Lutte contre le paludisme : un projet de vaccin combiné à l’essai

Source :M3 Manabu
Date de publication :30 octobre 2025
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Avec plus de 263 millions de cas et 597 000 décès en 2023, le paludisme reste une des parasitoses les plus dévastatrices au monde. C’est dans la Région africaine de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui concentre 94 % des cas de paludisme et 95 % des décès dus au paludisme, que la charge de cette maladie reste la plus lourde. Les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans sont particulièrement vulnérables. [1]

Recommandations actuelles

Deux vaccins antipaludiques sont actuellement sur le marché et reconnus par l’OMS : le RTS,S/AS01 et le R21/Matrix-M. Tous deux sont recommandés pour prévenir l’infection chez les enfants, à P. falciparum, espèce la plus répandue en Afrique. Leur efficacité clinique se traduit par une réduction de plus de 50% des épisodes palustres durant la première année post-vaccinale, période critique où le risque de morbidité et de mortalité est maximal chez l'enfant.

Administrés selon un schéma à quatre doses aux enfants dès l’âge de 5 mois, une cinquième dose peut être proposée un an après dans certaines situations cliniques ou épidémiologiques spécifiques, permettant ainsi de prolonger la durée de protection immunitaire. [2]

Une approche multi-stade

Le candidat vaccin Pfs230D1+R21 associe le vaccin R21, qui cible les sporozoïtes dans les tissus cutané et hépatique avec le Pfs230D1. Ce dernier agit agit selon un mécanisme de type "transmission-blocking" en ciblant les gamètes du Plasmodium directement dans le vecteur anophèle. Des essais de phase II ont démontré une réduction de plus de 85% de l'infection des moustiques.

Les modélisations mathématiques suggèrent que cette approche complémentaire pourrait réduire jusqu'à 80% la charge du paludisme dans les zones de forte endémicité. [3]

Des essais en cours

La première phase d'essai est actuellement en cours, impliquant 240 adultes sains pour évaluer l'innocuité, la tolérance et l'immunogénicité de chaque composant et de la combinaison. Elle sera suivie d'un essai de phase 2 incluant 1 200 participants (enfants et adultes). Puis, un essai pivot de phase III, multicentrique, sera conduit pour évaluer l’efficacité et la tolérance, dans l’objectif d’obtenir une homologation accélérée par l’OMS.

Ce projet d’envergure internationale, lancé par le consortium PfVIMT (A Multi-stage Malaria Vaccine for Control and Elimination) coordonné par l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et l'Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB, Mali), a débuté le 1er mars 2025 pour une durée de cinq ans.

- Par Anne-Solène Naudon -

Sources |

[1] Organisation mondiale de la Santé (OMS) – Paludisme

[2] Organisation mondiale de la Santé (OMS) – Vaccins antipaludiques.

[3] Communiqué de presse (IRD) - lutte contre le paludisme : vers le développement d'un premier vaccin multistades de contrôle et d'élimination du paludisme

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DocJuanBi Il y a 4 jours 0 commentaire associé

Projet très prometteur et superbe consortium, félicitations à toutes et tous pour cette belle initiative !

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