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Antibiorésistance : la France confirme son engagement dans la démarche One Health

À l’occasion de la semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens du 18 au 24 novembre 2024, l'ANSM publie un dossier complet dans lequel sont présentés les actions et projets pour prévenir l'antibiorésistance selon la démarche One Health. 

David Paitraud 21 novembre 2024 Image d'une montre4 minutes icon Ajouter un commentaire
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Une problématique tant en santé humaine qu'animale.

Une problématique tant en santé humaine qu'animale.Alkov / iStock / Getty Images Plus / via Getty Images Plus

À l’occasion de la semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens du 18 au 24 novembre 2024, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) publie un document intitulé Prévention de la résistance aux antibiotiques : une démarche « Une seule santé » [1, 2]. 

Élaborée sous l'égide de Santé publique France et du ministère de la Santé et de l'Accès aux soins, en collaboration avec différents acteurs engagés dans le bon usage des antibiotiques (Haute Autorité de santé [HAS], Assurance maladie, Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail [Anses], ANSM, Epi-Phare, etc.), cette synthèse de 35 pages met en avant la dynamique engagée en France pour prévenir l'antibiorésistance selon la démarche « Une seule santé » (One Health), c'est-à-dire intégrant la santé humaine, animale et environnementale. 

Ce rapport présente : 

  • la nécessité de soutenir la collaboration entre les secteurs de la santé humaine et animale, et de la surveillance environnementale. Après avoir identifié les freins et les leviers (étude Surv1Health - cfnotre podcast du 27 juin 2024), les auteurs présentent une première analyse conjointe de l’usage d’antibiotiques et de la résistance bactérienne en santé humaine et animale ainsi que des projets mis en place pour faciliter cette collaboration (projet Intersection, projet de surveillance One Health à La Réunion et Mayotte) ; 
  • les données de consommation d’antibiotiques en santé humaine et en santé animale et son évolution entre 2013 et 2023 (cf. Encadré 1) ;
  • les dosages d’antibiotiques dans les eaux de surface et le lien entre la concentration d’antibiotiques observée et les risques d’apparition/diffusion de résistances ;
  • un focus sur la consommation de fluoroquinolones ; 
  • un état des lieux de la résistance bactérienne aux antibiotiques en santé humaine et animale (cf. Encadré 2) ; 
  • un état des lieux des actions en faveur du bon usage des antibiotiques en santé humaine et animale, ainsi que les dispositifs de sensibilisation et d’incitation ou les projets mis en place (plans Écoantibio, réseau Promise). En santé humaine, les auteurs soulignent en particulier l'existence des centres régionaux en antibiothérapie (CRAtb) dont la mission est d’optimiser l’utilisation des antibiotiques et de promouvoir de bonnes pratiques depuis fin 2022 ; 
  • un état des lieux des antibiotiques critiques en médecine de ville et dans les établissements de santé ; 
  • les actions ou les projets en matière de prévention et de contrôle des infections ; 
  • les actions portées dans un cadre international, dont la liste de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) des antibiotiques d’importance critique, ou la directive européenne de l’eau.
Encadré 1 - Consommation d'antibiotiques en santé humaine et animale : principales tendances [1]

En santé humaine : 

  • la consommation d’antibiotiques a diminué en 2023, suivant les tendances observées avant la pandémie ;
  • les prescriptions sont stables pour les 15-64 ans, elles diminuent chez les 0-4 ans, mais augmentent chez les 5-14 ans et les plus de 65 ans par rapport à 2022 ;
  • une hausse de prescriptions a été notée parmi les résidents en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) sans pharmacie à usage intérieur ;
  • la France reste l’un des pays les plus consommateurs d’antibiotiques en Europe.

En santé animale : 

  • l’exposition globale des animaux aux antibiotiques a diminué de 41 % entre 2013 et 2023 ;
  • les chats et les chiens restent les espèces dont l’exposition est la plus élevée.

 

Encadré 2 - Données de résistance aux antibiotiques [1]

En santé humaine : 

  • La résistance aux céphalosporines de 3e génération (C3G) et aux fluoroquinolones des souches d'E. coli est plus marquée dans les établissements de santé et les Ehpad qu’en ville.
  • Après une lente diminution de la résistance aux C3G dans les établissements de santé, en ville et en Ehpad, on constate une augmentation en 2023.
  • La résistance aux fluoroquinolones a également progressé en 2023 en Ehpad, après une baisse observée depuis 2015. En ville, cette résistance est en hausse continue depuis 2018.

En santé animale : 

  • Depuis plusieurs années, on remarque une baisse de la résistance des E. coli aux céphalosporines de 3e génération et aux fluoroquinolones sauf chez les équidés.

 

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