La Ligue contre le cancer frappe fort avec sa nouvelle campagne « On n’est pas des saucisses » : un slogan audacieux, aussi décalé que percutant pour rappeler que l’exposition aux rayonnements ultraviolets (UVB et UVA) est le principal facteur de risque des carcinomes cutanés (basocellulaires ou épidermoïdes) et de mélanome, ce dernier étant le plus agressif des cancers de la peau.
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Chaque année en France, entre 141 200 et 243 500 nouveaux cas de cancer de la peau sont diagnostiqués, dont 10% sont des mélanomes. En augmentation ces dernières années, en particulier chez les jeunes, où ces derniers se positionnent comme étant la 3e cause de nouveaux cas de cancer chez les 20-24 ans. Il est pourtant considéré comme « évitable » : 80 % des tumeurs malignes cutanées sont liées à une exposition excessive au soleil, principalement des expositions régulières et intenses pendant l'enfance.
Le mécanisme pathogénique est bien établi : les rayonnements UVB et UVA provoquent des lésions oxydatives de l’ADN au sein des kératinocytes et des mélanocytes. Si ces altérations génétiques échappent aux systèmes de réparation cellulaire, elles peuvent conduire à une dérégulation de la prolifération cellulaire, à une inactivation des gènes suppresseurs de tumeurs (comme p53) ou à l’activation d’oncogènes (comme BRAF), éléments clés dans la carcinogenèse cutanée.
Pour limiter l’impact des UV, plusieurs mesures de photoprotection s’imposent, quel que soit le phototype :
Éviter l’exposition solaire directe, en recherchant les zones ombragées ;
Éviter les heures à risque (entre 12h et 16h) ;
Porter des vêtements couvrants idéalement anti-UV (chapeau à bord large, lunettes de soleil avec filtre anti-UV de norme CE catégorie 3 ou 4, …) ;
Appliquer rigoureusement de la crème solaire indice 50 anti-UVB et anti-UVA toutes les deux heures et systématiquement après chaque baignade ou activité sportive.
Il est également recommandé de ne pas avoir recours au bronzage artificiel qui, contrairement aux idées reçues, ne prépare pas la peau au soleil et dont les effets nocifs sont cumulatifs avec les rayons UV naturels.
Si la campagne joue sur le registre de l’humour, c’est pour mieux faire entendre le message : l’exposition solaire n’est pas anodine. Le rayonnement solaire est un agent cancérogène certain (classé en groupe 1 par le CIRC),au même titre que le tabac ou l’amiante.
Source | Santé publique France - Cancers de la peau. Mis à jour le 13/07/2023.
- Par Anne-Solène NAUDON -
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