Exposition aux antiépileptiques pendant la grossesse : résultats de l'étude EPI-PHARE

Source :AFP
Date de publication :25 juillet 2025
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Une étude d'EPI-PHARE révèle une baisse importante des grossesses exposées au valproate entre 2013 et 2021, mais souligne des inégalités sociales et une réduction moins marquée pour d'autres antiépileptiques à risque.


Parus dans la revue Neurology, ces travaux du groupement d'intérêt scientifique Epi-Phare - qui réunit l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé et la Cnam -, exploitent les données du Système national des données de santé (SNDS).

Une baisse notable de l'exposition au valproate et dérivés

L’étude, qui a identifié 55 801 grossesses exposées à au moins un antiépileptique au cours de cette période 2013-2021, met en évidence une baisse de l’exposition prénatale au valproate et ses dérivés (valproate de sodium, valpromide), médicaments associés à un risque élevé de malformations congénitales et de troubles neurodéveloppementaux.

Cette diminution résulte à la fois d’un recul de plus de 80 % du nombre de grossesses exposées, d’un recours accru à l’interruption de grossesse en cas d’exposition, et d’une réduction du nombre de femmes ayant eu une exposition prolongée de plus de 30 jours pendant la grossesse.

Une baisse moins marquée pour le topiramate et la carbamazépine

En revanche, pour le topiramate et la carbamazépine, qui présentent un risque de malformations congénitales avéré et un risque de troubles neurodéveloppementaux "avéré" pour le premier et "potentiel" pour le second, la baisse, bien que constante, a été moins marquée.

Les grossesses exposées à chacun de ces médicaments ont diminué respectivement de 34% et 40%, toujours sur la période 2013-2021.

L'exposition aux autres antiépileptiques en augmentation

Pour la prégabaline et la gabapentine, l'exposition in utero a augmenté de 28%, "avec une tendance à des prescriptions multiples et à une exposition soutenue tout au long de la grossesse". L’exposition aux médicaments plus récents, comme le lacosamide et le zonisamide, est également en progression.

La prégabaline expose à un risque de malformations congénitales majeures multiplié par 1,5 par rapport à la population générale. Concernant la gabapentine, le lacosamide et le zonisamide, les données sont actuellement insuffisantes (ou inexistantes) pour démontrer ou écarter un risque de malformation et de troubles neurodéveloppementaux.

Dans le même temps, l'utilisation d'antiépileptiques ne présentant pas de risque identifié à ce jour pendant la grossesse, la lamotrigine et le lévétiracétam, a augmenté de 30% entre 2013 et 2021.

Inégalités sociales marquées

Par ailleurs, l’étude souligne une inégalité sociale marquée, l’exposition aux antiépileptiques à risque avéré ou incertain concernant plus souvent des femmes défavorisées sur le plan socioéconomique. Ces inégalités, aussi observées dans les pays nordiques et au Royaume-Uni, pourraient être dues à divers facteurs, tels que des grossesses non planifiées plus fréquentes et un manque de suivi prénatal.

ref/lby/hj

Avec © Agence France-Presse

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