Mise à jour : 03 février 2020
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Si vous êtes enceinte, il vous appartient de toujours vérifier auprès de votre médecin ou votre pharmacien que les médicaments que vous prenez sont compatibles avec votre état. Vous trouverez dans cet article des exemples de médicaments classés par familles qui ne doivent pas être utilisés pendant tout ou partie de la grossesse. Ces listes ne sont pas exhaustives : de nombreux autres médicaments sont déconseillés chez la femme enceinte, même s’ils n’apparaissent pas dans ces listes.

Grossesse et médicaments contre la douleur (antalgiques)

femme enceinte chez son médecin

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (tels que l’ibuprofène ou le kétoprofène) et l’aspirine à forte dose (dose supérieure à 500 mg par jour) sont formellement contre-indiqués pendant les 4 derniers mois de la grossesse. Des effets néfastes pour la mère et l'enfant à naître ont été mis en évidence lorsqu'ils sont utilisés au cours de cette période ; le risque existe même avec une seule prise et même si la grossesse est à terme. Pendant les cinq premiers mois, leur utilisation doit être évitée, même en traitement ponctuel.

Lorsque les AINS sont destinés à une application locale, ils peuvent traverser la peau et passer dans le sang. Ils exposent ainsi le fœtus aux mêmes risques que lorsque ces médicaments sont pris par voie orale, en particulier lorsqu’ils sont appliqués sur une large surface de peau ou sous un pansement. N’utilisez pas ces gels anti-inflammatoires sans avis médical.

Le paracétamol est l’antalgique généralement conseillé pour traiter la douleur au cours de la grossesse. La codéine, utilisée pour soulager les douleurs modérées à fortes, ne doit être prise qu'après avis médical. En effet, chez le nouveau-né d'une mère traitée par des doses élevées peu avant l’accouchement, une insuffisance respiratoire peut survenir. Si la mère a reçu un traitement régulier, même à faible dose, un syndrome de sevrage peut apparaître chez le nouveau-né.

Lorsqu'un antalgique puissant est requis, la morphine peut être prescrite pendant la grossesse.

Grossesse et médicaments contre la migraine

En cas crise de migraine, les dérivés de l’ergot de seigle sont contre-indiqués pendant la grossesse en raison d’un effet vasoconstricteur sur le placenta et le cordon ombilical, néfaste pour le fœtus. Les AINS et l'aspirine ne peuvent être utilisés que de façon ponctuelle et sur avis médical pendant les cinq premiers mois de la grossesse. Leur usage est contre-indiqué au-delà de cette période.

L’utilisation du paracétamol est possible à tout moment de la grossesse pour soulager une crise de migraine. Les médicaments de la famille des triptans peuvent également être prescrits en cas de nécessité.

Grossesse et traitements du rhume

Les médicaments utilisés dans le traitement du rhume contenant un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) sont formellement contre-indiqués au cours des quatre derniers mois de la grossesse : ils exposent à des effets toxiques même avec une seule prise. De plus, ils sont déconseillés pendant les cinq premiers mois de la grossesse.

Les traitements contenant des vasoconstricteurs décongestionnants (pseudoéphédrine, phényléphrine) sont déconseillés pendant toute la grossesse. En effet, ils sont susceptibles d’entraîner chez le fœtus une accélération du cœur et une hyperactivité.

Le lavage de nez avec du sérum physiologique est le traitement de choix en cas de rhume pendant la grossesse.

Grossesse et traitements de l'allergie

Les antihistaminiques sédatifs sont déconseillés au cours de premier trimestre de la grossesse. Ils ne doivent être prescrits après cette période qu’en cas de nécessité absolue. Une utilisation en fin de grossesse peut nécessiter une surveillance particulière du nouveau-né.

Les antihistaminiques non sédatifs (tels que la cétirizine) n’ont pas montré d’effet malformatif ou toxique chez l'animal et les études publiées chez la femme enceinte sont rassurantes. Néanmoins, ils ne doivent pas être utilisés sans avis médical.

