La prise en charge de l’obésité repose sur la mise en place de mesures diététiques qui doivent s’inscrire dans la durée, la pratique régulière de l’activité physique et, dans certains cas, sur des médicaments ou une chirurgie destinée à réduire le volume de l’estomac ou à accélérer le passage des aliments dans l’intestin.
Évaluation initiale et objectifs de la prise en charge
La prise en charge de l’obésité commence par une évaluation de sa sévérité, des maladies qui l’accompagnent (diabète de type 2, hypertension, par exemple), de son histoire (et des tentatives de traitement déjà effectuées), des habitudes alimentaires de la personne, de son activité physique, de sa santé psychique, du retentissement du surpoids sur sa vie personnelle, familiale et professionnelle, etc. En fonction de ces éléments, le médecin va prioriser son action (il peut être plus urgent de traiter une maladie aggravée par l’obésité, par exemple).
Les objectifs de la prise en charge sont non seulement la perte de poids (avec un objectif adapté et raisonnable), mais également la réduction des facteurs de risque associés et l’amélioration de la qualité de vie et de la mobilité.
La prise en charge, pluridisciplinaire, est centrée sur le ou la patiente, co-construite avec lui/elle en fonction de son vécu et de ses conditions de vie, permettant ainsi une mise en place progressive et durable
Quels sont les traitements de l'obésité ?
La principale stratégie indiquée lors d’obésité consiste à corriger les erreurs et les mauvaises habitudes alimentaires : ne pas sauter de repas, prendre le temps de manger, modifier les habitudes d'achats d’aliments et le mode de préparation des repas, respecter le rythme alimentaire et les signaux de faim et de rassasiement.
Les régimes déséquilibrés ou trop restrictifs sont déconseillés en raison du risque d’effet yoyo sur le poids à long terme. Une alimentation de type méditerranéen (voir encadré) est une base intéressante en raison de ses effets favorables sur la santé du cœur et des vaisseaux sanguins.
Lorsqu’elle est régulière et associée à une amélioration de l’équilibre alimentaire, l'activité physique adaptée (APA, voir ci-dessous) aide à contrôler son poids. De plus, elle réduit les facteurs de risque cardiovasculaire associés à l’obésité.
Dans les cas les plus sévères, le traitement de l’obésité peut faire appel à des techniques chirurgicales appelées chirurgie bariatrique. Environ 10 à 15 mille opérations de ce type sont réalisées en France chaque année. La décision d'avoir recours à ce type de chirurgie est prise par une équipe multidisciplinaire réunissant le médecin traitant, un spécialiste de l'obésité, un diététicien, un psychiatre ou un psychologue, le chirurgien et l'anesthésiste. Des informations sur l'intervention et ses conditions de succès sont disponibles sur le site de la Haute autorité de santé (« livret d'information destiné aux patients », ainsi que le « parcours patient type »).
Quelques médicaments sont également indiqués dans le traitement de l’obésité (voir Traitements médicamenteux).
Adoptez de bonnes habitudes alimentaires
Chez les personnes obèses, il est recommandé de réduire la consommation de produits à forte densité énergétique (beaucoup de calories dans un gramme d’aliment, généralement des aliments gras et/ou sucrés), au profit d’aliments à faible densité énergétique (fruits et légumes, par exemple).
La mise en place de ces nouvelles habitudes alimentaires doit se faire avec l’aide d’un professionnel, à la faveur d’un changement progressif. En effet, le plus difficile n’est pas de maigrir, mais de stabiliser son poids après l’amaigrissement.
Qu’est-ce qu’une alimentation de type méditerranéen ? |
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Le régime méditerranéen, aussi appelé régime crétois, est reconnu pour favoriser l’équilibre alimentaire sur la semaine. En privilégiant la variété des aliments, il est au plus près des recommandations alimentaires. Le régime méditerranéen est riche en :
Le régime méditerranéen limite :
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Quelques conseils nutritionnels
- Ne sautez pas de repas.
- Supprimez ou diminuez fortement votre consommation de boissons alcoolisées qui apportent beaucoup de calories sous un faible volume. En moyenne, un verre de boisson alcoolisée équivaut à 10 g de matières grasses.
