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L’essai DeLLphi-304, présenté à l’ASCO 2025 et publié simultanément dans le New England Journal of Medicine, évalue l’efficacité du tarlatamab dans le cancer du poumon à petites cellules, en situation métastatique et réfractaire au traitement à base de platine.
Ce cancer, très agressif, présente une survie limitée après échec de la chimiothérapie au platine, avec peu d’options thérapeutiques en seconde ligne.
Le tarlatamab est une immunothérapie innovante, un anticorps bispécifique dit « T-cell engager », qui cible simultanément la protéine DLL3, exprimée par la majorité des cellules tumorales, et le récepteur CD3 des lymphocytes T, déclenchant ainsi la destruction des cellules cancéreuses. Dans un essai de phase 2, ce traitement a montré une activité antitumorale prometteuse, avec un taux de réponse objective de 40 % et une survie globale médiane de 15,2 mois, incluant des patients résistants au platine si bien que la FDA a déjà donné une autorisation accélérée au tarlatamab.
Cet essai était une étude de phrase 3, randomisée en ouvert, multicentrique et internationale, a comparé le tarlatamab à la chimiothérapie en seconde ligne chez des patients atteints de cancer du poumon à petites cellules dont la maladie avait progressé après un traitement à base de platine.
Les patients ont été randomisés en 1:1 pour recevoir soit le tarlatamab, soit une chimiothérapie classique (topotécan, lurbinectédine ou amrubicine). La randomisation a été stratifiée en fonction de l’exposition antérieure aux inhibiteurs de PD-L1 ou PD-1, de l’intervalle sans chimiothérapie (<90 jours, entre 90 et 180 jours, ou ≥180 jours), de la présence de métastases cérébrales, ainsi que du type de chimiothérapie prévue. L’objectif principal était d’évaluer l’impact sur la survie globale, tandis que la survie sans progression et la qualité de vie rapportée par les patients figuraient parmi les critères secondaires. C’est ici les résultats de l’analyse intermédiaire, arrêtée au 29 janvier 2025, qui ont été présentés et publiés.
Sur les 509 patients inclus, 254 ont reçu le tarlatamab et 255 une chimiothérapie. Le tarlatamab a significativement amélioré la survie globale, avec une médiane de 13,6 mois contre 8,3 mois pour la chimiothérapie (hazard ratio ajusté de 0,60 ; p<0,001). Il a également montré un bénéfice sur la survie sans progression ainsi que sur les symptômes respiratoires liés au cancer, notamment la dyspnée et la toux. Par ailleurs, le tarlatamab a été mieux toléré, avec moins d’effets indésirables graves (54 % versus 80 %) et moins d’arrêts de traitement liés aux effets secondaires (5 % versus 12 %) comparativement à la chimiothérapie.
L’essai DeLLphi-304 montre que le tarlatamab améliore significativement la survie globale par rapport à la chimiothérapie chez des patients atteints de cancer du poumon à petites cellules dont la maladie a progressé après une première ligne de traitement à base de platine, incluant des patients avec des facteurs pronostiques défavorables comme la résistance au platine ou la présence de métastases cérébrales. En plus d’une meilleure survie sans progression, le tarlatamab a permis une réduction des symptômes respiratoires majeurs tels que la dyspnée et la toux, améliorant ainsi la qualité de vie des patients. Son profil de toxicité semble gérable avec notamment un syndrome de libération cytokinique généralement bien contrôlé. Bien que l’étude soit ouverte et que certains critères d’inclusion limitent la généralisation des résultats, cette recherche représente une avancée importante dans la prise en charge du cancer du poumon à petites cellules. Ces résultats encouragent l’évaluation du tarlatamab en première ligne ou en combinaison avec d’autres traitements, comme le confirment plusieurs essais en cours.
- Par Clément Grosnon -
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