
Les mutations de JAK2 représentent l’anomalie génétique la plus souvent associée à une myélofibrose.Md Babul Hosen / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images
OMJJARA comprimé pelliculé est un nouveau médicament utilisé en hématologie, pour traiter une splénomégalie ou d'autres symptômes liés à la maladie chez des patients atteints de différentes formes de myélofibrose et présentant une anémie.
OMJJARA contient du momélotinib, un nouvel inhibiteur de Janus kinase (anti-JAK) qui cible en particulier les JAK 1 et 2.
Il se décline sous 3 dosages, à 100 mg, 150 mg et 200 mg de momélotinib.
La dose recommandée est de 200 mg par jour. Cette dose doit être réduite en cas d'effets indésirables ou chez les patients ayant une insuffisance hépatique sévère.
Avant d'initier le traitement puis en cours de traitement, les éléments suivants doivent être surveillés :
- la numération formule sanguine complète ;
- le contrôle de la fonction hépatique ;
- la présence d'une infection ;
- le risque d'événements indésirables cardiovasculaires majeurs.
OMJJARA est disponible à l'hôpital et en ville. Il est remboursable à 30 % uniquement en seconde intention, chez les patients qui ont été traités par le ruxolitinib.
La prescription est hospitalière, réservée aux hématologues ou médecins compétents en maladies du sang.
En hématologie, OMJJARA comprimé pelliculé (momélotinib) est une nouvelle spécialité indiquée dans le traitement de la splénomégalie ou des symptômes liés à la maladie, chez les patients adultes présentant une anémie modérée à sévère, et atteints de myélofibrose primitive, de myélofibrose secondaire à une polyglobulie de Vaquez, ou à une thrombocytémie essentielle, qui n'ont jamais reçu d'inhibiteur de Janus kinase (JAK) ou qui ont été traités par le ruxolitinib.
OMJJARA est disponible sous trois dosages ; la forme des comprimés est différente selon les dosages :
- OMJJARA 100 mg
- OMJJARA 150 mg
- OMJJARA 200 mg
OMJJARA est un médicament orphelin qui a bénéficié d'une autorisation d'accès compassionnel jusqu’en 2024 en France. La population cible en France est estimée à 350 patients [1].
Il fait l'objet d'une surveillance supplémentaire qui permettra l'identification rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité. Les professionnels de la santé déclarent tout effet indésirable suspecté.
Les anti-JAK et la myélofibrose
Le principe actif d'OMJJARA, le momélotinib, est un nouvel inhibiteur de la Janus kinase 1 et 2 de type sauvage (JAK1/JAK2). Ces enzymes sont impliquées dans la production et la croissance des cellules sanguines.
Dans la myélofibrose, on observe une activité excessive des enzymes JAK résultant d'une mutation. Les mutations de JAK2 représentent l’anomalie génétique la plus fréquemment associée à une myélofibrose primitive ou secondaire. L'inhibition des JAK par le momélotinib permet de soulager la splénomégalie et les symptômes de la myélofibrose.
Le momélotinib agit également sur la protéine ACVR1 impliquée dans la régulation du taux de fer dans l'organisme. En bloquant son activité, il permet une plus grande disponibilité du fer pour la production de globules rouges et peut améliorer l'anémie.
Ruxolitinib, fédratinib et momélotinib
Le momélotinib est le troisième inhibiteur de JAK ayant une indication dans le traitement de la splénomégalie associée à une myélofibrose :
- le ruxolitinib (JAKAVI comprimé) est indiqué dans le traitement de la splénomégalie ou des symptômes liés à la maladie chez l'adulte atteint de myélofibrose primitive (appelée également myélofibrose chronique idiopathique), de myélofibrose secondaire à la maladie de Vaquez (polycythémie vraie) ou de myélofibrose secondaire à la thrombocytémie essentielle ;
- le fédratinib (INREBIC gélule) est indiqué dans le traitement de la splénomégalie ou des symptômes liés à la maladie chez les patients adultes atteints de myélofibrose primitive, de myélofibrose secondaire à une polyglobulie de Vaquez ou une thrombocytémie essentielle qui sont naïfs d'inhibiteur de JAK ou qui ont été traités par ruxolitinib.
Un SMR modéré uniquement en seconde intention
Dans son avis du 4 septembre 2025 [1], la Commission de la transparence (CT) a considéré trois études évaluant l'efficacité du momélotinib.
Les deux études de supériorité SIMPLIFY-2 et MOMENTUM, réalisées chez des patients atteints de myélofibrose primitive (MFP) ou de myélofibrose secondaire à une polyglobulie Vaquez (MF post-PV) ou à une thrombocytémie essentielle (MF post-TE), précédemment traités par ruxolitinib :
- dans SIMPLIFY-2, le momélotinib était comparé au meilleur traitement disponible qui pouvait être le ruxolitinib, l’hydroxyurée, un corticostéroïde, un agent stimulant l’érythropoïèse, un interféron…
À la semaine 24, dans la population intention de traiter (ITT), aucune différence significative n’a été démontrée sur le taux de réponse splénique entre les deux groupes : 7 patients du groupe momélotinib (6,7 %) et 3 patients du groupe MTD (5,8 %) ont eu une réduction du volume splénique d’au moins 35 % (différence des proportions de 0,01 IC95% [-0,09 ; 0,10]). L a CT note l'absence de démonstration d’une supériorité sur le taux de réponse splénique versus le meilleur traitement disponible ; - dans MOMENTUM, le momélotinib était comparé au danazol :
- à la semaine 24, dans la population ITT, momélotinib a démontré sa supériorité sur la proportion de patients ayant une réduction d’au moins 50 % du score total des symptômes (STS) selon le questionnaire MF-SAF (Myelofibrosis Symptom Assessment Form) : 24,62 % des patients dans le groupe momélotinib versus 9,23 % des patients dans le groupe danazol, soit une différence entre les deux groupes de 15,67 % (IC95% [5,54 ; 25,81], p=0,0095),
à la semaine 24, aucune différence significative n’a été démontrée sur le taux d’indépendance transfusionnelle : 30 % dans le groupe momélotinib versus 20 % dans le groupe danazol, soit une différence stratifiée de 13,58 % (IC95% [1,86 ; 25,30], p=0,0116, NS).
