
VARUBY est un antiémétique indiqué chez l'adulte dans la prévention des nausées et vomissements retardés associés aux chimiothérapies anticancéreuses (illustration).
Nouvel antiémétique dans la prise en charge des nausées et vomissements retardés associés aux chimiothérapies anticancéreuses
VARUBY 90 mg comprimé pelliculé est un nouvel antiémétique indiqué chez l'adulte dans la prévention des nausées et vomissements retardés (survenant entre 24 heures et 5 à 7 jours après le début de la chimiothérapie) associés aux chimiothérapies anticancéreuses hautement (90 % des patients affectés) ou modérément (30 à 90 % des patients affectés) émétisante (Cf. VIDAL Reco "Cancers : complications des chimiothérapies").
VARUBY est administré dans le cadre d'un schéma thérapeutique comportant de la dexaméthasone (corticoïde) et un antagoniste des récepteurs 5-HT3 (sétrons : granisétron, ondansétron, palonosétron).

Rolapitant : nouvel antagoniste des récepteurs NK1
Le principe actif de VARUBY est le rolapitant, un nouvel antagoniste sélectif des récepteurs de la substance P humaine/neurokinine 1 (NK1).
En bloquant ces récepteurs, VARUBY peut empêcher la stimulation des nausées et vomissements par la substance P, libérée lors de certaines chimiothérapie.
Le rolapitant se caractérise par une demi-vie longue, d'environ 7 jours. La concentration plasmatique maximale (Cmax) est atteinte en 4 heures environ.
Une efficacité démontrée versus placebo sur les nausées et vomissements retardées
Dans son avis du 25 octobre 2017, la Commission de la transparence a évalué l'efficacité et la tolérance de VARUBY sur la base de 3 études cliniques de phase III, randomisées en double aveugle, ayant comparé la trithérapie rolapitrant - granisétron - dexaméthasone à un placebo en association à la bithérapie granisétron - dexaméthasone :
- chez des patients recevant une chimiothérapie hautement émétisante (CHE) à base de cisplatine pour deux d'entre elles (études P04832 et 04833) ;
- chez des patients recevant une chimiothérapie modérément émétisante (CME) ou une chimiothérapie considérée comme hautement émétisante à base d'anthracycline et cyclophosphamide (étude P04834).
Selon les résultats de ces études, la supériorité du rolapitrant a été établie par rapport au placebo associé à la bithérapie granisétron - dexaméthasone en termes de réponse complète définie par l'absence de vomissement et de recours à un traitement antiémétique de secours entre 24 heures et 120 heures après le début du 1er cycle :
- d'une CHE à base de cisplatine avec une réduction de 14,3% (IC95% [6,3 ; 22,4], p < 0,001) et de 8,2% (IC95% [0,3 ; 16,1], p = 0,043) dans chaque étude respectivement (P04832 et P04833) ;
- d'une chimiothérapie à base d'anthracycline/cyclophosphamide (considérée comme hautement émétisante) ou d'une CME (étude P04834), avec une réduction de 9,7% (IC95% [4,7 ; 14,8], p < 0,001). La Commission indique que "l'hétérogénéité du potentiel émétisant des chimiothérapies limite la valeur de ce résultat et la transposabilité des résultats est mal assurée chez les patients recevant une chimiothérapie modérément émétisante".
S'agissant de la prévention des nausées et vomissements aigus (0 - 24 heures) associés aux CHE et aux CME, la supériorité du rolapitant par rapport au placebo en association à la bithérapie granisétron - dexaméthasone, n'a pas été démontrée au vu des résultats de ces 3 études.
Le profil de tolérance de l'association rolapitant + sétron + dexaméthasone a été similaire à celui du groupe contrôle (association sétron + dexaméthasone), exception faite des patients âgés de plus de 75 ans pour qui certains événements indésirables ont été plus fréquents dans le groupe rolapitant, notamment les diarrhées, œdèmes périphériques, anémie, leucopénie et vertiges.
Concernant la qualité de vie des patients, l'association rolapitant + sétron + dexaméthasone n'a pas été supérieure à l'association sétron + dexaméthasone au cours des études.
Des données de comparaison avec les autres antagonistes NK1 manquent
En l'absence de données comparatives par rapport à la stratégie thérapeutique de référence qui associe un antagoniste des récepteurs 5-HT3 de la sérotonine, un corticoïde (la dexaméthasone notamment) et un antagoniste des récepteur NK1, la Commission n'a pas pu situer l'intérêt thérapeutique de VARUBY par rapport cette stratégie.
