"Gaz hilarant": les intoxications au protoxyde d'azote continuent d'augmenter

Source :AFP
Date de publication :18 avril 2025
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(AFP, publié le 16/04/2025)

Paris, France

Les intoxications au protoxyde d'azote ou "gaz hilarant", une substance à la popularité croissante, continuent à progresser, ont prévenu mercredi les autorités sanitaires, notant pour la première fois des conséquences sur des nouveaux-nés à cause d'une consommation pendant la grossesse.

"Depuis 2020, les signalements d'intoxications liées à l’usage détourné du protoxyde d’azote, ou +proto+, sont en hausse continue", constatent dans un communiqué l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), Santé publique France et l'Agence de sécurité sanitaire (Anses).

Ce gaz, souvent qualifié d'"hilarant", sert normalement en cuisine, par exemple dans les siphons à chantilly. Mais il fait l'objet d'un usage récréatif, en particulier chez les adolescents et jeunes adultes, dont les conséquences neurologiques peuvent être graves et durables.

Sa popularité va croissante et les autorités sanitaires s'en étaient déjà inquiétées voici deux ans. Leurs derniers chiffres, qui remontent à 2023, confirment que le phénomène prend de l'ampleur.

Ils se basent sur les données de deux types d'organismes différents, les centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) et les centres antipoison et de toxicovigilance (CAP-TV).

Les premiers ont observé 472 signalements en 2023 et les seconds 305, soit des hausses respectives de 30% et de 20% par rapport à l'année précédente.

Ces chiffres, qui ne concernent que les intoxications recensées, ne donnent qu'une vision limitée de l'ampleur de la consommation générale de protoxyde d'azote, sur laquelle les données restent limitées.

Les chiffres sur les intoxications donnent toutefois des tendances notables : "nous notons que la part des signalements concernant des femmes augmente", remarquent les agences.

Elles mentionnent aussi une nouveauté : pour la première fois, deux cas concernant des nouveau-nés ont été recensés à la suite de l'usage de protoxyde d'azote par leurs mères pendant la grossesse.

"Nous alertons particulièrement les femmes enceintes et en âge de procréer sur les risques potentiellement graves pour l’enfant à naître", insistent les autorités.

Les parlementaires étudient actuellement des mesures de restriction sur ce gaz, dont la vente est déjà interdite aux mineurs.

Les sénateurs ont voté en mars la pénalisation de l'usage détourné de protoxyde d'azote, sans aller toutefois jusqu'à interdire totalement sa vente aux particuliers comme l'avaient fait auparavant les députés. L'avenir de cette loi dépendra des négociations entre les deux chambres.

jdy/ito/rhl

© Agence France-Presse

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