques de TYSABRI 150 mg et 300 mg
En monothérapie, traitement de fond chez les adultes présentant des formes très actives de sclérose en plaques rémittente-récurrente (SEP-RR) pour les groupes de patients suivants (cf. VIDAL Reco "Sclérose en plaques") :
  • patients présentant une forme très active de la maladie malgré un traitement complet et bien conduit par au moins un traitement de fond ;
ou
  • patients présentant une SEP-RR sévère et d'évolution rapide, définie par 2 poussées invalidantes ou plus au cours d'une année, associées à 1 ou plusieurs lésion(s) rehaussée(s) après injection de gadolinium sur l'imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale ou une augmentation significative de la charge lésionnelle en T2 par rapport à une IRM antérieure récente.

En revanche, cette nouvelle spécialité de la gamme TYSABRI se distingue par sa voie d'administration, son dosage et sa présentation : 
  • solution injectable administrée par voie sous-cutanée (SC),
  • dosée à 150 mg de natalizumab,
  • en seringue préremplie prête à l'emploi

Sécurité, tolérance et efficacité de la forme SC
La forme TYSABRI par voie SC a été évaluée dans 2 études :
  • Étude clinique de phase II (REFINE) randomisée, en aveugle et menée en groupes parallèles, ayant exploré la sécurité, la tolérance et l'efficacité de plusieurs schémas thérapeutiques du natalizumab (300 mg IV toutes les 4 semaines, 300 mg SC toutes les 4 semaines, 300 mg IV toutes les 12 semaines, 300 mg SC toutes les 12 semaines, 150 mg IV toutes les 12 semaines et 150 mg SC toutes les 12 semaines) chez des patients déjà traités par natalizumab en perfusion IV :
    • le critère d'évaluation principal était le nombre cumulé de lésions IRM actives uniques combinées (somme des nouvelles lésions Gd+ à l'IRM cérébrale et des nouvelles lésions hyperintenses en T2 ou de celles qui ont récemment augmenté de volume et qui ne sont pas associées au Gd+ à l'examen pondéré en T1) ;
    • la moyenne des lésions uniques combinées pour le groupe 300 mg par voie SC toutes les 4 semaines a été faible (0,02) et comparable à celle du groupe 300 mg par voie IV toutes les 4 semaines (0,23) ; le nombre de lésions uniques combinées dans les groupes de traitement toutes les 12 semaines était significativement plus élevé que dans les groupes de traitement toutes les 4 semaines, ce qui a entraîné l'arrêt prématuré des groupes de traitement toutes les 12 semaines.
  • Étude clinique de phase I, DELIVER, randomisée, en ouvert, avec détermination de la dose, ayant évalué l'efficacité et la sécurité du natalizumab administré par voie SC :
    • l'objectif principal de l'étude était de comparer, dans une population de patients atteints de SEP et naïfs de natalizumab, la pharmacocinétique et la pharmacodynamie de doses uniques de 300 mg de natalizumab, administrées par voie SC ou intramusculaire (IM), avec celles des doses de 300 mg de natalizumab administrées en perfusion IV ;
    • aucun des patients traités par natalizumab n'a présenté de lésions Gd+ après l'inclusion, quel que soit le stade de la maladie (SEP-RR ou SEP secondaire progressive), la voie d'administration choisie ou la présence de lésions Gd+ à l'inclusion. Parmi les populations de patients atteints de SEP-RR (n = 12) et de SEP secondairement progressive (n = 14), 2 patients du groupe natalizumab 300 mg sous-cutané ont présenté des poussées comparativement à 3 patients du groupe natalizumab 300 mg en perfusion intraveineuse.

En termes de tolérance, le profil de sécurité observé pour le natalizumab administré par voie sous-cutanée a été conforme au profil de sécurité connu du natalizumab administré par voie intraveineuse, à l'exception de la douleur au site d'injection. La fréquence globale de la douleur au site d'injection a été de 4 % (3/71) pour les patients recevant 300 mg de natalizumab toutes les 4 semaines par administration sous-cutanée.