Grossesse et antibiotiques

Les antibiotiques de la famille des cyclines sont déconseillés au cours du premier trimestre et contre-indiqués à partir du 4e mois de la grossesse : ils peuvent modifier la coloration des dents de lait s'ils sont pris au cours du 2e et du 3e trimestre de grossesse.

Les antibiotiques de la famille des aminosides sont réservés à quelques infections graves : ils peuvent être à l’origine d’une toxicité auditive et rénale pour le fœtus.

Les antibiotiques de la famille des quinolones sont habituellement contre-indiqués ou déconseillés. Des atteintes articulaires ont été observées chez les enfants traités après la naissance avec des quinolones. Néanmoins, cette toxicité n’a pas été décrite chez les enfants de mères qui ont pris des quinolones pendant leur grossesse.

Les antibiotiques utilisés pour traiter les femmes enceintes appartiennent plutôt aux familles des pénicillines, des céphalosporines et des macrolides (à l’exception de la clarithromycine et de la roxithromycine).

Grossesse et vaccination

Le vaccin contre la rubéole est contre-indiqué. Néanmoins, si la vaccination est réalisée au début d’une grossesse méconnue, une interruption de grossesse n’est pas justifiée.

Le vaccin contre la fièvre jaune n’est pas recommandé. Toutefois, le risque lié à la fièvre jaune est infiniment supérieur à celui que fait courir la vaccination. Si un séjour dans une région où la fièvre jaune est présente ne peut être évité, la vaccination est obligatoire.

Les vaccins contre l’hépatite A et l’hépatite B peuvent être pratiqués en cas de nécessité.

Les vaccins injectables contre la grippe peuvent être utilisés à tout moment de la grossesse.

La vaccination contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite peut être pratiquée pendant la grossesse.

Grossesse et médicaments de la peau

Certains médicaments destinés à traiter des maladies de la peau sont contre-indiqués pendant la grossesse en raison de leur effet tératogène.

Grossesse et traitement de l'acné : l'isotrétinoïne

L'isotrétinoïne est responsable de graves malformations chez l'enfant à naître en cas de prise pendant la grossesse. Une contraception rigoureuse est indispensable chez la femme : elle doit être mise en place un mois avant le début du traitement et poursuivie pendant toute la durée du traitement et le mois qui suit son arrêt.

La patiente reçoit une notice et doit signer un document conservé par le médecin, dans lequel elle atteste avoir reçu les informations nécessaires. Tous les mois, lors de chaque renouvellement de traitement, un test sanguin de grossesse négatif datant de moins de trois jours doit être présenté au médecin. Toutes ces précautions entourant la grossesse ne concernent pas l'homme, qui peut procréer sans risque pendant son traitement (ce médicament n'a aucune action connue sur les spermatozoïdes).

Grossesse et traitement du psoriasis : l'acitrétine

L'acitrétine est responsable de graves malformations chez l’enfant à naître en cas de prise pendant la grossesse. Une contraception rigoureuse est indispensable avant le début du traitement et pendant toute sa durée. Par prudence, la contraception est poursuivie trois ans à compter de l’arrêt du traitement, en raison de la persistance de la substance dans l’organisme. Toutes ces précautions entourant la grossesse ne concernent pas l'homme.

Grossesse et médicaments utilisés en cardiologie

Certains médicaments destinés à traiter des maladies du cœur et des vaisseaux sanguins sont contre-indiqués pendant la grossesse.

Grossesse et antihypertenseurs : les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes de l'angiotensine II

Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes de l'angiotensine II sont formellement contre-indiqués à partir du quatrième mois de la grossesse : ils exposent à une toxicité pour les reins du fœtus. Ils sont déconseillés pendant le premier trimestre de la grossesse. En conséquence, un désir de grossesse nécessite le remplacement de l'IEC ou de l'antagoniste de l'angiotensine II par un autre antihypertenseur. Si une grossesse survient en cours de traitement, la mise en place rapide d'un nouveau traitement antihypertenseur est nécessaire. 

