L'intelligence artificielle pourrait remplacer le coaching humain pour les interventions de prévention du diabète de type 2

Une intervention thérapeutique sur le mode de vie délivrée par une intelligence artificielle (IA) à des patients prédiabétiques en surcharge pondérale serait aussi efficace qu'un coaching humain, selon une étude randomisée américaine publiée lundi 27 octobre 2025 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Le prédiabète est un état intermédiaire entre la normoglycémie et le diabète de type 2, qui est encore réversible grâce à une modification thérapeutique du mode de vie. Mais en pratique, l'adhésion des patients à ce type d'intervention pluridisciplinaire est faible et les résultats s'en trouvent limités si les participants ne sont pas suffisamment suivis et coachés.

L'IA est ainsi envisagée comme un moyen de mieux accompagner les patients, de façon plus personnalisée et à moindre coût, en se passant de coachs humains. C'est ce qui a été étudié dans l'essai clinique randomisé de phase III réalisé par Nestoras Mathioudakis de la Johns Hopkins University School of Medicine à Baltimore et ses collègues.

Il s'agit d'un essai de non-infériorité comparant une application utilisant l'IA à un coaching humain. D'un côté, l'application envoie aux patients des notifications personnalisées sur la gestion du poids, sur l'activité physique et sur la nutrition, en tenant compte à la fois de données renseignées par ces patients (mesures de poids, journal alimentaire) et de données enregistrées passivement (géolocalisation, activité physique). De l'autre côté, un coach soutient les patients grâce à des sessions abordant les mêmes sujets, réalisées en visioconférence à un rythme d'abord hebdomadaire puis bimensuel.

L'étude a été réalisée grâce à 368 adultes, majoritairement des femmes (71%), âgé(e)s de 58 ans en médiane, dont 72,3% étaient en situation d'obésité et les autres en surpoids, et prédiabétiques avec un taux d'hémoglobine glyquée (HbA1c) entre 5,7% et 6,4% (5,8% en moyenne).

La non-infériorité de l'IA sur l'humain a été démontrée sur le critère principal d'évaluation, qui demandait aux patients de garder un HbA1c en dessous de 6,5% et de remplir au moins un des objectifs suivants lors de l'année d'étude: une perte de poids supérieure à 5%, ou supérieure à 4% avec au moins 150 minutes hebdomadaires d'activité physique modérée à intense, ou une baisse d'HbA1c d'au moins 0,2 point.

Ce critère principal a été rempli par 31,7% des patients accompagnés par l'IA et par 31,9% des patients qui ont eu un coach humain.

Il n'y a pas eu de différence significative entre les deux groupes sur la proportion de patients dont l'HbA1c a dépassé 6,5%. Cela a été observé chez 4,4% des patients avec l'IA et chez 3,8% des patients avec un coach.

Davantage de patients ont démarré le programme de prévention et l'ont terminé quand celui-ci était géré par l'IA (93,4% et 63,9% respectivement) qu'avec le programme délivré par un coach humain (82,7% et 50,3%).

Pour les auteurs, cela montre que l'IA rend les actions de prévention plus accessibles et plus adaptées aux patients. La prévention assistée par IA ne serait pas plus efficace que le coaching humain, mais réussirait à être tout aussi efficace en touchant davantage de patients.

D'après une dépêche publiée dans APMnews le 27 novembre 2025.