Surveillance des patients : un guide pour rappeler les éléments de vigilance
Le traitement par TYSABRI 150 mg SC doit être instauré et surveillé en continu par des médecins spécialistes, ayant l'expérience du diagnostic et du traitement des affections neurologiques, avec un accès à l'IRM dans un délai approprié. 

Comme pour TYSABRI 300 mg, des mesures additionnelles de réduction du risque, validées par l'ANSM et diffusées par le laboratoire exploitant Biogen, accompagnent les médecins et les patients : 

Encadré 2 - Guide de prescription de TYSABRI pour la prise en charge des patients (extrait du RCP)
  • Informations générales sur le risque accru d'infections atypiques/opportunistes, en particulier la LEMP, qui peut survenir avec le traitement par TYSABRI, y compris une discussion détaillée des données (notamment épidémiologiques, étiologiques et pathologiques) relatives au développement de la LEMP chez les patients traités par TYSABRI.
  • Informations relatives à l'identification des facteurs de risque de LEMP associée à TYSABRI, y compris détails sur l'algorithme d'estimation du risque de LEMP résumant le risque de LEMP par facteur de risque (statut des anticorps anti-virus John Cunningham [JCV], utilisation antérieure d'IS et durée du traitement [par année de traitement]), et stratification de ce risque par valeur d'indice le cas échéant.
  • Informations sur l'extension de l'intervalle de dose pour la réduction du risque de LEMP, incluant un rappel du schéma posologique approuvé. La diminution du risque de LEMP est basée sur des données provenant de l'administration intraveineuse (IV). Aucune donnée clinique relative à la sécurité ou à l'efficacité d'une administration toutes les 6 semaines, en cas d'administration sous-cutanée, n'est disponible.
  • Inclusion de conseils de surveillance de l'IRM et des anticorps anti-JCV basés sur le risque de LEMP, y compris la fréquence recommandée, les protocoles et l'interprétation des résultats.
  • Détails concernant le diagnostic de la LEMP, y compris les principes de l'évaluation clinique (y compris l'IRM et les tests de laboratoire) et la différenciation entre la LEMP et la SEP.
  • Recommandations de prise en charge en cas de suspicion de LEMP, y compris des considérations sur l'efficacité de la procédure PLEX (plasmaphérèse/réalisation d'échanges plasmatiques) et la prise en charge de l'IRIS (syndrome inflammatoire de reconstitution immunitaire) associé.
  • Détails sur le pronostic de la LEMP, y compris des informations sur l'amélioration de l'évolution observée dans les cas de LEMP asymptomatiques.
  • Rappel selon lequel, indépendamment de la présence ou de l'absence de facteurs de risque de LEMP, une vigilance clinique accrue vis à vis de la LEMP doit être maintenue chez tous les patients traités par TYSABRI et au cours des 6 mois suivant l'arrêt du traitement.
  • Déclaration selon laquelle toutes les données disponibles pour caractériser le risque de LEMP proviennent de la voie d'administration IV. 
  • Rappel sur la nécessité de discuter avec le patient du profil bénéfice/risque du traitement par TYSABRI, et l'obligation de fournir des informations destinées au patient.

Encadré 3 - Carte patient accompagnant la prescription de TYSABRI
  • Rappel aux patients de présenter la carte à tout médecin et/ou soignant impliqué dans leur traitement, et de conserver la carte avec eux pendant 6 mois après l'administration de la dernière dose de TYSABRI.
  • Rappel aux patients de lire attentivement la notice avant de commencer TYSABRI, et de ne pas commencer TYSABRI en cas de problème grave du système immunitaire.
  • Rappel aux patients de ne prendre aucun autre médicament à long terme contre la SEP pendant la prise de TYSABRI.
  • Description de la LEMP, des symptômes potentiels et de la prise en charge de la LEMP.
  • Rappel des modalités de déclaration des effets indésirables.
  • Détails sur le patient, le médecin traitant et la date de début du traitement par TYSABRI.

