#Santé publique

Deux mesures pour protéger la santé des enfants

Depuis début juillet 2025, l'interdiction de fumer s'applique dans des lieux particulièrement fréquentés par les enfants et les adolescents. Une autre mesure interdit l'exposition des jeunes enfants aux écrans dans certaines structures d'accueil.

David Paitraud
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Les écrans interdits chez les moins de 3 ans.

Les écrans interdits chez les moins de 3 ans.Ksenia Shestakova / iStock/Getty Images Plus / via Getty Images

Résumé

Deux mesures de santé publique sont entrées en vigueur en France à l’été 2025 pour renforcer la protection des jeunes enfants.

Depuis le 1er juillet 2025, l’interdiction de fumer est étendue à de nouveaux lieux fréquentés par les mineurs : parcs publics, plages, zones pour l'attente des voyageurs, abords des écoles, bibliothèques et équipements sportifs. Le périmètre sans tabac est fixé à 10 mètres autour des accès publics. Cette mesure complète l’interdiction de la vente des produits du vapotage jetables (puffs) depuis février 2025. Elle s’inscrit dans le Plan national de lutte contre le tabagisme 2023-2027 dont l'objectif est une génération sans tabac dès 2032.

Par ailleurs, depuis le 3 juillet 2025, l’exposition aux écrans est interdite pour les enfants de moins de 3 ans dans les structures d’accueil (crèches, haltes-garderies, assistants maternels). Le but est de limiter l'impact négatif que peuvent avoir les écrans sur leur santé physique et mentale. Une campagne d’information pilotée par la Cnam accompagnera cette mesure auprès des familles.

Deux mesures sont mises œuvre en France depuis le début de l'été 2025 pour préserver la santé des enfants : 

  • l'extension de l'interdiction de fumer à de nouveaux lieux de sociabilité quotidienne des jeunes, notamment les plages, les jardins publics et les abords des écoles ; 
  • l'interdiction d'exposer les enfants de moins de 3 ans aux écrans, dans les lieux d'accueil des jeunes enfants. 

Nouveaux espaces sans tabac : l'objectif « génération sans tabac » en toile de fond

Depuis le 1er juillet 2025, fumer est interdit dans les lieux suivants [1, 2] : 

  • les parcs et jardins publics ;
  • les plages bordant les eaux de baignade, pendant la saison balnéaire ;
  • les zones affectées à l’attente des voyageurs (y compris les abribus et les files d’attente de taxis) pendant les heures de services ;
  • les espaces non couverts des bibliothèques et équipements sportifs, pendant les heures d’ouverture ;
  • les abords immédiats des établissements scolaires, des établissements destinés à l'accueil, à la formation ou à l'hébergement des mineurs, des bibliothèques et équipements sportifs à compter du 23 juillet 2025, conformément à l'arrêté publié au Journal officiel du 22 juillet 2025 [3]. Cet arrêté précise le périmètre minimal de l’interdiction (zone de l'espace public comprise dans un rayon de 10 mètres à partir des accès publics des lieux concernés) et les modèles de signalisation.

Ces lieux s'ajoutent à ceux déjà inscrits sur la liste précisée à l'article R3512-2 du Code de la santé publique.

Le décret qui instaure ces nouveaux lieux sans tabac renforce également les sanctions en cas de vente de produits du tabac et du vapotage aux mineurs [1].

Le tabagisme n'est pas un comportement normal

La création de nouveaux lieux où fumer est interdit s'inscrit dans le plan de lutte contre le tabagisme 2023-2027, visant l'objectif d'une génération sans tabac dès 2032 (cf. Encadré). En ciblant des lieux publics fréquentés par des jeunes, cette nouvelle mesure doit contribuer « à dénormaliser le tabac et limiter son attractivité sociale ».

Elle vient compléter une autre mesure récente recommandée dans le plan de lutte contre le tabagisme 2023-2027, dont l'objectif est de prévenir l'entrée dans le tabagisme : 

  • l’interdiction depuis le 26 février 2025 de la vente des produits du vapotage jetables (puffs) considérés comme des produits d’appel au tabagisme [4]
Encadré - Tabagisme chez les enfants et adolescents en France [5, 6]

Selon l'enquête Escapad, une baisse du tabagisme chez les jeunes de 17 ans a été observée entre 2017 et 2022.

