Le pharmacien, un acteur incontournable du parcours de soin.luplupme / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images
Les soins primaires représentent la première ligne de prise en charge des patients. Ils reposent sur des principes fondamentaux : accessibilité, proximité, coordination, continuité et permanence des soins. Ce sont les soins du quotidien, dispensés par les professionnels de santé de terrain qui interviennent tout au long du parcours de soins, en particulier dans la gestion des pathologies chroniques ou aiguës.
La recherche en soins primaires vise à mieux comprendre les pratiques, les usages des produits de santé et l’impact des soins auprès des patients.
Quel rôle pour le pharmacien d’officine ?
Le pharmacien n’est pas seulement un dispensateur de médicaments. Il est aujourd’hui un acteur du parcours de soins, à la croisée de la coordination, de l’éducation thérapeutique, et du suivi patient. Dans ce cadre, la recherche fait pleinement partie de ses missions, même si elle est encore peu valorisée en officine.
Le décret du 3 octobre 2018 [1] relatif aux conseils et prestations en officine inscrit comme l’une des missions du pharmacien la participation à « des actions d’évaluation en vie réelle des médicaments, des dispositifs médicaux et de l’innovation thérapeutique en collaboration avec les autorités sanitaires
Ce cadre réglementaire ouvre la voie à une implication plus active en collaboration avec les autorités sanitaires ou les porteurs de projets académiques ou industriels. De nombreux pharmaciens participent déjà, parfois sans le formaliser, à des démarches de réflexion sur la faisabilité ou l’évaluation de leurs pratiques. Ces éléments peuvent constituer la base de projets de recherche structurés, notamment autour de l’observance, des effets indésirables, de l’usage réel des traitements ou des comportements de santé.
Pourquoi s’impliquer ?
L’implication des pharmaciens dans la recherche permet de :
- renforcer la qualité des soins en apportant des données concrètes issues de la pratique quotidienne ;
- valoriser l’activité officinale ;
- améliorer la représentativité des patients en les adressant au centre investigateur dans le cadre d’un essai clinique ;
- contribuer à l’innovation thérapeutique, en accompagnant l’évaluation des nouveaux produits ou services de santé.
Le pharmacien d'officine, par sa position privilégiée à l'interface entre les patients, les prescripteurs et le système de santé, constitue un maillon essentiel pour une recherche clinique plus ancrée dans la réalité du terrain.
Quels freins à lever ?
Certains obstacles freinent encore les initiatives de recherche en officine, que ce soit le manque de temps, la complexité administrative, ou le sentiment de ne pas être formé.
Pourtant, de nombreuses solutions existent, comme des dispositifs d’accompagnement et de formation adaptés, et des outils numériques facilitant la collecte et la transmission des données.
Et demain ?
Les évolutions technologiques et les nouvelles approches méthodologiques rendent la recherche plus accessible. La pharmacie d’officine, avec sa proximité, sa régularité de contact avec les patients et sa capacité à produire des données de terrain, a un rôle central à jouer.
[1] Décret n° 2018-841 du 3 octobre 2018 relatif aux conseils et prestations pouvant être proposés par les pharmaciens d'officine dans le but de favoriser l'amélioration ou le maintien de l'état de santé des personnes (Journal officiel du 5 octobre 2018, texte 9)
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