
Le SNEMG a été créé en 2006 afin de relancer le développement de la Filière Universitaire de Médecine Générale.
VIDAL : Qu'avez-vous pensé des annonces de Marisol Touraine sur la médecine générale et son enseignement ?
Matthieu Calafiore : Les annonces sur le médecin généraliste faites par la ministre de la santé vont dans le bon sens. Elles incluent un renforcement de l'enseignement de la médecine générale, avec l'idée que la médecine s'apprend aussi en ambulatoire. L'université peut aussi se trouver au sein des maisons de santé pluri-professionnelles. Cela va être une possibilité pour nous, médecins généralistes, de développer l'enseignement de la médecine générale au contact des patients, vraiment, en structure authentique, et non pas à l'hôpital uniquement comme cela a été le cas jusqu'à présent. Cela va nous permettre de faire en sorte de former les généralistes de demain et peut-être aussi de leur donner envie de s'installer en libéral.
VIDAL : En pratique, comment pourrait évoluer cet enseignement durant les études de médecine ?
Matthieu Calafiore : Actuellement seul un stage de 6 mois est obligatoire pour les internes de médecine générale [NDLR : stage chez le praticien, voté en 1997]. Les plus chanceux d'entre eux ont 6 mois de plus, en stage d'autonomie en secteur ambulatoire. Pour enrichir cette formation, il faudrait pouvoir généraliser un stage en médecine générale pour les externes, entre la 4ème et la 6ème année. Il faudrait aussi pouvoir faire en sorte que la médecine générale soit enseignée dès le deuxième cycle des études médicales. La médecine générale est suffisamment transdisciplinaire pour qu'il y ait des cours dispensés par des médecins généralistes dès le deuxième cycle.
VIDAL : Comment envisagez-vous la mise en place du tiers payant systématique chez les médecins généralistes à partir de 2017 ?
Matthieu Calafiore :Il faudra que ce soit un dispositif simple, comme l'a déclaré la ministre de la santé. En pratique, il ne faudra pas que le généraliste ait à réclamer le paiement de la consultation auprès des multiples caisses de mutuelles. A côté de cette nécessaire simplicité, je ne pense pas que cela va augmenter le nombre de consultations, créer une surconsommation de soins. On avait dit à un moment que les patients qui avaient la CMU allaient consommer beaucoup plus que les autres. Dans la réalité des faits, ce n'est pas le cas. Ce sera à nous de faire l'éducation à la santé des patients, de leur apprendre pourquoi consulter, quand consulter.
VIDAL : Qu'avez-vous pensé des annonces sur l'élargissement de la part forfaitaire de la rémunération des médecins généralistes ?
Matthieu Calafiore :Une grande partie des médecins généralistes souhaite une augmentation de la part forfaitaire de leur rémunération. Le tout est de savoir sur quels objectifs. Il ne faudra pas qu'il s'agisse d'objectifs uniquement pilotés par l'Assurance Maladie. Le dépistage par mammographie du cancer du sein, on sait ce que cela donne, en termes d'efficacité ou d'inefficacité. Il faudra donc que cela se fasse sur des critères scientifiques avec des preuves solides pour que l'on puisse y adhérer en totalité.
Propos recueillis par Jean-Philippe Rivière le 23 septembre 2013
Sources
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