En France, le cancer du col de l'utérus est à l'origine d'environ 1 100 décès annuels.Mohammed Haneefa Nizamudeen / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images
Relayés par plusieurs médias, les résultats de deux études menées par la Cochrane Collaboration, organisme international à but non lucratif de référence et chef de file des revues systématiques, viennent confirmer l’efficacité remarquable de la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) en termes de réduction des lésions précancéreuses et des cancers du col de l’utérus [1].
En préambule, il est mis en avant que les cancers dus à des papillomavirus peuvent mettre des années à se développer après l’infection ce qui nécessite un très long suivi pour révéler le bénéfice de la vaccination. Un autre rappel est celui de l’intérêt de la vaccination au regard du nombre élevé de décès annuels dans le monde (plus de 300 000), le cancer du col de l’utérus se situant en quatrième position parmi les cancers féminins les plus fréquents.
Une diminution des lésions précancéreuses…
La première étude [2] a porté sur 60 essais randomisés ayant inclus au total 157 414 participants (hommes et femmes). Elle a montré que tous les vaccins disponibles diminuent l’apparition des lésions précancéreuses du col de l’utérus et également de la vulve et du vagin, ainsi que le risque de condylomes anogénitaux.
De plus, les effets secondaires sévères étaient rares et aussi fréquents dans le groupe des sujets vaccinés que dans celui des témoins.
...et des cancers du col de l’utérus
Dans la seconde revue [3] les données de plus de 132 millions de personnes dans le monde ont été analysées (hommes et femmes). Ceci grâce à la compilation des résultats de 225 études observationnelles menées en population ayant comparé les données recueillies avant et après la vaccination, ainsi que ceux provenant d’autres types d'essais aux designs variés (de cohorte, cas-témoins, transversaux, etc.).
Une réduction du risque de développer des lésions précancéreuses (CIN2+ et CIN3+) et des condylomes anogénitaux, mais aussi des cancers cervicaux, a ainsi été mise en évidence.
L’effet était très important lorsque la vaccination avait eu lieu tôt. Les filles vaccinées avant et à l’âge de 16 ans avaient 80 % de risque en moins de développer un cancer du col de l’utérus comparativement à celles qui n’avaient pas été vaccinées.
Parallèlement, aucun signe évoquant un lien entre la vaccination et l’apparition d’effets indésirables n’a été rapporté.
Ces deux revues Cochrane apportent donc la confirmation de l’efficacité préventive de la vaccination anti-HPV contre les cancers liés à ce virus, la protection étant particulièrement efficace lorsque les injections sont réalisées avant le début de la vie sexuelle et l’exposition au virus.
Le recueil de données à encore plus long terme devrait accroître ultérieurement les connaissances sur l’impact général des vaccins, notamment sur la survenue d’autres cancers qui se développent souvent plus tardivement que celui du col de l’utérus : vulvaire, péri-anal, pénien, de la tête et du cou…
Des travaux menés dans les pays à plus faible niveau de revenus sont également souhaitables, de même que le dépistage et le traitement des lésions précancéreuses ainsi que l’obtention d’un nombre élevé de sujets vaccinés.
[1] Parkinson M. New research confirmes HPV vaccination prevents cervical cancer. Cochrane News, 24 novembre 2025
[2] Bergman H et al. Human papillomavirus (HPV) vaccination for the prevention of cervical cancer and other HPV-related diseases: a network meta-analysis. Cochrane Database Syst Rev, 2025, Nov 24;11(11) : CD015364
[3] Henschke N et al. Effets of human papillomavirus (HPV) vaccination programmes on community rates of HPV-related disease and harms from vaccination. Cochrane Database Syst Rev, 2025, Nov 24;11(11) : CD015363
3 minutes
Ajouter un commentaire


Commentaires
Cliquez ici pour revenir à l'accueil.