Chimioradiothérapie adjuvante versus radiothérapie seule chez les femmes atteintes d’un cancer de l’endomètre à haut risque (PORTEC-3) : résultats cliniques à 10 ans et analyse post hoc selon la classification moléculaire d’un essai randomisé de phase 3

Source :Revue de la littérature en Oncologie, rédigée par l’AERIO, l’Association pour l’Enseignement et la Recherche des Internes en Oncologie
Date de publication :17 novembre 2025
1
2
3
4
5
(aucun avis, cliquez pour noter)

Crédits : Nemes Laszlo - n° : 1635264437 - iStock / Getty Images Plus

Cet article présente les résultats à 10 ans de l’essai PORTEC-3. Cet essai randomisé de phase 3 évaluait, chez 660 femmes atteintes d’un cancer de l’endomètre à haut risque, l’intérêt d’une chimioradiothérapie (CRT) adjuvante (deux cycles de cisplatine 50 mg/m² pendant la radiothérapie pelvienne, suivis de quatre cycles de carboplatine AUC 5 associé au paclitaxel 175 mg/m²) versus la radiothérapie (RT) seule (48,6 Gy en fractions de 1,8 Gy). 

Après un suivi médian de plus de 10 ans, la CRT améliore significativement la survie globale à 10 ans (74,4 % contre 67,3 %; Hazard ratio (HR) ajusté : 0,73 ; p = 0,032) et la survie sans récidive (72,8 % contre 67,4 %; HR ajusté : 0,74 ; p = 0,034) par rapport à la RT. Dans le groupe CRT, 15 % des récidives sont survenues après 5 ans de suivi (une vaginale et 13 à distance) contre 7 % dans le groupe RT, correspondant le plus souvent au sous-type NSMP ER-positifs de bas grade.

L’analyse post-hoc selon la classification moléculaire (disponible pour 62 % des patientes) montre que le bénéfice de la CRT est particulièrement marqué pour les tumeurs avec anomalie de p53 : survie globale à 10 ans de 52,7 % sous CRT contre 36,6 % sous RT (HR : 0,52 ; p = 0,021), et la survie sans récidive de 52,6 % contre 37,0 % (HR : 0,42 ; p = 0,0027). En revanche, aucun bénéfice n’est observé pour les tumeurs POLE muté (100% vs 96,4% ; p=0,40), MMRd (68,7% vs 74,4% ; p=0,37) ou NSMP (88,2% vs 74,1% ; p=0,21).

En synthèse, la CRT adjuvante améliore la survie à long terme dans le cancer de l’endomètre à haut risque, mais ce bénéfice est essentiellement limité aux tumeurs p53 anormales. Ces résultats soutiennent l’intégration de la classification moléculaire dans la décision thérapeutique adjuvante.

- Par Julie Beclin -

Commentaires

Ajouter un commentaire
En cliquant sur "Ajouter un commentaire", vous confirmez être âgé(e) d'au moins 16 ans et avoir lu et accepté les règles et conditions d'utilisation de l'espace participatif "Commentaires" . Nous vous invitons à signaler tout effet indésirable susceptible d'être dû à un médicament en le déclarant en ligne.
Pour recevoir gratuitement toute l’actualité par mail Je m'abonne !