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Mille premiers jours : une restriction en sucre offre un bénéfice cardiovasculaire à long terme

Une faible exposition au sucre durant les 1 000 premiers jours (de la conception jusqu’à l’âge de 2 ans environ) diminue le risque de problèmes cardiovasculaires à l’âge adulte, selon une étude publiée dans le BMJ du 22 octobre 2025.

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Les 1 000 premiers jours, période de vulnérabilité, mais aussi d’opportunités pour la prévention.

Les 1 000 premiers jours, période de vulnérabilité, mais aussi d’opportunités pour la prévention.kjekol / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

Le rationnement du sucre, instauré par la Grande-Bretagne au cours de la Seconde Guerre mondiale et après, entre juillet 1942 et septembre 1953, offre l’opportunité d’en étudier les effets à long terme sur la santé cardiovasculaire. Des travaux ont été menés sur 63 433 participants à la cohorte UK Biobank nés entre octobre 1951 et mars 1956, dont 40 063 ayant connu le rationnement in utero et jusqu’à l’âge de 1 ou 2 ans, et 23 370 ne l’ayant pas connu. Les participants ont été classés selon leur exposition au rationnement (in utero uniquement, in utero et jusqu'à 1 ou 2 ans, ou jamais rationné). Lors du rationnement, les doses de sucre fournies étaient inférieures à 15 g/jour pour les enfants de moins de 5 ans et inférieures à 40 g/jour pour les adultes, y compris les femmes enceintes. Des niveaux qui sont quasi équivalents aux recommandations actuelles de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la quantité de sucres libres ne devant pas dépasser 10 % de l’apport énergétique total quotidien, soit 50 g pour 2 000 kcal.

Diminution de 20 % du risque cardiovasculaire

Ainsi, les personnes non exposées au sucre lors de leurs 1 000 premiers jours ont vu réduire de 20 % leur risque de maladie cardiovasculaire par rapport à celles exposées, montre l’étude publiée dans le BMJ du 22 octobre 2025. Leurs risques sont également diminués pour l’accident vasculaire cérébral (-31 %), l’insuffisance cardiaque (-26 %), l’infarctus du myocarde (-25 %), la fibrillation auriculaire (-24 %), ainsi que la mortalité cardiovasculaire (-27 %), et la mortalité toutes causes (-23 %), d’autant plus que l’éviction du sucre a duré longtemps. De plus, chez elles, les maladies cardiovasculaires sont survenues environ 2,53 ans plus tard que chez les personnes exposées précocement. Les bénéfices de la restriction en sucre sur le diabète de type 2 et l’hypertension artérielle représentent environ 31 % de l’effet protecteur, alors que le poids de naissance n’y contribue qu’à hauteur de 2,2 %.

« Origines fœtales des maladies »

Les différences entre les résultats des IRM cardiaques sont peu prononcées entre les deux groupes, même s’il est observé « une augmentation légère, mais significative » de l’indice de volume d’éjection systolique ventriculaire gauche (0,73 mL/m2) et de la fraction d’éjection du ventricule gauche (0,84 %).

L’étude confirme les résultats de plusieurs travaux précédents en « étendant l’hypothèse des “origines fœtales des maladies” au domaine cardiovasculaire » et « suggère que l’exposition in utero au rationnement du sucre a contribué de manière significative, bien que non exclusive, aux bénéfices cardiovasculaires observés », soulignent ses auteurs. Ces derniers rappellent que les 1 000 premiers jours suivant la conception « sont une période de susceptibilité biologique accrue [...] où la nutrition façonne le risque cardiométabolique à vie » et alertent sur la trop forte teneur en sucres des aliments pour bébés et jeunes enfants.

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