Des secteurs d'activité plus touchés que d'autres. magicmine / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié les conclusions d'un rapport d'expertise sur la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) en lien avec les facteurs de risque professionnels autres que les pesticides [1, 2]. Selon ce texte, il existe un lien avéré entre les expositions professionnelles aux vapeurs, gaz, particules, fumées (VGPF) et le développement d'une BPCO.
BPCO : une origine professionnelle dans 15 % des cas
Alors que la BPCO représente la quatrième cause de décès dans le monde, l'Anses note que le lien entre cette maladie et une exposition professionnelle est sous-estimé. Pourtant, selon plusieurs études, une origine professionnelle serait retrouvée dans 15 % des cas.
D'une façon générale, l'Anses souligne que la BPCO, quelle que soit la cause, est une maladie sous-diagnostiquée et, lorsque le diagnostic est posé, ce dernier intervient tardivement alors que la fonction respiratoire est déjà altérée.
Le risque de BPCO ou d'aggravation de la maladie s'accroît lorsque l'exposition aux polluants de l'air est combinée au tabagisme, qui reste la première cause de BPCO.
Des niveaux d'exposition divers selon les secteurs
Dans le cadre professionnel, une grande variété d'agents polluants respirés ou inhalés peuvent être à l'origine du développement de la BPCO :
- des particules minérales (silice, charbon...) ;
- des particules organiques (végétaux, moisissures...) ;
- des gaz, vapeurs et fumées.
L'exposition aux polluants est plus importante dans les secteurs d'activité suivants :
- mines et carrières ;
- bâtiment et travaux publics ;
- fonderies, sidérurgie, cokeries, industries textile et chimique ;
- secteur agricole.
Un tableau unique de maladie professionnelle pour la BPCO
À l’issue de ses travaux, l'Anses recommande qu'un tableau unique de maladie professionnelle pour la BPCO soit créé. Il remplacerait les différents tableaux de maladies professionnelles existant qui « sont anciens et restrictifs, ou limités à des métiers précis qui n’existent parfois plus, ou à des particules trop spécifiques par rapport à la réalité de connaissances scientifiques ».
En outre, ce tableau unique permettra de simplifier les démarches de reconnaissance pour les assurés et les médecins qui les suivent : « l’hétérogénéité des désignations et des délais de prise en charge mentionnés dans chacun des tableaux actuels rend ces démarches complexes ».
En réponse au sous-diagnostic et au diagnostic tardif de la BPCO, l'Anses recommande de renforcer le dépistage de cette maladie, « aussi bien lors des consultations de médecine du travail que dans celles de médecine générale ».
Ces conclusions ont été remises à la direction générale du Travail, la direction de la Sécurité sociale et le Secrétariat général du ministère de l'Agriculture.
[1] BPCO : une maladie respiratoire au lien avéré avec de multiples expositions professionnelles (Anses, 20 novembre 2025)
[2] Avis et rapport relatifs à l’expertise sur les facteurs de risques professionnels (autres que les pesticides) en lien avec la survenue des bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) (Anses, janvier 2025)
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