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La mortalité est en baisse en France

Selon le dernier BEH, il existe un recul global de la mortalité en France en 2023, notamment la mortalité par cancer qui diminue à tous les âges et dans les deux sexes. Cependant, des hausses persistent pour certaines causes ainsi que la surmortalité masculine qui reste marquée.

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Les cancers du poumon chez les femmes et du pancréas continuent leur progression.

Les cancers du poumon chez les femmes et du pancréas continuent leur progression.designer491 / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images

La mortalité en France était en baisse en 2023, par rapport à 2022 et aussi par rapport à 2019, avant la pandémie de Covid-19, avec toutefois des variations de tendances en fonction des pathologies, selon les données de mortalité les plus récentes publiées mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

Il y a eu, en 2023, 637 082 décès, dont 319 875 chez les femmes et 317 207 chez les hommes.

Mais quand les chercheurs appliquent une standardisation en ramenant les populations féminine et masculine à une même distribution par âge, cela met en évidence une surmortalité masculine importante, avec un taux de 1 028,2 décès pour 100 000 personnes, ce qui est 1,6 fois plus élevé que le taux féminin (628,5/100 000).

Les décès ont concerné, dans 46,1 % des cas, des personnes de 85 ans et plus. De l'autre côté de la pyramide des âges, les décès sont survenus, dans 14,9 % des cas, chez les moins de 65 ans. Ces décès prématurés sont plus fréquents chez les hommes : 19,5% des décès masculins ont lieu avant 65 ans, contre 10,4 % des décès féminins.

« L'espérance de vie à la naissance, indicateur des conditions de mortalité à tous les âges une année donnée, est plus élevée que jamais (79,9 ans pour les hommes et 85,6 pour les femmes) », précisent Anne Fouillet de Santé publique France à Saint-Maurice (Val-de-Marne) et ses collègues du Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (Inserm-CépiDc) et de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees).

Une diminution de la mortalité par rapport à 2022 est observée. C'est à mettre au crédit notamment de la baisse de la mortalité par Covid-19, qui passe de la cinquième à la neuvième place des causes de décès.

Elle est également en baisse par rapport à 2019, c'est-à-dire avant la pandémie… mais pas autant qu'on aurait pu l'espérer : le taux standardisé de mortalité de toutes causes « reste significativement supérieur à celui auquel aurait conduit la prolongation de la tendance à la baisse observée sur les années 2015-2019 », notent les auteurs.

Augmentation des cancers du poumon chez les femmes

Une analyse plus détaillée met en évidence des variations de tendances selon les pathologies. La mortalité par cancer en 2023 poursuit la tendance prépandémique à la diminution à tous les âges, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Il y a toutefois quelques exceptions qui concernent les cancers du pancréas qui « poursuivent leur tendance à la hausse observée depuis 2015 » et les cancers du poumon chez les femmes, qui augmentent eux aussi. De plus, si la baisse des cancers du poumon chez les hommes observée depuis plusieurs années se poursuit, elle est « trop faible par rapport à la baisse attendue ».

Plusieurs catégories de maladies « rejoignent en partie les niveaux tendanciels prépandémiques » : les maladies de l'appareil respiratoire, les maladies du système nerveux et les troubles mentaux et du comportement. Est notée en particulier une diminution des décès liés à la maladie d'Alzheimer.

Inversement, les auteurs constatent à partir de 2020 une hausse marquée de la mortalité par maladies endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques et par maladies de l'appareil génito-urinaire. Pour les maladies de l'appareil circulatoire et de l'appareil digestif, il y a une hausse à partir de 2021 ; c'est principalement lié, pour l'appareil circulatoire, à une augmentation des maladies hypertensives. Est mentionnée une hausse des maladies chroniques du foie, d'origine alcoolique comme non alcoolique.

Quant à la mortalité due à des causes externes, elle reste « significativement plus élevée que ce que suggère la prolongation de sa tendance 2015-2019 », en particulier les accidents de la vie courante.

Commentant ces observations, les auteurs notent que le niveau de mortalité « historiquement bas » en 2023 « se retrouve dans la grande majorité des pays européens ». Pour la grande majorité des pays, l'espérance de vie à la naissance en 2023 est « plus élevée qu'en 2019 » et il s'agit du « niveau le plus élevé atteint depuis 2012 (année de début de la série européenne) pour presque deux tiers des États membres ».

Ils notent toutefois que « certains auteurs mentionnent aussi un potentiel “effet moisson” (compensation qui suit un excès de mortalité dû à un événement extraordinaire), après trois années de forte mortalité » liée au Covid-19.

D'après une dépêche publiée dans APMnews le 8 juillet 2025.

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