La réponse à cette stimulation est dose-dépendante. En effet, à faible dose, dès 10 µg/kg, l’almitrine injectable entraîne une amélioration de la gazométrie (augmentation de la PaO2, réduction de la PaCO2) sans modifier la ventilation externe. A dose supérieure à 100 µg/kg, les variations gazométriques s'accompagnent d'une augmentation très discrète de la ventilation externe.
Cette dissociation entre les effets gazométriques et ventilatoire de l’almitrine injectable aux faibles doses peut s'expliquer par une meilleure adéquation des rapports ventilation/perfusion. L’almitrine injectable ne modifie pas significativement la consommation d'oxygène ni l'index respiratoire. Elle conserve ses effets en présence d'une acidose ou d'une alcalose métabolique, ainsi qu'au cours de l'oxygénothérapie. Le cathétérisme cardiaque, lors d'épreuves d'effort, a permis d'établir que la pression artérielle systémique, la contractilité myocardique et la circulation systémique ne sont pas modifiées. A fortes doses de l’almitrine injectable, il a parfois été décrit des augmentations modérées et transitoires de la pression dans l'artère pulmonaire.
Par voie orale, ces effets sont, aux doses préconisées en thérapeutique (50 à 100 mg/jour), indépendants de toute modification significative de la ventilation globale, comme le démontrent :
- l'absence de variation des paramètres mesurés lors des explorations fonctionnelles respiratoires pratiquées systématiquement : volume courant, fréquence respiratoire, consommation d'O2 ;
- l'amélioration de l'hypoxémie observée après administration orale de l’almitrine chez des malades en décompensation respiratoire aiguë placés sous ventilation artificielle constante.
La recherche du mécanisme d'action a permis de mettre en évidence que les améliorations gazométriques constatées sont en rapport avec une meilleure adéquation des rapports ventilation/perfusion.
Ces effets s'accompagnent d'une amélioration de la ventilation alvéolaire contribuant à l'amélioration globale de l'hématose, comme il a été observé au cours des traitements chroniques.