TYSABRI 150 mg SC en pratique
La dose recommandée pour une administration SC est de 300 mg toutes les 4 semaines, soit 2 injections de TYSABRI 150 mg en seringue préremplie. 
La seconde injection doit être administrée :
  • immédiatement ou au plus tard 30 minutes après la première,
  • et à plus de 3 cm du premier site d'injection.

L'injection SC doit être réalisée par un professionnel de santé. Les sites recommandés sont la cuisse, l'abdomen ou la face postérieure de la partie supérieure du bras. 

Tout changement de voie d'administration du médicament doit être effectué 4 semaines après la dose précédente.

La poursuite du traitement devra être reconsidérée soigneusement chez les patients ne présentant aucun signe de bénéfice thérapeutique au-delà de 6 mois.

Consignes d'utilisation de TYSABRI 150 mg SC en seringue préremplie
La seringue préremplie de TYSABRI 150 mg est prête à l'emploi (cf. Figure 1) :
  • seringue à usage unique, contenant 1 mL de solution (soit 150 mg de natalizumab),
  • aiguille de 27 Gauge préfixée.

Figure 1 - Représentation schématique de la seringue préremplie de TYSABRI 150 mg

Les seringues sont à conserver au réfrigérateur entre 2 et 8 °C dans l'emballage extérieur à l'abri de la lumière. Une conservation à température ambiante (jusqu'à 25 °C) est tolérée pendant 24 heures. Dans ce cas, les seringues préremplies ne doivent pas être remises au réfrigérateur. 

Avant l'injection, il est recommandé de faire revenir la solution injectable à température ambiante pendant 30 minutes.

Surveillance du patient après l'injection

Pour les 6 premières doses, les patients doivent rester en observation pendant les injections SC et pendant 1 heure après, afin de détecter les signes et symptômes de réactions à l'injection, y compris l'hypersensibilité.
Au-delà des 6 premières doses, le temps d'observation d'une heure après l'injection peut être réduit ou supprimé selon l'appréciation clinique si les patients n'ont présenté aucune réaction à l'injection.

Identité administrative

Encadré 3 - TYSABRI 150 mg : périmètre de prise en charge en sus des GHS 
  • En monothérapie comme traitement de fond des formes très actives de sclérose en plaques (SEP) rémittente-récurrente chez les patients adultes âgés de 18 ans et plus présentant une forme très active de la maladie malgré un traitement par interféron bêta. Ces patients peuvent être définis comme n'ayant pas répondu à un traitement complet et bien conduit par interféron bêta (habituellement d'une durée d'au moins un an). Les patients doivent avoir présenté au moins 1 poussée au cours de l'année précédente alors qu'ils étaient sous traitement et doivent présenter au moins 9 lésions hyperintenses en T2 à l'IRM cérébrale ou au moins 1 lésion rehaussée après injection de Gadolinium. Un « non répondeur » peut également être défini comme un patient dont le taux de poussées n'a pas changé ou a augmenté par rapport à l'année précédente ou qui continue à présenter des poussées sévères.
  • En monothérapie comme traitement de fond des formes très actives de sclérose en plaques (SEP) rémittente-récurrente chez les patients âgés de 18 ans et plus présentant une sclérose en plaques rémittente-récurrente sévère et d'évolution rapide, définie par 2 poussées invalidantes ou plus au cours d'une année associées à 1 ou plusieurs lésion(s) rehaussée(s) après injection de Gadolinium sur l'IRM cérébrale ou une augmentation significative de la charge lésionnelle en T2 par rapport à une IRM antérieure récente.

Pour aller plus loin
Mesures additionnelles de réduction du risque validées par l'ANSM et diffusées par le laboratoire exploitant le médicament TYSABRI :
 

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