Sécurité à long terme des vaccins à ARNm contre la Covid-19 : pas d'augmentation de la mortalité

Le groupement d'intérêt scientifique (GIS) EPI-PHARE a publié les conclusions d'une vaste étude pharmaco-épidémiologique [1, 2] relative à la sécurité des vaccins à ARNm contre la Covid-19 et portant sur une population de près de 29 millions de Français âgés de 18 à 59 ans. 

D'après les résultats, aucune augmentation du risque de mortalité, toutes causes à long terme, n'est associée à ce type de vaccins. Au contraire, les auteurs observent même une réduction du risque de décès dans la population des personnes ayant été vaccinées avec un vaccin à ARNm par rapport à celles non vaccinées. 

À propos de l'étude EPI-PHARE 

L'étude a été menée en population française, à partir des données du système des données de santé (SNDS) [2].

Elle a comparé la mortalité toute cause à 4 ans (durée médiane de 45 mois plus précisément) chez des personnes âgées de 18 à 59 ans vaccinées par un vaccin à ARNm versus celles non vaccinées, soit une population totale de près de 29 millions de personnes.

Les personnes incluses dans la population vaccinée avaient reçu au moins une première dose d’un vaccin à ARNm contre la Covid-19 entre le 1^er mai et le 31 octobre 2021, c'est-à-dire pendant la période de primo-vaccination : 

• 22,7 millions d’individus vaccinés ;
• 5,9 millions d’individus non vaccinés au 31 octobre 2021.

Les vaccins utilisés au cours de cette période étaient COMIRNATY (dont la formulation a évolué depuis 2021) et MODERNA (qui n'est plus commercialisé à ce jour - cf. notre article du 12 janvier 2021).

Un risque réduit de décès à long terme en population vaccinée

Au cours du suivi, respectivement 98 429 (0,4 %) et 32 662 (0,6 %) décès sont survenus dans chacun des groupes, vaccinés et non vaccinés. Les décès par cancer étaient les plus nombreux, suivis des décès pour causes de mortalité externes (incluant notamment les accidents de transport, les chutes, les noyades, ainsi que les suicides ou les blessures auto-infligées) et par maladies de l’appareil circulatoire.

En comparaison de la population non vaccinée, les individus vaccinés ont présenté à long terme : 

• un risque de décès pour Covid-19 sévère hospitalisé réduit de 74 %, ce qui démontre à nouveau l'efficacité des vaccins à ARNm sur les formes sévères de Covid-19 (cf. notre article du 7 juillet 2022), 
• un risque de décès toute cause réduit de 25 % : cette réduction est observée pour toutes les principales causes de décès, dont les maladies cardiovasculaires et les cancers.

Dans une sous-étude portant sur la mortalité à court terme (incidence relative dans les 6 mois après vaccination), les auteurs notent un risque de mortalité également réduit en population vaccinée, de l'ordre de 29 %. Ces résultats sont cohérents avec les données internationales disponibles. 

Une preuve supplémentaire de la sécurité des vaccins à ARNm

Cette étude nationale d'EPI-PHARE de grande ampleur a fait l'objet d'une publication le 4 décembre 2025 dans la revue JAMA Network Open.

Pour les auteurs, les résultats confirment le profil de sécurité à long terme des vaccins à ARNm contre la Covid.

Ces données sont d'autant plus intéressantes qu'il n'existe pas (à la connaissance des auteurs) d'autre étude dans le monde analysant la relation entre la mortalité à long terme et le statut vaccinal, en particulier dans une population de jeunes adultes qui est considérée comme à moindre risque de forme sévère d'infection à la Covid-19.