Médecine des voyages
En Tha?lande, le Thailand Bureau of Epidemiology, Department of Disease Control, Ministry of Public Health a signal? 340 cas d'infection ? ?Streptococcus suis jusqu'au 22 d?cembre 2020. En outre, 12 d?c?s ont ?t? signal?s.?
Les provinces o? l'incidence est la plus ?lev?e sont l'Uttaradit, le Phichit, le Phayao, le Kamphaeng Phet et le Lampang.
L'infection ? S.suis s'exprime sous forme de cas sporadiques. Elle est associ?e ? des comportements ? risque consistant en la consommation de porc cru avec du sang frais (Lahp-moo) et/ou un contact ?troit avec les porcs sans protection personnelle appropri?e.
Rappels sur l'infection ??Streptococcus suis et sa pr?vention :
Streptococcus suis est une bact?rie de la famille des Streptococcaceae (streptocoques) pouvant infecter essentiellement les porcs et les sangliers. Cette bact?rie de r?partition mondiale ?est fr?quemment pr?sente dans les voies respiratoires des porcs et peut se retrouver dans l'environnement contamin? (d?jections, poussi?res …). Chez l'animal l'infection est en g?n?ral asymptomatique, mais en cas de stress (surpopulation, transport …) elle peut ?tre responsable de pneumonies, de m?ningites, d'endocardites …
Cette bact?rie est responsable d'une zoonose, l'homme pouvant s'infecter de trois mani?res. Les deux modes de transmission les plus fr?quents sont la voie cutan?e, essentiellement ? l'occasion d'une piq?re ou d'une coupure, ou par souillure de l?sions cutan?es, et la voie digestive. La transmission par voie respiratoire serait possible.
Les facteurs favorisant l'infection sont li?s ? l'activit? professionnelle et/ou au comportement alimentaire. Le travail au contact des porcs, de leur viande ou de leurs visc?res (?leveurs de porcs, v?t?rinaires, personnel d'abattoir, bouchers-charcutiers …) ou des sangliers (garde-chasse …) est un facteur de risque fr?quemment retrouv? (une blessure cutan?e en pr?sence de porc ou lors de la manipulation de viande porcine est trouv?e dans plus de 20% des infections ? S. suis et une exposition professionnelle est particuli?rement fr?quente dans les pays industrialis?e (80%). La consommation de viande de porc crue ou mal cuite, voire de sang de porc qui rentre par exemple dans la composition de plats traditionnels comme le nam tok?en Tha?lande, sont des facteurs de risques fr?quemment associ?s aux infections d?crites en Asie. Globalement, une ? exposition ? au porc est retrouv?e dans 60% des cas dans certaines s?ries de m?ningites.
Les infections humaines ? S. suis sont ubiquitaires. Elles sont consid?r?es comme end?miques dans certains pays d'Asie du sud-est (trois pays sont particuli?rement concern?s : la Tha?lande, le Vi?t Nam et la Chine). L'importance de la consommation de viande de porc et la fr?quence des ?levages porcins de petite taille expliquent probablement cet aspect ?pid?miologique. L'infection se manifeste le plus souvent sous forme de cas sporadiques, mais des ?pid?mies ont d?j? ?t? rapport?es. En Asie, ces infections surviennent plus fr?quemment en ?t? et durant la saison des pluies. Dans le reste du monde les infections ? S. suis restent tr?s rares (en dehors de l'Asie les Pays-Bas sont le pays o? la pr?valence d'infection est la plus ?lev?e, les employ?s d'abattoir ?tant la principale cible de cette infection).
L'infection touche quasi exclusivement les adultes, avec une fr?quence plus importante chez les adultes de sexe masculin. Apr?s une incubation de 1 ? 5 jours, l'infection chez l'homme se traduit en g?n?ral par une m?ningite bact?rienne se caract?risant par une fr?quence importante des s?quelles ? type de surdit? (plus de 50% des cas), et plus rarement de trouble vestibulaire, d'acouph?nes et d'ataxie. D'autres formes d'infection sont possibles (septic?mie, endocardite, arthrite) de m?me qu'un syndrome de choc toxique (SCT) dont la fr?quence a pu atteindre 60% dans certaines ?pid?mies. Le taux de l?talit? varie en fonction des formes cliniques. Il est de l'ordre de 3% en cas de m?ningite et peut atteindre 80% en cas de SCT ou 50% en cas d'endocardite dans certaines s?ries de patients.
Le diagnostic des infections repose sur des m?thodes classiques de bact?riologie mais l'identification de l'esp?ce S. suis peut ?tre difficile selon les techniques utilis?es. La plupart des infections humaines sont li?es aux souches de S. suis de s?rotype 2 (85% des cas) ; le s?rotype 14 est d?crit dans des infections sporadiques en particulier Tha?lande et au Vi?t Nam et le s?rotype 4 ainsi que les souches non typables sont rares.
Le traitement repose sur l'utilisation d'antibiotiques (p?nicilline G, ceftriaxone) et les cortico?des permettent de r?duire la fr?quence des complications neurologiques.
En France, une infection ? ?S.suis ?peut ?tre reconnue comme maladie professionnelle en fonction du contexte.
Pour pr?venir la maladie le voyageur en zone d'end?mie (Asie du Sud-est) veillera ? :
- ?viter tout contact avec des porcs, leurs excr?ments et leur environnement ;
- ?viter la manipulation de viande porc crue en particulier avec des instruments coupant ou porter des gants si cette manipulation est indispensable ;
- avoir une hygi?ne des mains apr?s tout contact avec les animaux, les d?chets ou les d?jections animales et avant les repas ;
- nettoyer et couvrir correctement toutes les plaies cutan?es ;
- ne pas consommer de viande de porc cru ou mal cuite.
R?f?rences : Sci Rep. 2018 Sep 6;8(1):13358 ; PLoS Negl Trop Dis. 2015 Oct 27;9(10):e0004191 ; Emerg Infect Dis. 2014 Jul;20(7):1105-14.
Source : Outbreak News?
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