Simplifier l'accès aux études de santé: concertation lancée, loi déjà en chantier

Source :AFP
Date de publication :21 octobre 2025
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(AFP, publié le 20/10/2025)

Paris, France

Le gouvernement a annoncé lundi le lancement d'une "concertation nationale" pour "simplifier et harmoniser l'accès aux études de santé" et réformer un système souvent jugé peu lisible, partageant les objectifs d'une proposition de loi adoptée dans la soirée au Sénat.

Dans un communiqué puis devant les sénateurs, la ministre de la Santé Stéphanie Rist et le ministre de l'Enseignement supérieur Philippe Baptiste ont dévoilé leur ambition : mettre en place un nouveau système "au plus tard à la rentrée 2027".

Ils travailleront "en étroite collaboration avec l'ensemble des parties prenantes — universités, établissements de santé, associations étudiantes et parlementaires — pour construire un modèle unique de première année d'accès aux études de santé", précise le communiqué des deux ministres.

La nouvelle organisation "rapprochera les différentes voies d'accès et diminuera la diversité des modes d'organisation des parcours" afin de garantir une "meilleure lisibilité et une plus grande équité", ajoutent-ils.

La réforme des études de santé, entrée en vigueur en 2020, avait mis fin à la Paces (Première année commune aux études de santé) et au numerus clausus, lui substituant un dispositif à deux voies d'accès parallèles - le Pass (parcours d'accès spécifique santé, la première année de médecine rénovée) et les LAS (Licences d'accès santé).

"Sortir de la complexité"

Ces LAS permettent aux étudiants de candidater au bout d'un, deux ou trois ans à la deuxième année de médecine (ou pharmacie, odontologie, maïeutique - la pratique de l'accouchement), tout en étudiant simultanément une majeure différente (biologie, droit, psychologie, économie, langues anciennes...).

Elles permettent aux étudiants d'avoir une autre corde à leur arc, en cas d'échec.

Ce système a "permis de réduire les redoublements et d'apporter une diversification des profils des étudiants", relève le communiqué gouvernemental, notant que le nombre de places offertes a augmenté de 25% depuis 2017.

Mais "il faut bien constater que le système ne donne pas pleinement satisfaction. Nous devons, c'est très clair, sortir de la complexité du modèle actuel", a reconnu Philippe Baptiste devant le Sénat.

"Cette concertation était indispensable et attendue, on est satisfaits" car "les objectifs seront bien de rendre lisible, diminuer la complexité", en gardant "la qualité de la formation médicale" et "les acquis" de l'ancienne réforme, a réagi auprès de l'AFP Isabelle Laffont, présidente de la conférence des doyens de médecine.

L'annonce des ministres "nous conforte dans l'idée qu'on peut atteindre un modèle plus égalitaire", s'est aussi réjouie Noémie Chantrel-Richard, présidente de l'Association nationale des étudiants en pharmacie (Anepf).

Des associations étudiantes comme la Fage ou le syndicat de l'enseignement supérieur Snesup s'inquiètent toutefois du calendrier et souhaitent mettre en œuvre la future réforme sans "précipitation".

Vote au Sénat

Si le gouvernement a promis de présenter des "propositions" au Parlement à l'issue de la concertation, le Sénat l'a devancé en adoptant dès lundi une proposition de loi allant précisément en ce sens.

Adoptée très largement, elle propose, entre autres mesures, la refonte du dispositif Pass-LAS en une voie unique d'accès au 1er septembre 2027, avec, en première année, "une majorité d'enseignements relevant du domaine de la santé".

"Nous partageons le même objectif" que le gouvernement, "ce serait dommage de perdre du temps", a lancé l'auteure de la proposition de loi, Corinne Imbert (LR), à l'attention des ministres, les appelant à se saisir de son texte dans la suite de son parcours parlementaire.

Stéphanie Rist a jugé l'initiative "bienvenue", sans s'engager sur la suite à donner à cette réforme qui dépendra du "calendrier parlementaire".

Le texte du Sénat, désormais transmis à l'Assemblée nationale, comporte d'autres mesures, comme l'expérimentation de l'admission directe d'étudiants en premier cycle de pharmacie via Parcoursup pour remédier aux places vacances dans cette filière.

Il fixe par ailleurs un objectif de "territorialisation" des études en troisième cycle : deux tiers des internes devront effectuer ce troisième cycle dans la région où ils ont validé leur deuxième cycle, dans une logique de "fidélisation" à leur territoire, pour lutter contre les déserts médicaux.

- Par Véronique DUPONT -

ved-eva-ama/sde/jco

© Agence France-Presse

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