Ajouter un commentaireSAINT-MAURICE (Val-de-Marne), 2 mai 2025 (APMnews)
Vingt décès supplémentaires sont en cours d'investigation dont un décès néonatal, alors que l'épidémie de chikungunya à La Réunion se maintient toujours à un haut niveau de transmission, fait savoir Santé publique France (SPF) dans son bulletin diffusé mercredi, portant sur la semaine 17 (du 21 au 27 avril).
Depuis le début de l'année, neuf décès, survenus entre les semaines 11 et 14 chez des personnes de plus 70 ans et porteuses de comorbidités, ont été classés par un comité d'imputabilité comme liés au chikungunya à La Réunion, rappelle SPF.
Vingt autres décès sont donc en cours d'investigation quant à l'imputabilité du chikungunya, dont un décès néonatal.
Par ailleurs, à ce jour, 57 cas graves ayant présenté au moins une défaillance d'organe ont été signalés: 33 personnes de plus de 65 ans et comorbides, trois personnes de moins de 65 ans et présentant des comorbidités et 21 nourrissons de moins de trois mois.
Depuis le début de 2025, plus de 44.000 cas autochtones confirmés ont été signalés sur l'île. En semaine 16 (du 14 au 20 avril), le nombre de cas confirmés a diminué, passant de 3.245 cas contre 5.542 la semaine précédente. Cette baisse est possiblement liée à l'arrêt de la confirmation biologique systématiques des cas suspects, notamment dans les zones de forte circulation de la maladie, précise l'agence sanitaire.
Un niveau d'activité pour chikungunya toujours très élevé
En médecine de ville, le nombre de consultations pour chikungunya cliniquement évocateur se stabilise avec 23.302 consultations estimées en semaine 17 (données en cours de consolidation), contre 23.231 en semaine 16. Le niveau d'activité reste cependant très élevé, le motif chikungunya représentant 21% de l'activité totale en semaine 17.
Le nombre de passages aux urgences est quant à lui en diminution de 15% par rapport à la semaine précédente (332 passages contre 389 en semaine 16). Alors que les passages aux urgences se maintenaient au CHU-Nord (32%), ils diminuaient dans les autres centres hospitaliers de l'île.
La part des passages pédiatriques sur l'ensemble des passages pour chikungunya était de 45%, avec un taux d'hospitalisation de 15%. Concernant les 55% de passages chez les 18 ans et plus, la part d'hospitalisations se situait à 26%.
Pas de vaccination pour les voyageurs de 65 ans et plus, rappelle la DGS
Dans un DGS-Urgent daté de mercredi, la direction générale de la santé (DGS) souligne que "les voyageurs de 65 ans et plus ne doivent pas se faire vacciner avec le vaccin Ixchiq* [Valneva]", rappelant que cette vaccination n'est pas prévue, à ce jour, dans les recommandations sanitaires pour les voyageurs établies par le Haut conseil de la santé publique (HCSP).
Le 23 avril, la DGS a été informée par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) de deux événements indésirables graves (EIG) à La Réunion à la suite de la vaccination contre le chikungunya avec ce vaccin, dont un décès. Deux jours plus tard, deux EIG supplémentaires ont été signalés, "avec des formes moins sévères que pour les deux premiers cas, pour une personne vaccinée à La Réunion et pour une personne vaccinée en métropole […] dans le cadre d'une vaccination du voyageur", détaille la DGS.
La Haute autorité de santé (HAS), saisie en urgence par la DGS, a recommandé de suspendre la vaccination contre le chikungunya avec le vaccin Ixchiq*, chez les sujets de 65 ans et plus et sur l'ensemble du territoire français dans l'attente de données complémentaires de pharmacovigilance, rappelle-t-on.
"A ce jour, des investigations sont toujours en cours pour deux autres cas à La Réunion, sortis d'hospitalisation et dont l'imputabilité de la vaccination doit encore être évaluée, et un autre cas en métropole dans le cadre d'une vaccination du voyageur", poursuit la DGS.
La vaccination reste ouverte pour les personnes âgées de 18 à 64 ans présentant des comorbidités.
jm/cd/vl/APMnews
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