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Cet article présente les résultats d’une analyse d’association entre des variants pathogènes rares (RPVs) dans 96 gènes de prédisposition au cancer connus et la survenue d’un ou plusieurs diagnostics de cancer, en s’appuyant sur les données de séquençage de l’exome du UK Biobank.
L’intérêt de cette étude était de réaliser une étude populationnelle à la différence des études habituelles familiales, dans lesquelles les variants génétiques candidats sont évalués chez des individus ayant des antécédents familiaux de cancer ou de syndromes de prédisposition au cancer familial, et des études cliniques, présentant d’important biais de sélection et de détermination. Étant donné que les tests génétiques germinaux deviennent une partie plus courante des soins du cancer, une plus grande partie des personnes non sélectionnées atteintes de cancer et de leurs proches sera désormais identifiée comme porteuses de RPV dans les gènes de prédisposition du cancer et il est impératif de quantifier avec précision le risque pour les porteurs dans la population générale afin d'informer et de conseiller au mieux les patients.
C’est donc une étude de cohorte, prospective, basée sur la population et réalisée entre 2006 et 2010 au Royaume-Uni. Au total les données de 183 627 participants ont été analysées, dont 25 824 avaient au moins un diagnostic de cancer (11 types de cancers majeurs : vessie, sein, SNC, colorectal, poumon, mélanome, ovaire, pancréatique, prostate, rénale et thyroîde), et 157 793 étaient considérés comme des témoins sans cancer.
Les résultats montrent que des variations dans 16 gènes (ATM, BARD1, BRCA1, BRCA2, BRIP1, CDKN2A, CHEK2, HOXB13, MITF, MLH1, MSH2, MSH6, NF1, PALB2, RAD51C et RAD51D) sont significativement associées à un risque accru de cancer unique (OR 1,87) et de cancers multiples (OR 2,56). La fréquence des porteurs de RPVs était de 6,28 % chez les patients avec un cancer unique et de 8,36 % chez ceux avec plusieurs cancers. Ces données confirment, dans une cohorte non sélectionnée, l’importance des gènes de prédisposition établis et suggèrent que le recours à des panels multigéniques pourrait être justifié chez les patients présentant plusieurs cancers primaires.
Au final, cette étude d'association génétique démontre plusieurs associations établies entre les gènes de prédisposition au cancer et les diagnostics de cancer dans une étude non sélectionnée basée sur la population. Ces résultats démontrent également que les RPV dans les gènes de prédisposition du cancer sont associés à de multiples diagnostics de cancer primitif, suggérant que le test de panel multigènes pourrait être justifié chez ces individus.
- Par Julie Beclin -
Source | Established Cancer Predisposition Genes in Single and Multiple Cancer Diagnoses - Jeffrey W Shevach et al. ; JAMA oncol ; 28 aout 2025
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