Caspofungine et thérapie de remplacement rénal continue : éviter les membranes dérivées du polyacrylonitrile

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) recommande d’éviter l’utilisation de membranes filtrantes à base de polyacrylonitrile (PAN) chez les patients traités par caspofungine (cf. Encadré) pendant une thérapie de remplacement rénal continue. En effet, des cas d'inefficacité de la caspofungine ont été signalés dans ce contexte. Or, l’inefficacité du traitement peut entraîner une aggravation de l'infection systémique, et conduire au décès.

Pour rappel, cette recommandation avait déjà fait l’objet d’une information de sécurité du Comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) (cf. notre article du 16 septembre 2025) et d’une alerte de l’ANSM destinée aux médecins réanimateurs en octobre 2024 (cf. notre article du 3 octobre 2024).

Dans un courrier adressé aux professionnels de santé et en particulier aux infectiologues, aux anesthésistes-réanimateurs, aux néphrologues et aux pharmaciens de pharmacie à usage intérieur (PUI), il est expliqué que cette recommandation repose sur :

• plusieurs signalements de suspicion d’inefficacité de la caspofungine utilisée dans ces conditions : un cas issu de la littérature [1] et quatre décès ;
• deux études in vitro suggérant une adsorption de la caspofungine par les membranes en PAN [2, 3] avec persistance de la séquestration en dépit d’une augmentation de la dose de caspofungine [3].

Les résumés des caractéristiques du produit (RCP) des médicaments à base de caspofungine seront mis à jour afin d'informer les professionnels de santé du risque suspecté de séquestration.

Dans une telle situation, une autre membrane d’épuration extrarénale alternative ou un autre antifongique doivent être utilisés.