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Implant contraceptif NEXPLANON et risque de migration : bilan et nouvelles recommandations

Bien qu'en diminution, des cas de migration de l'implant contraceptif NEXPLANON dans l'artère pulmonaire continuent d'être rapportés. L'ANSM rappelle les mesures pour réduire ce risque grave et publie des recommandations de prise en charge des patientes dont l'implant a migré. 

David Paitraud
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L’importance d'une formation en présentiel aux techniques de pose et de retrait de NEXPLANON.

L’importance d'une formation en présentiel aux techniques de pose et de retrait de NEXPLANON.Jovanmandic / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

En complément des mesures de réduction des risques applicables à l'implant contraceptif NEXPLANON 68 mg (étonorgestrel) depuis 2020, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) émet des recommandations de prise en charge des patientes dont l’implant a migré dans l’artère pulmonaire.

Un taux d'incidence en baisse depuis 2020

Depuis 2016, l'Agence surveille étroitement le risque de migration de l'implant NEXPLANON dans l'artère pulmonaire.

Selon le dernier bilan national de pharmacovigilance relatif à NEXPLANON (juin 2024), une diminution du nombre de cas de migration est rapportée [1] depuis le renforcement des mesures de réduction du risque en 2020 (cf. notre article du 9 décembre 2019, mis à jour en janvier 2020) : 

  • 68 cas de migration du dispositif dans l’artère pulmonaire ont été déclarés entre 2001 (date de sa commercialisation en France) et le 31 décembre 2023 ; 
  • le taux d’incidence des cas notifiés en fonction de la date d’insertion de l’implant (2020/2023 versus 2013/2019) est passé de 2,60 à 0,73 /100 000 implants vendus depuis la mise en place de plusieurs mesures de réduction du risque en janvier 2020.

Si cette tendance suggère un effet positif des actions engagées, l'ANSM note que « de très rares cas continuent d’être rapportés », et rappelle les mesures à respecter pour réduire ce risque de migration et pour sensibiliser les patientes à ce risque (cf. Encadré).  

Encadré - Mesures pour réduire le risque de migration de l'implant NEXPLANON

Mesures applicables aux professionnels de santé : 

Mesures à partager avec les patientes : recommander à la patiente porteuse d'un implant contraceptif NEXPLANON de :

  • conserver la carte patiente ;
  • palper la zone d'implantation 1 à 2 fois par mois pour vérifier que l’implant n’a pas bougé ; 
  • consulter rapidement un professionnel de santé : 
    • si l’implant n’est pas palpable ou semble avoir bougé, 
    • en présence de signes évocateurs d’une migration pulmonaire : douleur thoracique et/ou des difficultés respiratoires, toux, parfois avec du sang dans les crachats (hémoptysie).

Des recommandations pour la prise en charge d'une situation de migration

En complément des mesures de réduction des risques, l'ANSM a élaboré des recommandations de prise en charge des patientes dont l’implant a migré dans l’artère pulmonaire [2], conjointement avec le Conseil national professionnel de chirurgie thoracique et cardiovasculaire (CNP-CTCV), la Société française de chirurgie thoracique et cardiovasculaire (SFCTCV), et le centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Tours.

Ces recommandations soulignent que « la décision de retrait doit être prise de manière collégiale par une équipe pluridisciplinaire évaluant le rapport bénéfice-risque d’une intervention ».

En cas de migration de l'implant dans l'artère pulmonaire, une consultation spécialisée avec un chirurgien vasculaire et thoracique doit être organisée.  

L'extraction de l'implant par voie endovasculaire est citée en première intention (méthode par radiologie interventionnelle).

En cas d'échec, une autre méthode de retrait peut être envisagée :

  • chirurgie thoracoscopique assistée par vidéo (VATS) ou la thoracotomie avec pneumotomie et artériotomie, pour extraire l’implant directement au niveau de l’artère pulmonaire ;
  • dans les cas les plus graves, résection pulmonaire (segmentectomie ou lobectomie).

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