Chimioradiothérapie adjuvante versus radiothérapie seule chez les femmes atteintes d’un cancer de l’endomètre à haut risque (PORTEC-3) : résultats cliniques à 10 ans et analyse post hoc selon la classification moléculaire d’un essai randomisé de phase 3

Source :Revue de la littérature en Oncologie, rédigée par l’AERIO, l’Association pour l’Enseignement et la Recherche des Internes en Oncologie
Date de publication :03 novembre 2025
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Cet article présente les résultats à 10 ans de l’essai PORTEC-3. Cet essai randomisé de phase 3 évaluait, chez 660 femmes atteintes d’un cancer de l’endomètre à haut risque, l’intérêt d’une chimioradiothérapie (CRT) adjuvante (deux cycles de cisplatine 50 mg/m² pendant la radiothérapie pelvienne, suivis de quatre cycles de carboplatine AUC 5 associé au paclitaxel 175 mg/m²) versus la radiothérapie (RT) seule (48,6 Gy en fractions de 1,8 Gy). 

Après un suivi médian de plus de 10 ans, la CRT améliore significativement la survie globale à 10 ans (74,4 % contre 67,3 %; Hazard ratio (HR) ajusté : 0,73 ; p = 0,032) et la survie sans récidive (72,8 % contre 67,4 %; HR ajusté : 0,74 ; p = 0,034) par rapport à la RT. Dans le groupe CRT, 15 % des récidives sont survenues après 5 ans de suivi (une vaginale et 13 à distance) contre 7 % dans le groupe RT, correspondant le plus souvent au sous-type NSMP ER-positifs de bas grade.

L’analyse post-hoc selon la classification moléculaire (disponible pour 62 % des patientes) montre que le bénéfice de la CRT est particulièrement marqué pour les tumeurs avec anomalie de p53 : survie globale à 10 ans de 52,7 % sous CRT contre 36,6 % sous RT (HR : 0,52 ; p = 0,021), et la survie sans récidive de 52,6 % contre 37,0 % (HR : 0,42 ; p = 0,0027). En revanche, aucun bénéfice n’est observé pour les tumeurs POLE muté (100% vs 96,4% ; p=0,40), MMRd (68,7% vs 74,4% ; p=0,37) ou NSMP (8&,2% vs 74,1% ; p=0,21).

En synthèse, la CRT adjuvante améliore la survie à long terme dans le cancer de l’endomètre à haut risque, mais ce bénéfice est essentiellement limité aux tumeurs p53 anormales. Ces résultats soutiennent l’intégration de la classification moléculaire dans la décision thérapeutique adjuvante.

- Par Julie Beclin -

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