Attention aux injections illégales de toxine botulique

En mars 2025, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rapportait huit cas graves de botulisme consécutifs à des injections de toxine botulinique à visée esthétique réalisées par des personnes non qualifiées (cf. notre article du 4 mars 2025). Dans un communiqué du 23 octobre 2025, l’ANSM signale la déclaration de trois nouveaux cas graves avec des patients ayant présenté des difficultés respiratoires nécessitant une hospitalisation en soins intensifs [1].

La toxine botulinique est un médicament. Elle a des indications pour le traitement de certains troubles musculaires ou neurologiques et elle est utilisée aussi par voie d’injection en médecine esthétique.

L’ANSM rappelle « que les injections de toxine botulinique doivent être effectuées uniquement par des professionnels de santé habilités dans un cadre sécurisé (médecins spécialistes en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, en dermatologie, en chirurgie de la face et du cou, en chirurgie maxillo-faciale et en ophtalmologie) avec des médicaments disposant d’une autorisation de mise sur le marché, dont la sécurité et l’efficacité ont été évaluées ».

Les signes qui doivent attirer l’attention et éveiller les soupçons des patients sont les suivants :

• injections proposées par des personnes sans qualification médicale reconnue (prestataires d’esthétiques ou des particuliers) : les produits injectés par des personnes non habilitées sont contrefaits, car ils ne passent pas par le circuit pharmaceutique légal ;
•  lieux d’injection non médicaux (domiciles privés ou instituts de beauté) : le recours à des injections en dehors du milieu médical présente des risques majeurs, tels que : infection, nécrose cutanée, réaction allergique voire décès ;
• propositions d’achat de toxine botulinique sur internet : la toxine botulinique est un médicament soumis à prescription médicale obligatoire, sa vente en ligne est donc interdite. Les produits injectés vendus sur internet sont contrefaits. Ils peuvent ne pas contenir la substance active annoncée, ou contenir des substances toxiques pour l’organisme, à des concentrations dangereuses ;
• promotion sur les réseaux sociaux : la publicité pour un médicament soumis à prescription médicale obligatoire auprès du grand public est interdite en France ;
• tarifs attrayants, des offres d’injection à prix cassés ;
• promesses irréalistes, comme « Aucun effet secondaire », « Injection indolore », etc.

Une intoxication peut provoquer une maladie neurologique aiguë grave : le botulisme dont les symptômes sont notamment : 

• vision floue ou double, affaissement anormal de la paupière supérieure ;
• faiblesse musculaire excessive, difficultés à marcher, paralysie symétrique descendante tout en gardant conscience et neuro-sensibilité ; 
• difficultés à parler ou à avaler (fausses routes) ;
• difficultés respiratoires.

Les formes les plus graves peuvent nécessiter une hospitalisation, une admission en réanimation et conduire au décès.

Les particuliers et les professionnels de santé peuvent déclarer tout effet indésirable suspecté d’être en lien avec une injection de toxine botulinique.