Grossesse et antiarythmiques : l'amiodarone

L'amiodarone est contre-indiquée à partir du quatrième mois de la grossesse : il existe un risque d'anomalie de la glande thyroïde chez le nouveau-né lors de traitement avec cette substance.

Grossesse et bêtabloquants

Les bêtabloquants peuvent être prescrits pendant la grossesse si besoin. Si le traitement précède l’accouchement, l'effet du bêtabloquant persiste quelques jours chez le nouveau-né, avec un risque de ralentissement du cœur et d’hypoglycémie. Ce risque justifie une surveillance médicale renforcée pendant les premiers jours de la vie.

Grossesse et anticoagulants

Les anticoagulants oraux (antivitamines K) sont habituellement contre-indiqués chez la femme enceinte car ils exposent à des effets toxiques pour la mère et pour l’enfant à naître. Ils sont remplacés par des anticoagulants injectables (héparine) lorsque cela est possible.

Grossesse et médicaments du système nerveux central

Grossesse et médicaments des troubles du sommeil

Les somnifères ne doivent pas être utilisés sans avis médical pendant la grossesse. La prise répétée d’un somnifère de la famille des benzodiazépines en fin de grossesse peut être responsable d'effets indésirables (troubles de la succion, difficulté respiratoire par exemple) chez le nouveau-né. Une surveillance du nouveau-né est recommandée pendant 1 à 3 semaines, selon les substances.

Grossesse et antidépresseurs

Des études suggèrent un possible risque de malformation cardiaque avec les antidépresseurs ISRS, notamment la paroxétine et la fluoxétine. L’utilisation de la paroxétine (DEROXAT et ses génériques) est déconseillée, surtout en début de grossesse.

De plus, une étude québécoise publiée en décembre 2015 suggère, sans toutefois la démontrer, une augmentation du risque de troubles autistiques chez les enfants nés de mère traitée par un antidépresseur de la famille des inhibiteurs de recapture de la sérotonine (ISRS) pendant le 2e et le 3e trimestre de la grossesse. Les autorités de santé recommandent d’envisager à chaque fois que cela est possible d’avoir recours à un traitement non médicamenteux pendant la grossesse.

Pour en savoir plus : Antidépresseurs ISRS/IRSN pendant la grossesse : l'Agence du médicament appelle à la vigilance, 05/2016.

Grossesse et antiépileptiques

L’acide valproïque est l'antiépileptique qui a l'effet tératogène le plus important. Il peut entraîner des malformations notamment du cœur, du squelette, de l'appareil digestif ou du système nerveux. Sauf indication exceptionnelle, il est à proscrire pendant la grossesse et son utilisation chez la femme doit s’accompagner d’une contraception efficace.

D'autres antiépileptiques (carbamazépine, phénobarbital, topiramate par exemple) sont susceptibles d'induire des risques de malformations. En conséquence, un désir de grossesse peut nécessiter une réévaluation du traitement antiépileptique en cours par le médecin. Dans la mesure du possible, le traitement doit être réduit à un ou deux médicaments, aux doses les plus faibles possibles.

Grossesse et régulateurs de l’humeur

L’acide valproïque, le divalproate et le valpromide sont contre-indiqués pendant la grossesse en raison de leur effet tératogène important.

Le lithium augmente le risque de malformations cardiaques. Son utilisation est fortement déconseillée. Des examens permettent de vérifier l’absence d’anomalie chez l’enfant à naître.

Grossesse et médicaments utilisés en rhumatologie

Divers médicaments utilisés dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde ou de la spondylarthrite sont contre-indiqués pendant la grossesse.

Grossesse et médicaments contre le cancer

De façon générale, les patients traités par chimiothérapie anticancéreuse doivent adopter des mesures contraceptives efficaces pendant toute la durée du traitement et au cours des trois à six mois suivant son arrêt.

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