(AFP, publié le 04/04/2025)
Saint-Denis de la Réunion, France
Les semaines "les plus délicates" se profilent et le pic de l'épidémie de chikungunya à La Réunion est attendu mi-avril, alors que la première phase de la campagne de vaccination doit débuter lundi, ont indiqué vendredi le ministre des Outre-mer Manuel Valls et l'Agence régionale de santé (ARS).
"Les semaines les plus délicates se profilent, le pic est attendu mi-avril", a déclaré M. Valls sur franceinfo.
"Il y a un énorme travail qui est fait pour lutter contre les effets du chikungunya", a-t-il ajouté, précisant que 40.000 doses de vaccin étaient arrivées jeudi sur l'île, à destination prioritaire des personnes âgées ou fragiles.
Dans un communiqué, l'ARS de La Réunion a précisé que "la première phase de la campagne de vaccination" débuterait lundi 7 avril.
Les personnes âgées de 65 ans et plus présentant des comorbidités pourront bénéficier gratuitement de cette vaccination et se faire vacciner auprès d'un médecin, d'un infirmier ou d'un pharmacien, précise l'ARS.
L'épidémie, qui a fait plus de 20.000 cas depuis août 2024, l'immense majorité depuis le début de l'année, continue de progresser. Selon le dernier bilan sanitaire, publié mercredi, près de 6.000 nouveaux cas ont été enregistrés au cours de la semaine du 17 au 23 mars.
Deux personnes, âgées de 86 et 96 ans, sont officiellement mortes du virus, transmis par le moustique tigre. L'ARS a également recensé 31 cas graves, dont la moitié chez des nourrissons.
Déplacement à La Réunion
Manuel Valls a rappelé sur franceinfo que l'épidémie "met sous tension tout le système de santé ", en particulier dans le sud de l'île, la zone la plus touchée.
Dans un communiqué, le CHU de La Réunion a appelé la population à ne se rendre aux urgences "qu'en cas de réelle urgence médicale", expliquant que son antenne du sud de l'île affrontait une "situation de tension capacitaire maximale" en raison de l'afflux de patients contaminés par le chikungunya.
Manuel Valls doit se rendre à partir de samedi à La Réunion, puis à Mayotte. "L'une des raisons pour lesquelles je me rends à La Réunion, c'est pour marquer notre engagement sur ce dossier qui inquiète évidemment les populations", a-t-il souligné.
Le seul vaccin disponible est le vaccin Ixchiq, du groupe franco-autrichien Valneva, qui a reçu une autorisation de mise sur le marché européen en juin 2024. La Haute autorité de santé a recommandé début mars de vacciner en priorité les personnes de plus de 65 ans, les adultes avec des comorbidités et les agents de lutte anti-moustique.
L'impact de la maladie reste pour l'instant loin de celui de l'épidémie de 2005-2006, qui avait touché 260.000 personnes - plus d'un tiers de la population - et fait plus de 200 morts.
Après La Réunion, Manuel Valls se rendra à Mayotte, "qui reste dans une situation très difficile" après le passage du cyclone Chido en décembre, qui a tué au moins 40 personnes.
Un projet de loi pour "refonder" le petit archipel doit être examiné au Sénat le 19 mai, après l'entrée en vigueur fin février d'une première loi d'urgence pour sa reconstruction.
tbm-mah/bfa/ale© Agence France-Presse
- Par Thibault MARCHAND, avec Mahdia BENHAMLA à Saint-Denis de La Réunion -
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