L'étude de non-infériorité (SIMPLIFY-1) versus ruxolitinib et réalisée chez des patients atteints MFP ou de MF post-PV ou de MF post-TE, naïfs de tout traitement par inhibiteur de JAK
- le momélotinib (MMB) a été non inférieur au ruxolitinib (RUX). Plus précisément, à la semaine 24, dans la population ITT, 57 patients du groupe MMB (26,5 % ; IC95% [20,74 ; 32,94]) et 64 patients du groupe RUX (29,5 % ; IC95% [23,51 ; 36,04]) ont eu une réduction du volume splénique d’au moins 35 %. La différence stratifiée pondérée était de 0,09 (IC95% [0,02 ; 0,16] ; p=0,013).
Sur la base de ces résultats, la CT a attribué à OMJJARA un service médical rendu (SMR) modéré, uniquement en traitement de seconde intention chez des patients préalablement traités par ruxolitinib.
Elle n'a pas attribué de SMR dans les autres situations prévues par l'autorisation de mise sur le marché (AMM), c'est-à-dire pour les patients naïfs de traitement anti-JAK.
Dans la stratégie thérapeutique, la CT conclut qu'OMJJARA n’a pas de place pour le traitement de la splénomégalie ou des symptômes liés à la maladie, chez les patients adultes présentant une anémie modérée à sévère, et atteints de MFP, de MF post-PV ou une MF post-TE, qui n'ont jamais reçu d'inhibiteur JAK du fait :
- d’une démonstration au mieux d’une non-infériorité par rapport à ruxolitinib sur le seul critère de réduction splénique avec des choix méthodologiques discutables ;
- et de l’absence d’impact démontré sur l’indépendance transfusionnelle, la qualité de vie, ou un profil de tolérance plus acceptable.
OMJJARA en pratique
OMJJARA ne doit pas être utilisé en association avec d'autres inhibiteurs de JAK.
La dose recommandée est de 200
Les autres dosages d’OMJJARA (100 mg et 150 mg) sont utilisés pour ajuster la posologie :
- en cas d’effets indésirables hématologiques et non hématologiques. Les adaptations de doses sont décrites dans la monographie VIDAL (tableau 1) ;
- ou chez les patients présentant une insuffisance hépatique sévère (classe C de Child-Pugh) : la dose initiale recommandée est de 150 mg 1 fois par jour.
Le traitement devrait être arrêté chez les patients ne tolérant pas la dose de 100 mg 1 fois par jour.
À contrôler avant d'initier le traitement
Les examens suivants doivent être réalisés avant d'initier le traitement, puis régulièrement durant celui-ci :
- numération formule sanguine complète ;
- contrôle de la fonction hépatique.
OMJJARA ne doit pas être initié chez des patients avec des infections actives. Les signes ou symptômes d'infection doivent être surveillés pendant le traitement.
Les patients atteints d'une infection chronique par le virus de l'hépatite B (VHB), qui reçoivent OMJJARA, doivent être traités pour leur infection à VHB et surveillés selon les recommandations cliniques relatives au VHB.
Le prescripteur doit également tenir compte du risque d'événements indésirables cardiovasculaires majeurs (MACE : Major adverse cardiovascular events) et évaluer pour chaque patient les bénéfices et risques du traitement par OMJJARA, en particulier les 65 ans et plus ou ceux présentant des facteurs de risque cardiovasculaires.
Interaction avec les contraceptifs hormonaux
La prise concomitante de momélotinib et d'un contraceptif hormonal peut entraîner une réduction de l'efficacité contraceptive. Les femmes utilisant des contraceptifs hormonaux oraux doivent ajouter une méthode barrière pendant le traitement et pendant au moins 1
Les interactions du momélotinib avec d'autres médicaments sont décrites dans la monographie VIDAL d'OMJJARA.
Identité administrative
Liste I
Prescription hospitalière réservée aux hématologues ou aux médecins compétents en maladies du sang
Surveillance particulière pendant le traitement
OMJJARA 100 mg, boîte de 30, CIP 3400930282724 [2]
OMJJARA 150 mg, boîte de 30, CIP 3400930282731
OMJARRA 200 mg, boîte de 30, CIP 3400930282748
Remboursable à 30 % (cf. Encadré) [3]
Agrément aux collectivités (cf. Encadré) [4]
Laboratoire GlaxoSmithKline
Traitement de la splénomégalie ou des symptômes liés à la maladie, chez les patients adultes présentant une anémie modérée à sévère, et atteints de myélofibrose primitive, de myélofibrose secondaire à une polyglobulie de Vaquez ou une thrombocytémie essentielle, qui ont été traités par le ruxolitinib. |
[1] Avis de la Commission de la transparence – OMJJARA (HAS, 4 septembre 2024)
[2] Avis relatif aux prix d'OMJJARA (Journal officiel du 6 juin 2025, texte 80)
[3] Arrêté du 2 juin 2025 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux – OMJJARA (Journal officiel du 6 juin 2025, texte 5)
[4] Arrêté du 2 juin 2025 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics – OMJJARA (Journal officiel du 6 juin 2025, texte 6)
Les commentaires sont momentanément désactivés
La publication de commentaires est momentanément indisponible.