
En France hexagonale, au 2 septembre 2025, 301 cas de chikungunya et 19 cas de dengue autochtones.Pawich Sattalerd / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images
En moins d’une semaine, la direction générale de Santé (DGS) a émis deux DGS-Urgent [1, 2] afin d’alerter les professionnels de santé sur l’identification de foyers actifs de transmission du chikungunya en France métropolitaine
- sur la commune de Bergerac en Dordogne (Nouvelle-Aquitaine)
- dans les départements des Alpes-Maritimes, du Var et des Bouches-du-Rhône [2] : les foyers les plus actifs concernent les communes de Vitrolles (41 cas), Fréjus (47 cas) et Antibes (38 cas). Des émergences de chikungunya ou de dengue ont également été observées dans plusieurs autres communes : Auribeau-sur-Siagne, Nice, Roquebrune-sur-Argens, Cagnes-sur-Mer, Rognac, Aubagne.
Un nombre de cas importés « sans précédent »
« La saison en cours est marquée par un nombre sans précédent de cas importés de chikungunya », note la DGS. En effet, près de 1 000 cas importés ont été identifiés depuis le 1er mai jusqu’au 2 septembre 2025, dont la plupart proviennent de l’île de La Réunion.
En outre, au 2 septembre 2025, Santé publique France enregistrait 301 cas de chikungunya autochtones [3], correspondant à des personnes infectées localement (sans avoir séjourné dans une zone endémique). Sept régions sont concernées :
- Provence-Alpes-Côte d'Azur ;
- Occitanie ;
- Auvergne-Rhône-Alpes ;
- Corse ;
- Grand Est ;
- Nouvelle-Aquitaine ;
- Bourgogne-Franche-Comté.
Dans les trois régions Grand Est, Nouvelle-Aquitaine et Bourgogne-Franche-Comté, aucun épisode autochtone n’avait jamais été identifié auparavant.
Les consignes rappelées aux professionnels de santé
Dans ce contexte, la DGS rappelle aux professionnels de santé exerçant en métropole que le signalement des arboviroses telles que le chikungunya ou la dengue est obligatoire.
En cas de signes cliniques évocateurs, la conduite à tenir est la suivante (cf. notre article du 22 mai 2025) :
- détecter précocement tout cas évocateur cliniquement (fièvre associée à des arthralgies généralement intenses) et interroger sur d’éventuels séjours en zone de circulation (en métropole ou en zone intertropicale) ;
- prescrire les examens biologiques recommandés, en privilégiant les prélèvements précoces
- expliquer les mesures de prévention contre les moustiques aux patients (cf. Encadré) ;
- signaler le plus rapidement possible tout cas confirmé au point focal régional de l’agence régionale de santé (ARS) de tutelle pour déclencher les mesures de contrôle et de prévention afin de freiner la propagation du virus.
La DGS recommande par ailleurs de mettre en place des mesures pour protéger les cabinets médicaux, les locaux et les pharmacies contre les moustiques, en particulier les moustiques tigres qui sont les vecteurs des virus du chikungunya et de la dengue :
- renforcer la vigilance sur la présence de moustiques au sein des cabinets / locaux ;
- lutter contre les gîtes larvaires, propices à leur développement, en supprimant les eaux stagnantes à l’intérieur et autour des locaux (petits contenants comme les dessous de pots, les déchets, les gouttières, etc.).
Les messages de prévention contre les piqûres de moustique sont adressés aux patients dès la suspicion clinique et pour les cas confirmés jusqu’à la fin de leur virémie (7 jours après la date de début des signes) :
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[1] DGS-Urgent n°2025_21 – Foyer de transmission du chikungunya sur la commune de Bergerac en Dordogne : appel à la vigilance renforcée concernant un foyer actif de transmission (DGS, 3 septembre 2025)
[2] DGS-Urgent n°2025_22 – Foyer de transmission du chikungunya sur les départements des Alpes-Maritimes, des Bouches-du-Rhône et du Var : appel à la vigilance renforcée concernant plusieurs foyers actifs de transmission (DGS, 8 septembre 2025)
[3] Chikungunya, dengue, Zika et West Nile en France hexagonale. Bulletin de la surveillance renforcée du 2 septembre 2025 (Santé publique France, 3 septembre 2025)
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