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Présenté à l’ASCO 2025 et publié en juillet dans le New England Journal of Medicine, l’essai de phase 3 MATTERHORN a étudié l’impact de l’ajout du durvalumab au traitement périopératoire des adénocarcinomes gastriques ou de la jonction œsogastrique.
Ces cancers, responsables d’une mortalité importante, présentent un risque élevé de récidive malgré une chirurgie à visée curative. L’objectif de l’étude était de déterminer si l’association de durvalumab, un inhibiteur de checkpoint immunitaire et un anticorps anti-PD-L1, à la chimiothérapie FLOT standard permettait d’améliorer la survie sans événement dans cette population.
Dans cet essai de phase 3, multinational, randomisé et en double aveugle, des patients atteints d’un adénocarcinome gastrique ou de la jonction gastro-œsophagienne résécable ont été répartis en deux groupes (1:1) pour recevoir soit du durvalumab (1500 mg) soit un placebo toutes les quatre semaines, en association avec le protocole FLOT pendant quatre cycles (deux néoadjuvants et deux adjuvants), puis du durvalumab ou placebo seul toutes les quatre semaines pendant dix cycles supplémentaires. Le critère principal était la survie sans événement ; les critères secondaires incluaient la survie globale et le taux de réponse pathologique complète.
Au total, 948 patients ont été randomisés à parts égales entre le bras durvalumab et le bras placebo, avec un suivi médian de 31,5 mois. La survie sans événement à deux ans était significativement améliorée dans le groupe durvalumab (67,4 % vs 58,5 % ; HR = 0,71 ; IC95 % : 0,58–0,86 ; p < 0,001). La survie globale à deux ans était également plus élevée (75,7 % vs 70,4 %), avec un bénéfice apparaissant surtout après 12 mois (HR = 0,67 après M12 ; IC95 % : 0,50–0,90 ; p = 0,03). Le taux de réponse pathologique complète était plus élevé sous durvalumab (19,2 % vs 7,2 % ; RR = 2,69). Les taux d’événements indésirables de grade 3–4 étaient comparables entre les deux groupes (environ 71 %), tout comme les retards de chirurgie ou de traitement adjuvant.
Parmi les limites de l’étude figurent l’absence d’analyse séparée des phases néoadjuvante et adjuvante, des variations dans les pratiques chirurgicales, et une représentativité limitée de certaines populations, ce qui peut restreindre la généralisation des résultats.
L’essai MATTERHORN confirme que l’ajout de durvalumab à la chimiothérapie périopératoire FLOT améliore significativement la survie sans événement, sans majorer la toxicité, chez les patients atteints d’un adénocarcinome gastrique ou de la jonction œsogastrique résécable. Ce bénéfice semble durable, avec une bonne tolérance et sans impact négatif sur l’accès à la chirurgie ou au traitement adjuvant. Ces résultats suggèrent que le FLOT associé au durvalumab en périopératoire est un nouveau standard thérapeutique et devrait obtenir les autorisations et accès en France et en Europe dans les prochains mois.
- Par Clément Grosnon -
2 minutes
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