La kétamine, un "anesthésiant pour chevaux" de plus en plus banalisé

Source :AFP
Date de publication :04 juillet 2025
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La consommation de kétamine, un produit anesthésiant détourné pour ses effets hallucinogènes ou stimulants, touche un public de plus en plus large, constate l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) dans une note publiée mercredi.

Ce document dresse un état des lieux des usages illicites de kétamine en France à partir de données récoltées pendant deux décennies, après son apparition à la fin des années 1990 dans le milieu techno alternatif.

Sa consommation reste "marginale" (moins de 3% des adultes français disent avoir déjà essayé) par rapport à la cocaïne et l'ecstasy, selon l'OFDT, mais elle est progressivement sortie de sa sphère initiale.

"Cette diffusion a été rendue possible par un changement des représentations vis-à-vis de la substance, cette dernière perdant progressivement son image de produit dangereux", peut-on lire dans la note.

Longtemps qualifiée d'"anesthésiant pour chevaux" du fait de son usage en médecine vétérinaire, la "ké" était à l'origine surtout plébiscitée pour ses effets dissociatifs, jusqu'à "la sensation de flotter en dehors de son corps".

Elle est aujourd'hui de plus en plus dédiabolisée et consommée à faible dose, toujours dans un contexte festif, par "les nouvelles générations de consommateurs" à la recherche d'effets "stimulants, euphorisants et/ou de désinhibition".

"Il y a une banalisation de la +ké+, une banalisation du sniff. Des jeunes commencent par la +ké+, c'est quand même curieux", témoigne dans la note de l'OFDT un intervenant spécialisé en réduction des risques. "C'est le produit qui nous amène le plus à devoir nous déplacer (...) Avec la +ké+, ils ne sont clairement plus là, ils ont les yeux semi-ouverts, révulsés. À se baver dessus".

Cette "banalisation" s'explique également par une baisse des prix - environ 20 euros le gramme, contre 50 au début des années 2010 - et le développement du trafic, même si les contours de la filière sont encore "peu connus".

"La substance semble principalement produite au sein de laboratoires illicites en Inde, en Chine et, de manière croissante ces dernières années, dans d'autres pays (...) du continent asiatique" comme le Cambodge, la Birmanie, la Malaisie, d'après l'OFDT.

sdu/cal/as

© Agence France-Presse

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