
Aujourd'hui, plein de nouveaux médicaments se trouvent dans le pipeline des maladies métaboliques, notamment l'hypercholestérolémie.
VIDAL : De nouvelles classes thérapeutiques hypocholestérolémiantes sont-elles à l'étude ?
Jacques Blacher : Aujourd'hui, la classe qui intéresse tout le monde, c'est la classe des anti-PCSK9 [NDLR : proprotéine convertase subtilisine/kexine de type 9, gène codant pour une enzyme du même nom, intervenant dans le métabolisme du cholestérol] qui est une classe qui va réduire le LDL-cholestérol, augmenter le HDL-cholestérol et qui aurait peut-être une valeur ajoutée par rapport à une statine ou même peut-être en association avec une statine.
Aujourd'hui, on est au début de l'histoire des anti-PCSK9. Est-ce qu'ils vont arriver jusqu'au marché ? Est-ce qu'ils vont prendre le marché de l'hypercholestérolémie ? C'est une hypothèse de travail, on n'a pas de certitude aujourd'hui mais cela commence bien pour cette classe de médicaments. Il y a eu quelques essais extrêmement intéressants.
Et puis comme d'habitude, les chercheurs sont extrêmement inventifs et il y a donc plein de nouveaux médicaments qui sont dans le pipeline pour les problèmes de maladies métaboliques, notamment l'hypercholestérolémie. On aura probablement dans les années qui viennent encore de nouvelles voies d'actions sur le métabolisme du cholestérol.
Mais aujourd'hui, on a les statines et c'est déjà pas mal.
VIDAL : Les statines font-elles l'objet de recherches dans d'autres domaines thérapeutiques ?
Jacques Blacher : Si on en croit les études expérimentales, il est vrai que l'inhibition de la coenzyme A réductase est impliquée dans toute une série de processus physiopathologiques, notamment dans les processus inflammatoires chroniques, dans les processus cancéreux, dans les processus dégénératifs.
Il y a ensuite des études expérimentales, des essais chez l'animal qui laisseraient supposer que les statines pourraient avoir un effet sur les inflammations chroniques de type maladies rhumatoïdes, sur l'évolutivité des cancers qui évolueraient moins vite sous statines parce que les cellules cancéreuses ont « moins à manger », moins de cholestérol, pourraient avoir des effets sur les troubles du rythme cardiaque, sur les fonctions cognitives, et peut-être que leurs effets bénéfiques sur l'athérosclérose sur le très long terme pourraient réduire les troubles cérébraux qui sont d'origine vasculaire.
Alors toutes ces hypothèses sont extrêmement intéressantes, mais aujourd'hui ce sont exclusivement des hypothèses.
Propos recueillis le 3 octobre à l'hôpital Hôtel Dieu (Paris).
* Déclaration d'intérêts du Pr Jacques Blacher (octobre 2014)
* Les liens d'intérêt du Pr Jacques Blacher sont accessibles sur le site dédié du Conseil de l'Ordre des Médecins.
Sources
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