En 2022 :

  • moins d’un adolescent de 17 ans sur deux avait expérimenté le tabac (46,5 %), que ce soit sous la forme de cigarettes manufacturées ou de tabac à rouler (-12,5 points par rapport à 2017) ;
  • près de 16 % des adolescents étaient fumeurs quotidiens (versus 25,1 % en 2017) et 3,7 % fumaient 10 cigarettes ou plus par jour (versus 5,2 % en 2017) ;
  • l’âge moyen d’expérimentation du tabac était de 14,5 ans (contre 14,4 ans en 2017) et l’âge moyen du passage au tabagisme quotidien se situait à 15,3 ans (contre 15,1 en 2017).

Cependant, cette tendance positive ne doit pas masquer des éléments préoccupants : 

  • les disparités selon le milieu social : l'usage quotidien de tabac est plus important dans les milieux sociaux moins favorisés ;
  • les disparités selon la situation scolaire des jeunes de 17 ans. L’usage quotidien de tabac s'élève progressivement de 10,1 % parmi les élèves scolarisés en lycées généraux et technologiques, à 22,1 % parmi les élèves des lycées professionnels, jusqu'à 38,6 % chez les apprentis et 43,5 % chez les jeunes sortis du système scolaire ;
  • la montée en puissance parmi les jeunes générations d’une consommation de produits nicotiniques (sans tabac) comme l’e-cigarette ou les puffs, dont les modes d’usage s’apparentent à ceux de la cigarette. En 2022, pour la première fois, l’expérimentation de la cigarette électronique était supérieure à celle du tabac parmi les jeunes de 17 ans.

Moins de mégots dans la nature

La décision d'élargir les espaces sans tabac vise également à préserver l’environnement, notamment en limitant les déchets liés aux mégots. « Entre 20 000 et 25 000 tonnes de mégots sont abandonnés annuellement » et « un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau » , souligne le ministère.

Les écrans interdits chez les plus jeunes

L'autre mesure concerne l'usage des écrans chez les enfants. 

Depuis le 3 juillet 2025, il est interdit d'exposer un enfant de moins de 3 ans à un écran (smartphone, tablette, ordinateur, télévision) dans certaines structures d'accueil individuel ou collectif, notamment dans les crèches, les haltes-garderies ou les lieux d’accueil proposés par les assistants maternels [7, 8].

Cette mesure est inscrite dans la charte nationale pour l'accueil du jeune enfant. Auparavant, la non-exposition des jeunes enfants aux écrans était seulement recommandée.

Cette mesure concrétise une des recommandations émise par la commission d’experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans dans son rapport publié le 30 avril 2024. Selon les auteurs, « un consensus net s’est exprimé (...) sur la nécessité de préserver de façon volontariste les plus jeunes enfants de l’exposition aux écrans, avec une vigilance particulièrement renforcée lors des premières années de la vie ».

Un moyen de prévenir les risques liés aux écrans

L'exposition des enfants aux écrans est associée à divers risques démontrés et ayant un impact négatif sur sa santé physique et mentale : 

  • troubles du sommeil ;
  • sédentarité et manque d’activité physique, qui sont des facteurs de risque de surpoids voire d’obésité ;
  • troubles de la vision, en particulier la myopie ;
  • troubles du neurodéveloppement« Les écrans ne sont pas à l’origine des troubles du neurodéveloppement (TND), TDA/H (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité) ou trouble du spectre de l’autisme (TSA), mais une vigilance est requise par rapport à leur usage excessif pour éviter l’amplification des symptômes liés à ces TND », soulignent les experts de la commission. 

Sensibiliser les parents et les inviter à montrer l'exemple

L'interdiction d'exposer les enfants de moins de 3 ans aux écrans ne concerne que les structures d'accueil. 

Pour compléter cette mesure, la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) prévoit de sensibiliser les parents par une lettre d’information pédagogique, pour leur proposer des repères d’âge concernant l’usage des écrans :

  • avant 3 ans : aucun écran, même allumé en fond sonore ;
  • entre 3 et 6 ans : un usage très occasionnel, avec un adulte, pour regarder des contenus adaptés ;
  • à tout âge : jamais d’écran pendant les repas, avant de dormir ou pour calmer l’enfant.

La Cnam souhaite également inviter les parents à donner l’exemple « en réduisant leur propre temps d’écran en présence de leur enfant ».

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