
Avant d’initier le traitement : contrôle des taux d’ALAT, d’ASAT, et de bilirubine totale. mbz-photodesign / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images
Quelques semaines après sa commercialisation en France, la spécialité VEOZA 45 mg comprimé pelliculé (fézolinétant) fait l'objet d'une alerte de sécurité portant sur le risque de lésions hépatiques [1, 2].
Le laboratoire Astellas Pharma et l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) insistent sur les précautions d'emploi à respecter et les mesures de contrôle et de surveillance biologique et clinique à mettre en œuvre chez toutes les patientes, avant et pendant le traitement par VEOZA.
Pour rappel, VEOZA est indiqué dans le traitement des symptômes vasomoteurs (SVM) modérés à sévères associés à la ménopause (cf. notre article du 10 avril 2025). Ce médicament est soumis à prescription médicale obligatoire.
Un risque hépatique connu, de fréquence indéterminée
Le risque de lésions hépatiques associées à VEOZA est mentionné dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et dans la notice. La fréquence de cet effet indésirable est indéterminée.
Des augmentations des taux sériques d’alanine aminotransférase (ALAT) ou d’aspartate aminotransférase (ASAT) ont été observées dans des essais cliniques. Après la commercialisation de VEOZA en Union européenne, des cas graves avec augmentations des transaminases (> 10 x limite supérieure à la normale [LSN]) et avec augmentation concomitante de la bilirubine et/ou de la phosphatase alcaline (PAL) ont été signalés dans les données de pharmacovigilance.
Dans certains cas, l'élévation des paramètres du bilan hépatique a été associée à des signes et symptômes évoquant une lésion du foie tels que fatigue, prurit, ictère, urines foncées, selles claires, nausée, vomissement, appétit diminué et/ou douleur abdominale.
Les effets indésirables biologiques et cliniques étaient généralement réversibles à l'arrêt du traitement.
Une surveillance biologique et clinique
Avant d'instaurer le traitement
En raison de ce risque hépatique, un bilan hépatique doit être réalisé avant d'instaurer le traitement par VEOZA.
VEOZA ne doit pas être initié chez des patientes dont le bilan hépatique est anormal, c'est-à-dire en cas :
- de taux sériques d’alanine aminotransférase (ALAT) ou d’aspartate aminotransférase (ASAT) supérieurs ou égaux à 2 fois la limite supérieure à la normale (≥ 2x LSN) ;
- ou de taux de bilirubine totale ≥ 2x LSN.
Pendant le traitement
Une fois le traitement démarré, la fonction hépatique doit être surveillée (contrôle biologique et surveillance clinique) :
- tous les mois pendant les 3 premiers mois ;
- puis selon le contexte clinique : le bilan hépatique doit être réalisé en présence de symptômes suggérant une lésion hépatique.
Le traitement doit être arrêté :
- si élévation des transaminases ≥ 3x LSN avec bilirubine totale > 2x LSN OU symptômes de lésion hépatique ;
- ou si élévation des transaminases > 5x LSN.
La surveillance de la fonction hépatique doit être poursuivie jusqu’à normalisation.
Informer les patientes sur la conduite à tenir
Les patientes doivent être informées sur le risque hépatique associé à VEOZA, et sur les signes et symptômes de lésion hépatique devant les alerter :
- fatigue ;
- prurit (démangeaison) ;
- ictère (jaunisse) ;
- urine foncée ;
- selles claires ;
- nausées, vomissements ;
- diminution de l'appétit ;
- et/ou douleurs abdominales.
La survenue de ces symptômes doit les conduire à consulter immédiatement un médecin.
[1] Veoza (fézolinétant) : risque de lésion hépatique et nouvelles recommandations concernant la surveillance de la fonction hépatique avant et pendant le traitement (ANSM, 5 mai 2025)
[2] Courrier du laboratoire aux professionnels de santé – VEOZA et risque hépatique (sur le site de l’ANSM, 2 mai 2025)
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