Dérives sectaires: la santé particulièrement touchée, les soins de support surveillés, selon la Miviludes

Source :AFP
Date de publication :30 juin 2025
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SvetaZi - 2157399519 - iStock / Getty Images Plus

(AFP, publié le 08/04/2025)

Paris, France

La santé et le bien-être représentent la plus grande partie des signalements reçus par la Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), pour qui la place des pratiques de soins non conventionnelles au sein des établissements de santé est "un sujet de préoccupation".

En 2024, la Miviludes a reçu 4.571 saisines -soit 111% de plus qu'en 2015. Sur tous les signalements reçus entre 2022 et 2024, la santé et le bien-être (37%) arrivent en tête, devant les cultes et spiritualités (35%), selon le rapport d'activité de l'organisme, qui sera publié mardi.

Son précédent bilan, dévoilé en 2022, pointait déjà la santé comme "sujet de préoccupation majeur".

Alors que les malades du cancer restent les plus touchés par les dérives sectaires en santé, la Miviludes s'inquiète désormais du développement de pratiques de soins non conventionnelles (PSNC) au sein même d'établissements de santé.

Souvent considérées comme "douces", "complémentaires" voire "alternatives et finalement bénéfiques pour la santé", la grande majorité de ces pratiques "n'a pas été approuvée scientifiquement", souligne la Miviludes.

Un grand nombre de signalements reçus par l'organisme, rattaché au ministère de l'Intérieur, dénoncent ainsi "la banalisation de ces pratiques au sein des établissements de santé", sans être nécessairement accompagnées de "mises en garde ou d'encadrement médical".

Ainsi les soins de support, notamment en cancérologie, "connaissent, à leur tour, des dérives à caractère sectaire", détaille le rapport.

"Aujourd'hui, il est courant de trouver des séances de Reiki, de magnétisme ou encore de +bol tibétain+ dans les établissements publics de santé", décrit la Miviludes.

Le risque principal repose sur "la prétention de certains pseudothérapeutes à substituer les PSNC à la médecine conventionnelle, excluant totalement le recours à celle-ci", précise l'institution.

En 2024, la Miviludes a adressé 45 signalements au parquet -contre 20 en 2021-, fréquemment "sur des +conseils+ ou +pseudo-soins+ donnés à des +patients+ (...) par des pseudothérapeutes n'ayant pas de diplôme reconnu par l'Etat".

La plupart du temps, ceux-ci prônent un régime alimentaire draconien, incitent à la consommation de stupéfiants, de soins à base de pierres (lithothérapie), ou d'examen de tumeur "par appareil +russe à résonance magnétique+ qui contredit le diagnostic de cancer", énumère la Miviludes.

Cette mission s'inquiète également de la promotion persistante du jeûne comme remède à des maladies, ajoutant que des décès liés à des stages de ce type "ont été signalés à l'autorité judiciaire".

cra/ic/ito/dsa

© Agence France-Presse

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