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Un cas d'hépatite due au virus E du rat signalé à Hong Kong

14 mai 2022 Image d'une montre3 minutes icon Ajouter un commentaire
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Médecine des voyages

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Les autorités sanitaires de Hong Kong enquêtent sur un cas d'hépatite E due au virus E du rat chez un homme de 55 ans vivant dans le district de Tai Po. Le patient est sous traitement à l'hôpital Prince of Wales pour une maladie sous-jacente. Selon une information du 13 mai 2022 du Centre de protection de la santé (CHP) il n'a pas eu de contact avec des rats ou d'autres rongeurs et n'a aucun antécédent de voyage récent. La source et la voie d'infection n'ont pas pu être déterminées.

Le mode exact de transmission du virus de l'hépatite E du rat à l'homme reste inconnu, le CHP déclare que les voies possibles sont la consommation d'aliments entrés en contact avec des rongeurs ou leurs excrétas, ou l'exposition à des environnements contaminés.

Un cas d'hépatite E du rat avait été signalé à Hong Kong en 2020 (voir la nouvelle 16621).

Rappels sur "l'hépatite E du rat"

Les virus de l’hépatite E (VHE) appartiennent à la famille des Hepeviridae, qui comprend le genre Orthohepevirus ; celui-ci regroupe les VHE, dont les principales espèces hôtes sont des mammifères terrestres et le genre Piscihepevirus, dont les espèces hôtes sont des poissons. Le genre Orthohepevirus est classé en 4 espèces : l'Orthohepevirus A (VHE-A) qui comprend les variants du VHE infectant l'homme, l'Orthohepevirus B (VHE-B), qui circule chez les poulets, l'Orthohepevirus D (VHE-D), retrouvé chez les chauves-souris, et enfin l'Orthohepevirus C (VHE-C), retrouvé chez les rats et les furets.

Le VHE-C a été découvert en Allemagne en 2010 et des variants du VHE-C chez le rat ont été détectées dans des échantillons de rongeurs de plusieurs pays en Asie, en Europe et en Amérique du Nord (2, 3).

Chez l'homme, deux études sérologiques ont évoqué la possibilité d'une infection de l'homme par ce virus zoonotique (c'est-à-dire transmissible de l'animal à l'homme). Au Vietnam, le rôle du VHE-C a ainsi été évoqué comme responsable d'hépatites aiguës (4). Une enquête de séroprévalence a été menée en Allemagne chez des donneurs de sang et une population d'ouvriers forestiers, tous asymptomatiques. Les taux d'anticorps dirigés contre le VHE-A était respectivement de 18 % et 11 % dans ces deux populations. Seule la population d'ouvriers forestiers présentait des anticorps dirigés contre le VHE-C (5).

Les cas d'infection à VHE-C confirmés par diagnostic direct sont peu nombreux. Le premier cas d'hépatite E du rat transmise à l'homme a été diagnostiqué et documenté à Hong Kong en Septembre 2018 dans le cadre d'une étude visant à établir le diagnostic étiologique des hépatites chroniques dans une population de patients transplantés. Le cas identifié concernait un transplanté hépatique. Le patient vivait dans un lotissement dont les poubelles situées à l'extérieur de son domicile présentaient des signes d'infestation par les rats. Un VHE-C a été isolé chez des rongeurs des rues de la zone, mais l'isolat n'était pas étroitement lié à celui du patient. Cette étude à la recherche d'infections par le VHE-C a été poursuivie chez 2 201 patients présentant des anomalies biologiques hépatiques et 659 patients immunodéprimés. Sept cas supplémentaires d'hépatite E du rat ont été mis en évidence : 3 hépatites aiguës, 3 hépatites chroniques et une forme infraclinique ; 3 malades étaient immunodéprimés (6). Depuis, des cas sporadiques d'hépatite E du rat sont signalés ponctuellement à Hong Kong. Un cas a également été signalé au Canada. Il s'agissait d'un malade d'origine canadienne travaillant pour les Nations Unies en Afrique et pris en charge pour une hépatite aiguë (7).

La fréquence des hépatites E du rat est peut-être sous-estimée car leur diagnostic est difficile. Le dépistage sérologique s'expose à des faux négatifs du fait de réactions croisées incomplètes lors de l'utilisation des tests commercialisés, qui n'intègrent pas d'antigène spécifique du VHE-C. Il en est de même des tests diagnostiques par PCR : ceux-ci utilisent des amorces basées sur le VHE-A, rendant ainsi impossible la mise en évidence du génome du VHE-C.

Il existe un vaccin contre l'hépatite E, mais ce vaccin n'est disponible qu'en Chine.

Source : ProMED.

 

 

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