Mise à jour : 13 janvier 2023
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En décembre 2022, plusieurs vaccins contre la COVID-19 sont autorisés en France :

  • des vaccins dits « à ARN messager (ARNm) » sans adjuvant : formules historiques COMIRNATY des laboratoires Pfizer/BioNTech et SPIKEVAX des laboratoires ModeRNA et leurs formules bivalentes (SPIKEVAX BIVALENT ORIGINAL/OMICRON BA.1, COMIRNATY ORIGINAL/OMICRON BA.1, COMIRNATY ORIGINAL/OMICRON BA.4-5 pour le rappel des personnes de plus de 65 ans, et de celles à risque de formes graves) ;
  • des vaccins à ADN recombinant sans adjuvant : VAXZEVRIA des laboratoires AstraZeneca (en partenariat avec l’Université d’Oxford) et JCOVDEN (anceinnement COVID-19 VACCINE JANSSEN) des laboratoires Janssen ;
  • des vaccins protéiques recombinants avec adjuvant : NUVAXOVID des laboratoires Novavax et VIDPREVTYN BETA des laboratoires Sanofi et GSK (ce dernier uniquement en rappel).

Dans la pratique, en décembre 2022, seuls les vaccins COMIRNATY, SPIKEVAX et, marginalement, NUVAXOVID sont administrés en France. Les deux premiers le sont dans leur version adaptée aux variants Omicron (associé au variant historique Wuhan) pour les injections de rappel (« boosters », 3e ou 4e injections).

Quelle efficacité et sécurité pour ces vaccins contre la COVID-19 ?

L’efficacité et la sécurité de ces vaccins ont été évaluées dans des essais cliniques de grande taille menés depuis 2020. Pour résumer :

  • Les vaccins à ARNm (COMIRNATY et SPIKEVAX) sont utilisés pour prévenir les formes sévères de COVID-19 (en particulier chez les personnes âgées et celles à risque de forme grave) et, à un moindre degré, pour diminuer la transmission de cette infection et prévenir les formes légères à modérées. Ces propriétés ont été confirmées par des études cliniques et par des études d’observation des données en vie réelle.
    Avec plus d’une année de recul et des milliards de doses injectées, le profil de sécurité des vaccins à ARNm est rassurant, avec essentiellement des réactions habituellement observées après une vaccination, assez fréquentes, plus intenses après la seconde injection : sensibilité au point d’injection, fatigue, maux de tête, courbatures, frissons, douleurs articulaires, fièvre, etc.
    Les effets indésirables rares sont : hypertension artérielle, troubles du rythme cardiaque juste après l’injection, mais parfois plus à distance. Par ailleurs, zona, baisse des plaquettes, déséquilibre de diabète, troubles auditifs, paralysies faciales, fourmillements, troubles des règles font l'objet d'une surveillance spécifique.
    De très rares cas de myocardite (inflammation du muscle du cœur) ont été observés après administration de ces vaccins chez des jeunes hommes (1 cas pour 37 000 injections de COMIRNATY et 1 cas pour 10 000 injections de SPIKEVAX). La très grande majorité ont spontanément disparu en une semaine.
    Les vaccins bivalents (SPIKEVAX BIVALENT ORIGINAL/OMICRON BA.1, COMIRNATY ORIGINAL/OMICRON BA.1, COMIRNATY ORIGINAL/OMICRON BA.4-5) sont considérés comme mieux adaptés aux virus en circulation. D’après les premières données obtenues en vie réelle, leur efficacité est au moins équivalente, voire supérieure, à celle des vaccins originaux. À ce stade, il ne semble pas y avoir de problème particulier de tolérance.
  • Les vaccins à ADN recombinant (VAXZEVRIA et JCOVDEN) codant la glycoprotéine S du SARS-COV2 historique de Wuhan ont également été utilisés lors de la campagne de vaccination en 2021 et la première moitié de 2022. Les données suggèrent une bonne efficacité contre les formes graves de Covid-19, quoique à un moindre degré que les vaccins à ARNm. L’efficacité de VAXZEVRIA est affectée lors d’infections par les nouveaux variants, davantage que dans le cas des vaccins à ARNm. Dans le cas d’Omicron, pour garder une bonne efficacité, les injections de VAXZEVRIA doivent être suivies d’une injection de vaccin à ARNm. Le vaccin JCOVDEN, au départ administré en une seule injection, doit être suivi d’un rappel avec un vaccin à ARN messager.
    À la suite de cas de formes rares de thrombose (concernant les sinus veineux cérébraux) et de coagulation intravasculaire disséminée, principalement chez des femmes de moins de 50 ans, VAXEVRIA et JCOVDEN ne sont recommandés en France que pour les personnes de plus de 55 ans. La majorité des autres effets indésirables sont des syndromes pseudo-grippaux et plus rarement une hypertension artérielle.
    À la date de décembre 2022, ces vaccins ne plus utilisés dans le cadre des campagnes de vaccination en France.
  • Le vaccin NUVAXOVID peut être administré aux personnes âgées de 18 ans et plus, en primovaccination (2 injections à 3 semaines d’intervalle) pour prévenir la Covid-19. Il peut être administré en 2e injection chez des personnes ayant mal supporté une 1e injection avec un autre vaccin. Les effets indésirables locaux et généraux les plus fréquents chez les personnes âgées de 18 à 64 ans, notamment après la deuxième dose de NUVAXOVID, ont été : la sensibilité (69 %) et la douleur (58 %) au site d’injection, la fatigue (47 %), les maux de tête (43 %) ainsi que les malaises (37 %). De façon générale, la fréquence des effets indésirables était plus élevée après la deuxième injection ainsi que chez les participants de 18 à 64 ans (par rapport à ceux de 65 ans et plus).
  • Chez des personnes primovaccinées par deux doses du vaccin COMIRNATY, les études ont montré qu’une injection de rappel avec le vaccin VIDPREVTYN BETA a induit une réponse immunitaire forte. Il est donc réservé aux injections de rappel (personnes ayant déjà reçu un vaccin contre la Covid-19).
Liste des médicaments mise à jour : Mercredi 21 Février 2024
Vaccins à adénovirus
Qu’est-ce qu’un vaccin à ARN messager ?
Jusqu’à présent, tous les vaccins fonctionnaient sur le même principe : on introduit dans l'organisme un agent infectieux (virus ou bactérie) tué ou affaibli ou des fragments de ces micro-organismes. L’objectif est de conduire le système immunitaire à fabriquer des anticorps et à garder la mémoire de ce premier contact, afin de nous protéger en cas d’infection ultérieure. Avec les vaccins à ARN messager, le principe est différent. Il s’agit d’amener nos cellules à fabriquer elles-mêmes un composant du virus en introduisant un ARN messager qui code pour ce composant. L’ARN messager peut par exemple coder pour la fabrication d’une protéine du virus qui ne risque pas de provoquer la maladie mais qui va stimuler le système immunitaire pour apporter une protection contre la maladie. Cet ARN messager ne peut pas modifier notre génome (ADN). Les vaccins à ARN messager sont plus simples et plus rapides à produire que les vaccins classiques. Mais, ils sont fragiles et ils doivent être conservés à basse ou très basse température. Bien qu’on manque encore de recul, les informations disponibles à ce jour concernant leur sécurité d’emploi sont rassurantes.

