Comment évoluent l’anorexie et la boulimie ?

Les conséquences médicales de l’anorexie et de la boulimie peuvent être graves, tant sur un plan individuel, familial que social. Les séquelles de la dénutrition et des vomissements à répétition sont parfois irréversibles. Les carences en minéraux, vitamines et oligoéléments peuvent entraîner un retard de croissance, un arrêt de la puberté et une décalcification qui augmente le risque d’ostéoporose (fragilité des os) à l’âge adulte. Après plusieurs années de troubles non soignés, ceux-ci peuvent devenir chroniques ou évoluer vers d’autres troubles psychiques comme les dépressions (avec un risque accru de suicide), l'anxiété et les phobies, les troubles obsessionnels compulsifs, les troubles addictifs et les troubles de la personnalité. Avoir souffert d'un trouble des conduites alimentaires fait courir le risque de souffrir d'une récidive ou d'un autre trouble des conduites alimentaires au cours de la vie. Des troubles métaboliques (diabète de type 2, par exemple) peuvent apparaître en lien avec l'obésité.

L’anorexie est une maladie mortelle dans 5 % des cas. Elle est souvent plus grave chez les rares garçons touchés par ce trouble. Lorsque le traitement est instauré précocement, la guérison est obtenue chez sept malades sur dix. Si le traitement est entrepris tardivement, les rechutes sont fréquentes, elles interviennent pour un malade sur deux. Les anorexiques gardent souvent des séquelles psychologiques de leur maladie : difficultés relationnelles et sexuelles, phobies, par exemple.

Comment dépiste-t-on les troubles du comportement alimentaire ?

Les médecins généralistes sont au premier plan pour repérer les patients souffrant de TCA, qui doivent être dépistés tôt pour bénéficier d’une prise en charge précoce. Leur rôle est d’autant plus important que les personnes ayant un TCA consultent plus souvent, y compris dans les années qui précèdent le diagnostic.

Il est essentiel d’avoir une vigilance accrue chez les adolescentes, en particulier les mannequins, les sportives et celles qui sont astreintes à un régime quelle qu’en soit la raison. La vigilance s’impose donc aussi en cas de régime lié à une maladie, par exemple une maladie cœliaque, un diabète de type 1 ou une maladie inflammatoire chronique intestinale.

Le médecin peut s’appuyer sur les paramètres physiques (poids, taille, indice de masse corporelle [IMC]) et sur des questions (est-ce que l'alimentation pose problème ? Est-ce que la personne se sent bien dans son corps ? Est-ce qu'elle a connu des variations de poids dans les 6 derniers mois ?). Il peut aussi utiliser différentes échelles, telles que le score SCOFF qui comprend 5 questions et des réponses simples par oui ou non :

  1. Vous êtes-vous déjà fait vomir parce que vous ne vous sentiez pas bien « l’estomac plein » ?
  2. Craignez-vous d’avoir perdu le contrôle des quantités que vous mangez ?
  3. Avez-vous récemment perdu plus de 6 kg en moins de 3 mois ?
  4. Pensez-vous que vous êtes trop gros(se) alors que les autres vous considèrent comme trop mince ?
  5. Diriez-vous que la nourriture est quelque chose qui occupe une place dominante dans votre vie ?

Un résultat de 2 Oui ou plus peut suggérer un possible TCA.

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