Paris, France
Le Conseil national de l'ordre des pharmaciens a condamné mardi des appels de certains pharmaciens sur des plateformes de discussions en ligne à ne pas commander de doses de vaccins contre le Covid-19 pour faire entendre leurs revendications.
En vue de la campagne de vaccination contre la grippe et le Covid-19 qui doit débuter le 14 octobre, les premières commandes de vaccins Covid-19 sont ouvertes depuis lundi sur le portail de Santé publique France.
Mais des appels à ne pas commander de flacons de vaccins circulent sur des réseaux sociaux de pharmaciens.
"A titre personnel et au titre de l'Ordre, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de prendre en otage les patients. Le législateur nous a confié des missions importantes de santé publique, et justement d'amélioration de la couverture vaccinale", a déclaré à l'AFP Carine Wolf-Thal, la présidente de cette instance.
Proposer ce boycott "pose une difficulté", selon elle, dans la mesure où ce sont les pharmaciens qui distribuent les vaccins anti-Covid aux autres professionnels de santé qui vaccinent. "Donc non seulement certains pharmaciens ne vaccineront pas, mais ils empêcheront aussi les autres professionnels de santé de vacciner", a-t-elle déploré.
Interrogés par l'AFP, les deux syndicats représentatifs de la profession ont désapprouvé cette démarche. Il s'agit, selon eux, "d'actions isolées" et d"initiatives locales" contraires à la santé publique mais qui illustrent la colère actuelle des pharmaciens.
Jeudi dernier, plus de 85% des officines avaient baissé le rideau et les pharmaciens étaient descendus massivement dans la rue pour protester contre les pertes financières attendues liées à la diminution des remises commerciales possibles sur les génériques et une nouvelle baisse prévue sur les prix de ces médicaments.
La Fédération des pharmaciens d'officine (FSPF), le syndicat majoritaire, recommande de "ne pas se lancer dans des actions individuelles qui risqueraient de retourner l'opinion publique qui est actuellement en notre faveur", selon son président Philippe Besset.
"C'est un moyen de maintenir la pression" pour obtenir la suppression de l’arrêté réduisant les remises commerciales sur les génériques mais dont l'effet est "contre-productif pour le mouvement de mobilisation lui-même", a-t-il estimé.
"On se fait déborder par notre base" et l'appel au boycott "se répand telle une traînée de poudre", a déclaré de son côté, Cyril Colombani, porte-parole de l'Union de syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo).
"Les pharmaciens sont en train de péter un plomb. Il y en a même qui commencent à dire qu'ils ne veulent plus vacciner contre la grippe", a-t-il dit à l'AFP.
"C'est irresponsable. Et je ne crois pas une seconde qu'un de mes collègues et confrères pharmaciens qui, comme moi, a prêté le serment de Galien, rentrera dans ce jeu minable", a réagi le président du syndicat patronal de l’industrie pharmaceutique (Leem), Thierry Hulot, lors d'une conférence ce presse.
(AFP, publié le 23/09/2025)
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© Agence France-Presse
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