Le calendrier de vaccination contre la COVID-19

Après les deux injections initiales, une 3e dose est indispensable pour une immunité durable (avec un vaccin à ARNm), entre 3 et 5 mois après la 2e injection. Chez les personnes âgées de 60 ans et plus et celles à risque de forme sévère (comorbidités), une 4e dose est recommandée au moins 6 mois après la 3e injection (ou un épisode de COVID-19), avec un vaccin à ARNm actualisé pour le variant Omicron.
Depuis le début de la campagne de vaccination contre la grippe en octobre 2022, la co-vaccination contre la Covid-19 et contre la grippe est encouragée pour les personnes à risque de formes graves pour ces deux maladies.
Il est à noter que les recommandations concernant la vaccination contre la COVID-19 évoluent régulièrement. Du fait de nos délais de mise à jour et pour éviter de vous induire en erreur, nous vous invitons à vous reporter aux recommandations officielles des autorités de santé.

Quelles sont les recommandations pour les patients atteints de maladies chroniques ?

Les sociétés savantes et associations de patients qui s’occupent de personnes atteintes de maladies chroniques publient des recommandations concernant la vaccination contre la COVID-19 dans leur pathologie. Par exemple :

Comment surveillera-t-on les éventuels effets indésirables à long terme de ces vaccins ?

La rapidité de développement des vaccins contre la COVID-19 n’a pas permis d’identifier d’éventuels effets indésirables qui apparaîtraient plusieurs mois ou années après la vaccination, et cela a légitimement suscité de l’inquiétude.
Néanmoins, comme pour tout médicament, le déploiement de ces vaccins à grande échelle s’accompagne de mesures destinées à faire rapidement remonter tout effet indésirable qui apparaîtrait après la vaccination (cela ne concerne pas bien sûr les effets à court terme habituels des vaccinations, fatigue, fièvre, douleur au point d’injection). Les autorités sanitaires respectent la plus grande transparence sur ces effets indésirables imprévus. L’ANSM publie régulièrement un rapport des signalements qui ont été adressés aux Centres de pharmacovigilance.
De plus, le Groupement d'Intérêt Scientifique EPI-PHARE, constitué par l'ANSM et l’Assurance maladie, collecte des informations sur la vaccination (date, dose, lieu de vaccination, etc.), les caractéristiques des personnes vaccinées (âge, sexe, maladies chroniques, etc.) et la survenue éventuelle d'événements graves après la vaccination (par exemple, une hospitalisation). L'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a lancé une plateforme destinée à obtenir des données sur la sécurité des vaccins contre la COVID-19, en collaboration avec des réseaux de médecins généralistes et l'ANSM. Elle s'intéresse particulièrement aux personnes âgées étudiées en vie réelle.
Enfin, la cohorte Constances, pilotée par l’Assurance maladie et l’Inserm, et constituée d'un échantillon représentatif des affiliés du régime général d’Assurance maladie, âgés de 18 à 69 ans à l’inclusion, étudie, en vie réelle, 200 000 patients vaccinés et leurs éventuels événements indésirables.
Cette surveillance se fait en lien avec l'Agence européenne du médicament (EMA) via le PRAC (Pharmacovigilance Risk Assessment Committee) et son portail de déclaration des effets indésirables, EudraVigilance. Ainsi, dans le cas d'un signal détecté en France ou à l'international, les autorités compétentes des États membres de l’Union européenne s'informent mutuellement afin de prendre des dispositions concertées. De plus, l'EMA a mis en place le projet ACCESS (vACcine Covid-19 monitoring readinESS) avec le réseau des 22 centres européens de pharmaco-épidémiologie et pharmacovigilance, coordonné par l'université d'Utrecht, pour surveiller les effets indésirables dits d'intérêt des vaccins contre la COVID-19, en vie réelle. L'EMA partage également les données sur les vaccins COVID-19 au niveau international avec l'ICMRA (International Coalition of Medicines Regulatory Authorities).

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