- Apprenez à avoir une idée même approximative de la quantité de matières grasses contenue dans une portion d’aliment. Cette méthode permet de continuer à manger les aliments que l’on aime sans en abuser, tout en respectant les recommandations des professionnels de santé.
- Procédez à des changements progressifs. Commencez par des modifications mineures.
- Réduisez le grignotage. Évitez d’acheter des aliments à grignoter trop riches en graisses, tels que les barres au chocolat ou les viennoiseries. Entre les repas, préférez des denrées plus légères, fruits, petits légumes à croquer ou crackers sans matières grasses. En cas de fringale, buvez un grand verre d’eau ou mâchez un chewing-gum.
- Remplissez votre estomac avant les repas. Une demi-heure avant, croquez des légumes ou buvez deux grands verres d’eau, vous ressentirez moins le besoin de remplir votre estomac.
- Prenez le temps de manger. Le repas doit durer entre 20 et 30 minutes, car votre estomac a besoin d’un certain temps pour signaler à votre cerveau qu’il est plein. A manger trop vite, vous risquez d’absorber plus que ce que votre corps réclame. Laissez à votre estomac le temps d’être rassasié. Mâchez plus longuement et faites une pause entre chaque plat, essayez de ne pas manger devant la télévision ou votre smartphone.
- Limitez la taille des portions. Un proverbe chinois dit qu’un bol de riz a autant de goût que la marmite tout entière, essayez donc de ne pas vous resservir !
- Ne vous sentez pas obligé de finir votre assiette... ni celle de vos enfants.
- N’oubliez pas le plaisir de manger. Avec l’aide de votre médecin ou d’un diététicien, faites la liste de vos préférences gastronomiques et identifiez les moins caloriques. Offrez-vous ces dernières plus souvent et partez à la recherche de nouveaux plats faiblement caloriques.
Augmentez vos dépenses énergétiques
Luttez contre la sédentarité
Pour faire en sorte que la perte de poids soit durable, il est nécessaire d’augmenter ses dépenses énergétiques. Si l’on est réfractaire au sport, on peut préférer les escaliers aux ascenseurs, se garer à distance pour s’obliger à marcher, jardiner, faire des balades en fin de semaine, par exemple. Un léger regain d’activité tout au long de la journée augmente facilement les dépenses énergétiques. Les activités sportives sont un moyen efficace pour les plus courageux de brûler leurs calories.
Idéalement, l’objectif est de pratiquer plus de 150 minutes par semaine d’activité physique d’intensité modérée, ou plus de 75 minutes de d’activité physique d’intensité vigoureuse (sports, et en particulier sports à dominante aérobie – « cardio »), ou un mélange des deux. Pour tenir dans le temps, il est important que ces activités soient une source de bien-être et de plaisir.
Pratiquez une activité physique adaptée
L’activité physique adaptée (APA) fait partie des traitements non médicamenteux du surpoids et de l’obésité. En effet, lorsqu’elle est associée à des mesures destinées à améliorer l’équilibre alimentaire, la pratique régulière d’une activité physique aide à contrôler son poids. De plus, elle réduit les facteurs de risque cardiovasculaire associés au surpoids et à l’obésité.
De nombreuses activités sportives peuvent être adaptées pour pouvoir être pratiquées par les personnes en surpoids ou obèses, même celles dont les articulations des jambes sont endommagées : par exemple, aviron, canoë-kayak, escrime (assise), natation, taïchi chuan et qi gong. Des séances de renforcement musculaire de l’ensemble de la musculature peuvent également être proposées, 2 jours par semaine.
Dans le cadre de l’obésité, le médecin traitant peut désormais prescrire de l’APA en précisant les objectifs recherchés (contrôle du poids, amélioration de la mobilité articulaire, etc.) et les contre-indications propres au patient. Dans les clubs qui proposent ces disciplines, des éducateurs formés à la pratique du sport santé sont chargés de définir des protocoles de remise en forme et d’entraînement adaptés à chaque cas particulier. Les frais engagés, souvent modestes, sont parfois pris en charge par les assurances complémentaires (« mutuelles ») ou les mairies/départements.
Les patients qui ont recours à ces activités adaptées témoignent de bénéfices physiques (par exemple sur l’autonomie et l’endurance), mais également de bénéfices psychosociaux (lutte contre l’isolement, meilleure image de soi).
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