
Amanite jonquille, qui peut provoquer différentes intoxications (© PA. Moreau - Université de Savoie, via Tox'In, VIDAL).
Prévenir les intoxications par les champignons
Face à la multiplication et les risques de ces intoxications (troubles digestifs sévères, rares mais possibles complications graves au niveau des reins ou du foie), l'InVS et la DGS rappellent, dans un communiqué de presse, qu'"elles résultent, dans la majorité des cas, d'une confusion avec d'autres champignons comestibles".
Ces organismes émettent donc des recommandations de bon sens sur la cueillette de ces délicieux, mais parfois dangereux, produits naturels de l'automne (affiche téléchargeable en cliquant ici) :
Au moindre doute d'intoxication -apparition de symptômes (diarrhée, vomissements, nausées, tremblements, vertiges, troubles de la vue, etc.) dans les 12 heures suivant la consommation de champignons de cueillette-, il est recommandé d'appeler immédiatement le "15" ou un centre antipoison (centres-antipoison.net).
Mythes et réalités sur les champignons
Le SAMU 38 - Toxicologie Clinique ( CHU de Grenoble) a dressé une liste d'idées reçues encore véhiculées aujourd'hui sur les champignons, accessible sur la base Tox'In "Champignons" de VIDAL.fr pour les professionnels de santé et reproduite ci-dessous :
- Les champignons de printemps sont tous inoffensifs
- Les champignons de la fin de l'automne sont tous comestibles
- Les champignons se développant sur des arbres vivants sont tous comestibles
- Les champignons prenant naissance sur des arbres en voie de décomposition, de la paille pourrie ou du fumier sont vénéneux
- Certains champignons comestibles peuvent devenir dangereux s'ils ont été en contact avec des vipères, des crapauds et des plantes vénéneuses
- Les champignons attaqués par les escargots, les limaces ou tout autre insecte sont comestibles
- Les champignons de couleur violette sont comestibles
- Tous les champignons visqueux sont vénéneux
- Les champignons dont la chair change de couleur après avoir été entaillée sont dangereux
- Les champignons qui sécrètent du latex aussi bien à l'état naturel qu'une fois entaillés, sont vénéneux
- Les champignons amers, âcres ou piquants sont vénéneux
- Les champignons qui exhalent une odeur de farine de froment fraîche sont comestibles
- La dessication rend inoffensifs les champignons les plus vénéneux
- Les champignons ingérés par des chiens ou des chats sont inoffensifs pour l'homme
- Les champignons qui parviennent à transformer la couleur d'un objet en argent placé dans le récipient dans lequel ils sont cuisinés sont vénéneux
- Les champignons qui font coaguler le blanc d'oeuf ou le lait sont dangereux alors que l'absence de ce type de réaction est une preuve de comestibilité
- Un champignon à l'odeur agréable est comestible
- Jeter l'eau de cuisson supprime la toxicité
Possible gravité d'une intoxication : l'importance du délai d'apparition des symptômes
La reconnaissance d'une intoxication par un champignon et l'évaluation de sa gravité potentielle repose avant tout sur la clinique. En effet, le grand public et les professionnels de santé connaissent mal les différences entre les champignons : des milliers d'espèces sont présentes en France, dont "seule une trentaine serait dangereuse pour l'homme", résume le Centre antipoison de Lille.
Le délai d'apparition est une première indication importante : l'apparition de symptômes plus de 6 heures après une ingestion de champignons est un signe de gravité et constitue a priori une indication d'hospitalisation. En pratique, la personne peut en avoir mangé à plusieurs repas, avoir mélangé plusieurs espèces, donc la vigilance peut s'imposer même lorsque les symptômes sont apparus, selon le patient, moins de 6 heures après l'ingestion.
Plusieurs syndromes répertoriés en fonction des associations de symptômes et des délais d'apparition
Les syndromes à délais courts ou à délais longs peuvent associer des signes digestifs, isolés (syndrome résinoïdien) ou non (syndrome cholinergique, syndrome panthérinien, syndrome narcotinien, syndrome phalloïdien, etc.).
Les symptômes au premier plan ne sont pas forcément digestifs : la survenue dans les 3 heures après ingestion d'une anémie, d'un ictère ("jaunisse"), d'une hypotension artérielle voire d'un choc évoque une hémolyse aiguë (destruction des globules rouges), très rare mais déjà décrite (syndrome paxilien).
Pour en savoir plus sur ces différents syndromes, vous pouvez consulter le site du Centre antipoison de Lille et la base Tox'In "Champignons" de VIDAL.fr (accès restreint aux professionnels de santé libéraux identifiés). Cette dernière comporte également un Annuaire très complet et illustré des principaux champignons toxiques.
En savoir plus :
- Intoxications liées à la consommation de champignons au cours de la saison 2014. Point de situation au 17/08/2014. Données consolidées au 26/08/2014, InVS, 28 août 2014
- Recommandations sur les champignons, sante.gouv.fr, mis à jour le 28 août 2014
- Magazine N° 24 : Les signes d'une intoxication par les champignons, portail du CHRU de Lille
Sur VIDAL.fr :
- Base Tox'In "Champignons"
Pour recevoir gratuitement toute l’actualité par mail Je m'abonne !
Commentaires
Cliquez ici pour revenir à l'accueil.