Parmi les autres antagonistes des récepteurs NK1, EMEND (aprépitant) dispose d'un SMR (service médical rendu) suffisant dans la prévention des nausées et vomissements dus à une chimiothérapie modérément émétisante.
AKYNZEO (nétupitan, palonosétron) a obtenu un SMR insuffisant en cas de chimiothérapie modérément émétisante, situation où il n'a pas été évalué, et un SMR important dans dans la prévention des nausées et vomissements associés aux chimiothérapies hautement émétisantes à base de cisplatine (notre article du 23 novembre 2017).
Un traitement de seconde intention en prévention des nausées et vomissements retardés
Tenant compte des données actuellement disponibles, la Commission considère que l'intérêt de VARUBY n'a pas été démontré par rapport à un placebo en prévention des nausées et vomissements aigus associés aux chimiothérapies anticancéreuses hautement et modérément émétisantes, alors que les nausées et vomissements aigus sont un facteur prédisposant à ceux retardés.
Elle estime que VARUBY doit être réservé aux patients ne pouvant pas recevoir une trithérapie à base d'un autre antagoniste des récepteurs NK1 et attribue un SMR faible à VARUBY dans l'indication de son AMM (autorisation de mise sur le marcé).
La Commission a décidé de conditionner le remboursement de VARUBY à la réalisation d'une étude comparative versus la stratégie thérapeutique de référence (trithérapie antagoniste des récepteurs NK1 + sétron + corticoïde) dans la prévention des nausées et vomissements dus aux chimiothérapies anticancéreuses hautement émétisantes.
Les résultats de cette étude seront pris en compte lors de la réévaluation quinquénale de VARUBY.
VARUBY en pratique
Chaque comprimé de VARUBY est dosé à 90 mg de rolapitant.
La dose recommandée de rolapitant est de 180 mg (2 comprimés de VARUBY 90 mg) administrés par voie orale dans les 2 heures précédant le début de chaque cycle de chimiothérapie, quelle que soit la chimiothérapie (CME ou CHE).
Des intervalles d'au moins 2 semaines doivent être respectés entre chaque prise.
Selon le type de chimiothérapie administrée (CHE ou CME), les posologies de la dexaméthasone et du sétron ne sont pas les mêmes (Cf. Figures 1 et 2).
Figure 1 - Schéma thérapeutique en cas de chimiothérapie hautement émétisante
Jour 1 | Jour 2 | Jour 3 | Jour 4 | |
VARUBY | 180 mg par voie orale ; dans les 2 heures précédant la chimiothérapie |
Aucun | ||
Dexaméthasone | 20 mg par voie orale ; 30 min avant la chimiothérapie |
8 mg par voie orale, deux fois par jour | 8 mg par voie orale, deux fois par jour | 8 mg par voie orale, deux fois par jour |
Antagoniste des récepteurs 5-HT3 |
Dose standard de l'antagoniste des récepteurs 5-HT3. Voir le résumé des caractéristiques du produit pour connaître la posologie appropriée pour l'antagoniste des récepteurs 5-HT3administré en association |
Aucun |
Figure 2 - Schéma thérapeutique en cas de chimiothérapie modérément émétisante
Jour 1 | Jour 2 | Jour 3 | Jour 4 | |
VARUBY | 180 mg par voie orale ; dans les 2 heures précédant la chimiothérapie |
Aucun | ||
Dexaméthasone | 20 mg par voie orale ; 30 min avant la chimiothérapie |
Aucun | ||
Antagoniste des récepteurs 5-HT3 | Dose standard de l'antagoniste des récepteurs 5-HT3. Voir le résumé des caractéristiques du produit pour connaître la posologie appropriée pour l'antagoniste des récepteurs 5-HT3administré en association |
Voir le résumé des caractéristiques du produit pour connaître la posologie appropriée pour l'antagoniste des récepteurs 5-HT3administré en association |
Identité administrative
- Liste I
- Boîte de 2, CIP 3400930090916
- Remboursable à 100 % selon la procédure des médicaments d'exception : Prescription en conformité avec la Fiche d'information thérapeutique publiée au Journal officiel du 23 janvier 2018 - texte 18
- Prix public TTC = 59,95 euros
- Agréé aux collectivités (Journal officiel du 23 janvier 2018, texte 19)
- Laboratoire CSP
Pour aller plus loin
Avis de la Commission de la transparence - VARUBY (HAS, 25 octobre 2017)
Sources
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